KABOUL: Une explosion due à un tir de roquette a été entendue dimanche à Kaboul, faisant craindre au départ à une nouvelle attaque, trois jours après un attentat meurtrier à l'aéroport de la capitale afghane où les Occidentaux terminent leurs opérations d'évacuations.
L'explosion, entendue par des journalistes de l'AFP, a été provoquée par un tir de roquette qui "d'après les premières informations, a frappé une maison", selon un responsable de l'ancien gouvernement renversé il y a deux semaines par les talibans.
Jeudi à la tombée de la nuit, un attentat suicide revendiqué par le groupe État islamique au Khorasan (EI-K), rival du nouveau pouvoir des talibans, avait tourné au bain de sang, tuant plus d'une centaine de personnes, la plupart des Afghans massés devant l'aéroport dans l'espoir de fuir les talibans, ainsi que 13 soldats américains.
Macron plaide pour une zone protégée dans Kaboul
MOSSOUL: La France et le Royaume-Uni vont plaider lundi à l'ONU pour la création à Kaboul d'une "safe zone", une zone protégée qui permettra la poursuite des opérations humanitaires, a déclaré Emmanuel Macron au Journal du Dimanche, un projet qu'il a jugé "totalement réalisable".
Alors que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité doivent se réunir lundi au sujet de la crise afghane, Londres et Paris élaborent un "projet de résolution" qui "vise à définir, sous contrôle onusien, une 'safe zone' à Kaboul qui permette de continuer les opérations humanitaires", a indiqué le président français.
"Je pense que ce projet est totalement réalisable. J'ai bon espoir qu'il puisse trouver une issue favorable, je ne vois pas qui pourrait s'opposer à la sécurisation des projets humanitaires", a-t-il précisé devant la presse en marge d'un déplacement dimanche à Mossoul, dans le nord de l'Irak.
"C'est très important. Cela donnerait un cadre des Nations unies pour agir dans l'urgence, et cela permettra surtout de mettre chacun devant ses responsabilités et à la communauté internationale de maintenir une pression sur les talibans", avait-il ajouté dans le Journal du Dimanche.
M. Macron a dit imaginer des évacuations ciblées "qui ne se feront pas par l'aéroport militaire de Kaboul".
"On verra si cela peut se faire par l’aéroport civil de la capitale ou par les pays voisins", a-t-il précisé.
Le chef de l'État a par ailleurs fustigé dans l'hebdomadaire français "une certaine forme de discours clientéliste qui agite les peurs", au sujet de l'arrivée de réfugiés afghans en France.
"Mon rôle n'est pas d'agiter les peurs chez nos compatriotes, c'est d'apporter des solutions pour les résoudre", a-t-il ajouté, assurant vouloir "gérer cette pression migratoire avec humanité, fermeté, avec une capacité à protéger nos frontières comme il le faut, avec une solidarité entre Européens et une politique adaptée avec les pays de la région".
Samedi, le président américain Joe Biden avait prévenu qu'une nouvelle attaque imminente était "très probable" dans cette zone, à quelques jours du retrait prévu de ses troupes du pays, synonyme de départ des Occidentaux, le 31 août.
Les talibans ont soudainement repris le pouvoir le 15 août, entrant sans combattre dans Kaboul après la débâcle de l'armée afghane, longtemps soutenue par les Américains et leurs alliés avant que ceux-ci n'amorcent leur retrait.
Depuis, plus de 110 000 personnes ont quitté le pays à bord de la noria d'avions affrétés notamment par les Occidentaux qui se succèdent sur le tarmac.