Mélenchon à l'assaut de l'abstention pour sa rentrée politique

Mélenchon n'a pas caché que l'élection serait un «chemin de crête», alors que «le bloc populaire est fracturé, entre pro et anti-passe sanitaire, pro et anti-vaccins». (Photo, AFP)
Mélenchon n'a pas caché que l'élection serait un «chemin de crête», alors que «le bloc populaire est fracturé, entre pro et anti-passe sanitaire, pro et anti-vaccins». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 29 août 2021

Mélenchon à l'assaut de l'abstention pour sa rentrée politique

  • Conscient de sa personnalité clivante, propice à des polémiques médiatiques, Jean-Luc Mélenchon a promis qu'il «prendr(ait) de la distance»: «C'est une élection pour les gens aux nerfs solides»
  • Les Insoumis font mine de se concentrer sur leur couloir à gauche, alors que les écologistes sont occupés à leur primaire jusqu'en septembre et qu'au PS Anne Hidalgo entretient le suspense sur sa date de candidature

CHATEAUNEUF-SUR-ISERE : Jean-Luc Mélenchon compte mettre l'accent dimanche matin, pour son meeting de rentrée aux amphis d'été de la France insoumise dans la Drôme, sur le défi d'aller chercher les abstentionnistes afin de se donner une chance de gagner la présidentielle de 2022. 

Sur la scène installée devant le lac de Châteauneuf-sur-Isère, l'Insoumis va renouer avec les grandes messes politiques qu'il affectionne et qu'il sait plus rares en temps de Covid.

Mais en plus de devoir composer avec une campagne sous bulle sanitaire, LFI va devoir lutter à contre-courant contre l'abstention, qui a grimpé aux deux dernières élections intermédiaires et menace la présidentielle.

Or l'électorat Insoumis de 2017, qui avait permis d'atteindre 19,58% des voix, est en partie composé de classes populaires, plus enclines que d'autres à l'abstention. "S'ils vont voter on est au second tour. S'ils ne vont pas voter...", a soufflé devant la presse Jean-Luc Mélenchon samedi, avant de faire la moue.

"On va leur dire: +On est de votre côté, si en 2017 vous étiez davantage allés dans les bureaux de vote on n'en serait pas là+", a-t-il assené.

Avant son discours sur scène, il bénéficiera du soutien et de la prise de parole d'Huguette Bello, qui a battu la droite sortante aux régionales à La Réunion en juin, avec le soutien de LFI au premier tour puis du reste de la gauche au second. Un schéma que l'Insoumis aimerait reproduire à l'échelle nationale en avril prochain.

M. Mélenchon n'a pas caché que l'élection serait un "chemin de crête", alors que "le bloc populaire est fracturé, entre pro et anti-passe sanitaire, pro et anti-vaccins". Et conscient de sa personnalité clivante, propice à des polémiques médiatiques, Jean-Luc Mélenchon a promis qu'il "prendr(ait) de la distance": "C'est une élection pour les gens aux nerfs solides".

Couloir

Son directeur de campagne Manuel Bompard a estimé, sondage commandé par LFI à l'appui, que les mesures du programme L'Avenir en commun pouvaient faire un large consensus. Mais il a concédé que transformer ce capital en voix serait difficile: "C'est la politique, les gens peuvent être d'accord avec vos propositions, mais se demandent si l'on peut vraiment les mettre en oeuvre, si on va gagner, si on ne va pas les trahir..."

Les Insoumis assument d'aliéner une partie de l'électorat, a expliqué l'eurodéputé: "Que Mélenchon soit clivant, dans notre vocabulaire, c'est positif. Pour les classes moyennes urbanisées certes ça peut faire peur... (...) Mais une partie des classes moyennes s'est radicalisée", comme les "gilets jaunes".

Les Insoumis font mine de se concentrer sur leur couloir à gauche, alors que les écologistes sont occupés à leur primaire jusqu'en septembre et qu'au PS Anne Hidalgo entretient le suspense sur sa date de candidature.

"Nous on va avancer, pendant que les autres débattent entre eux et ne sont pas sortis de l'ornière", savoure Eric Coquerel, autre proche de Jean-Luc Mélenchon.

Le député concède cependant que "l'ambiance politique est à la sécurité, l'immigration, l'identitaire", des thèmes peu porteurs pour les Insoumis.

LFI a aussi pris de l'âge, en un mandat d'opposition. Comme chez d'autres forces politiques, son logo a disparu des affiches de campagne au profit du slogan "L'Union populaire".

Néanmoins, le député Alexis Corbière mise sur l'expérience des deux précédentes campagnes de Jean-Luc Mélenchon: "Je ne crois pas à cette histoire de nouveauté. On ne fera jamais plus nouveau en termes d'image que Macron, et on voit ce que ça a donné. En revanche, les gens veulent du changement" sur le fond.

Philosophe, il se résout à une campagne dure: "Elle n'est pas gagnée... mais elle n'est pas perdue non plus".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.