MEXICO : Le président méxicain, Andrés Manuel López Obrador, a appelé dimanche les Etats-Unis et le Canada à investir dans les pays d'Amérique centrale s'ils souhaitent parvenir à contrôler le flux d'immigrés clandestins fuyant la pauvreté.
M. López Obrador a donné en exemple le programme mexicain "Semant la Vie" destiné aux agriculteurs, qui fournit 420 000 emplois et nécessite d'un investissement d'environ 55 millions d'euros par an.
"Les Etats-Unis et le Canada ne peuvent-ils pas faire la même chose au Guatemala, au Honduras, à El Salvador ?", a interrogé le chef d'Etat lors d'une intervention dans l'Etat du Chiapas (sud).
"Oui, nous allons continuer à faire barrage (à l'immigration clandestine), mais il faut trouver des solutions de fond, structurelles", a-t-il fait valoir, rappelant que ces populations d'Amérique centrale se voyaient "contraintes de quitter leurs pays" en raison de la pauvreté.
Le Mexique a déployé plus de 27 000 membres des forces armées dans ses frontières nord et sud pour faire barrage à l'immigration illégale en provenance en partie des pays d'Amérique centrale et à destination des Etats-Unis et du Canada.
Environ un tiers des migrants arrêtés en juin aux Etats-Unis venaient du Mexique, suivi par le Honduras, le Guatemala et le Salvador.
Le nombre de mineurs non-accompagnés a augmenté en juin de 8% par rapport à mai, pour un total de 15 253 mineurs, soit plus de 500 par jour. Les Etats-Unis ont promis qu'ils seraient accueillis dans le pays, plutôt que d'être renvoyés au Mexique.
Les flux migratoires avaient nettement diminué pendant la pandémie et ont commencé à remonter légèrement en 2020, avant de bondir depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden.
Les républicains l'accusent d'avoir causé un "appel d'air" en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur Donald Trump.
Les Etats-Unis continuent toutefois de refouler automatiquement les adultes seuls et une grande partie des familles, en vertu d'une règle adoptée pour contrer la propagation du Covid-19.