Vaccins Covid et immunité collective: Delta brise le rêve

Les gens forment de longues files d'attente devant un centre de vaccination à Melbourne le 27 août 2021 alors que la ville connaît son sixième verrouillage tout en luttant contre une épidémie du variant Delta du coronavirus. (William Ouest/AFP)
Les gens forment de longues files d'attente devant un centre de vaccination à Melbourne le 27 août 2021 alors que la ville connaît son sixième verrouillage tout en luttant contre une épidémie du variant Delta du coronavirus. (William Ouest/AFP)
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Publié le Samedi 28 août 2021

Vaccins Covid et immunité collective: Delta brise le rêve

  • Depuis des mois, l'immunité collective, c'est-à-dire le seuil de personnes immunisées au-delà duquel l'épidémie cesse, est vue comme le Graal d'une sortie de crise
  • L'efficacité des vaccins tombe de 88% à 74% au bout de cinq à six mois pour Pfizer, et de 77% à 67% après quatre à cinq mois pour AstraZeneca

PARIS : Face au variant Delta et à sa forte contagiosité, il semble illusoire d'atteindre l'immunité collective uniquement grâce aux vaccins, mais ceux-ci restent tout de même cruciaux pour circonscrire la pandémie de Covid-19, estiment les spécialistes.

Depuis des mois, l'immunité collective, c'est-à-dire le seuil de personnes immunisées au-delà duquel l'épidémie cesse, est vue comme le Graal d'une sortie de crise. Mais comme le Graal, n'est-elle qu'une chimère ? Tout dépend de la définition qu'on adopte, répondent les experts.

«Si la question est +est-ce que la vaccination seule permettra de faire régresser et contrôler l'épidémie?+ c'est non», dit à l'AFP l'épidémiologiste Mircea Sofonea.

En effet, «deux paramètres interviennent: la contagiosité intrinsèque du virus et l'efficacité du vaccin par rapport à l'infection. Et là, ce n'est pas suffisant», poursuit-il.

Désormais dominant, le variant Delta est jugé 60% plus transmissible que le précédent (Alpha) et deux fois plus que le virus historique. Or, plus un virus est contagieux, plus élevé est le seuil nécessaire à l'immunité collective (laquelle s'obtient via les vaccins ou l'infection naturelle).

«Sur le plan théorique, c'est une formule très facile à calculer», explique à l'AFP l'épidémiologiste Antoine Flahault.

Le calcul se fait à partir du taux de reproduction de base du virus (ou R0), soit le nombre de personnes qu'un infecté contamine en l'absence de mesures de contrôle.

- Baisse d'efficacité -

Pour le virus historique (au R0 de 3), le seuil d'immunité collective était estimé «à 66%» de personnes immunisées, rappelle le Pr Flahault. Mais «si le R0 est de 8 comme avec le variant Delta, on arrive à 90%», reprend-il.

Ce seuil pourrait être atteignable si les vaccins étaient efficaces à 100% contre l'infection. Mais ce n'est pas le cas.

Selon des données publiées mardi par les autorités américaines, l'efficacité des vaccins Pfizer et Moderna contre l'infection a baissé de 91% à 66% depuis que Delta est devenu dominant aux États-Unis.

En plus des caractéristiques du variant, cela pourrait être lié au fait que l'efficacité diminue avec le temps: elle tombe de 88% à 74% au bout de cinq à six mois pour Pfizer, et de 77% à 67% après quatre à cinq mois pour AstraZeneca, selon une étude britannique rendue publique mercredi.

C'est ce qui pousse de plus en plus de pays à envisager une dose de rappel (le plus souvent une troisième dose).

Tous ces paramètres aboutissent à une absurdité mathématique : pour atteindre l'immunité collective sans aucun geste barrière «il faudrait vacciner plus de 100% de la population», souligne M. Sofonea.

Un objectif également jugé illusoire par l'un des pères du vaccin d'AstraZeneca.

«Avec le variant actuel, nous sommes dans une situation où l'immunité collective n'est pas une possibilité, car il infecte des gens vaccinés», a déclaré le Pr Andrew Pollard (université d'Oxford) le 10 août devant les députés britanniques.

- «Mythe» -

Mais même si l'immunité collective via la vaccination est devenue «un mythe», selon les termes du Pr Pollard, les spécialistes insistent sur le fait que les vaccins sont indispensables.

«Ce que les scientifiques préconisent, c'est le maximum de personnes protégées», dit le Pr Flahault.

D'abord, les vaccins restent très efficaces pour éviter les formes graves de la maladie et les hospitalisations.

Ensuite, ils assurent une protection collective à ceux qui ne peuvent bénéficier eux-mêmes de la vaccination: c'est le cas des gens dont le système immunitaire est affaibli par une autre maladie (cancer ou greffe, par exemple).

Enfin, il reste possible «d'atteindre une immunité collective, mais pas seulement avec la vaccination», estime Mircea Sofonea.

Cela implique de maintenir «le masque et des formes de distanciation sociale en particulier sur certains territoires» pour freiner le virus, et donc réduire les risques, au maximum.

«Pendant la pandémie de sida, quand les scientifiques ont dit qu'il fallait mettre des préservatifs, beaucoup de gens ont répondu +d'accord pour l'instant, pendant un temps+, et finalement on a continué», renchérit Antoine Flahault. «Il se peut qu'on continue à mettre le masque dans les lieux clos et les transports pendant pas mal de temps».


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.