Hong Kong: sauvegarder des données pour perpétuer le mouvement pro-démocratie

L'écrivain chinois dissident Chang Ping (Photo, AFP).
L'écrivain chinois dissident Chang Ping (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 28 août 2021

Hong Kong: sauvegarder des données pour perpétuer le mouvement pro-démocratie

  • Début juin, les services d'hygiène ont fermé pour défaut d'autorisation le musée dédié aux victimes de la répression de Tiananmen en 1989
  • Avec des militants, l'écrivain chinois dissident Chang Ping, ancien leader étudiant en 1989, a passé 2020 à créer une version en ligne de ce musée

HONG KONG : C'est dans l'ombre que des militants pro-démocratie hongkongais oeuvrent à sauvegarder des données pour perpétuer la mémoire de leur mouvement, notamment celles d'un musée et d'un journal contraints de fermer dans un contexte de répression de la dissidence. 

Début juin, les services d'hygiène ont fermé pour défaut d'autorisation le musée dédié aux victimes de la répression de Tiananmen en 1989, le seul mémorial de ce type existant en Chine.

Il évoquait la manière dont Pékin a réprimé les manifestations dans la capitale chinoise et les trois décennies de veillées à la bougie organisées tous les 4 juin à Hong Kong.

Cette fermeture n'a guère étonné, les autorités interdisant depuis l'an passé la tenue de cette commémoration.

Avec des militants, l'écrivain chinois dissident Chang Ping, ancien leader étudiant en 1989, a passé 2020 à créer une version en ligne de ce musée. 

"Nous espérons sauver l'esprit de 30 ans de veillées à Hong Kong, qui ont été un acte de résistance sans équivalent dans l'histoire de l'humanité", a déclaré par téléphone à l'AFP M. Chang depuis son domicile en Allemagne.

Ce musée en ligne n'est que l'un des exemples de la manière dont le numérique permet de perpétuer certains vestiges du passé de Hong Kong, objet d'une reprise en main musclée par le pouvoir central chinois après l'immense mouvement pro-démocratie de 2019.

"Course contre la montre"

L'Alliance Hong Kong, qui gérait le musée et organisait cette veillée annuelle, savait que ses chances de survie étaient minces depuis que Pékin a imposé l'an passé une loi sur la sécurité qui a bâillonné toute dissidence.

La plupart des membres de cette alliance, sur le point de se dissoudre, ont été arrêtés mais 1,6 million de HKD (175.000 euros) ont été collectés pour construire une Arche de Noé virtuelle pour leur mouvement. 

D'autres projets n'ont pas eu autant de temps pour se préparer à l'inéluctable. 

Chris Wong, développeur de logiciels qui s'est exprimé sous pseudonyme, a expliqué comment, au début de l'année, il a été contraint de trouver des spécialistes de la programmation internet pour préserver un maximum de données de l'Apple Daily, un tabloïd hongkongais très critique à l'égard de Pékin. 

Son propriétaire, le magnat Jimmy Lai a été incarcéré et inculpé de collusion avec des forces étrangères pour avoir appelé à des sanctions contre la Chine.

En juin, la police a eu recours à la loi sur la sécurité nationale pour geler les avoirs du journal qui a été contraint de fermer quelques jours plus tard. 

Les jours précédents sa dernière parution et la fin de sa version en ligne ont été "une course contre la montre", se souvient M. Wong.

Il s'est tourné vers le forum internet LIHKG, qui a joué un rôle déterminant dans l'organisation des manifestations de 2019, pour trouver des férus de technologie qui, bénévolement, ont extrait des contenus et des données du site internet du journal. 

Ils ont réussi à archiver deux millions de pages sur un site internet en écrivant environ 10.000 lignes de code, a expliqué M. Wong. 

Ne pas baisser les bras

"En raison de nos compétences en matière de technologie, nous estimons avoir l'obligation d'aider à préserver l'histoire de Hong Kong", a déclaré M. Wong à l'AFP.  

Mais, selon lui, tout le monde peut et doit jouer un rôle pour perpétuer le passé.

Des sauvegardes numériques similaires ont été créées pour les reportages de RTHK, la chaîne publique de télévision. Au cours des six derniers mois, ses programmes ont été remaniés pour ressembler d'avantage aux médias chinois étroitement contrôlés par le régime. 

Des journalistes critiques ont perdu leur emploi, des émissions d'actualité ont été supprimées, tandis qu'une grande partie de ses publications sur les réseaux sociaux, y compris des articles critiquant les autorités, a disparu.  

Un militant, se faisant appeler "Freeman", affirme que son collectif a sauvegardé 14 teraoctets de reportages vidéos de RTHK et Apple Daily.

Un tel cyber militantisme n'est pas sans risque.

Ces dernières semaines, les médias pro-Pékin de Hong Kong ont laissé entendre que digitaliser l'ensemble de la collection du musée Tiananmen enfreignait la loi sur la sécurité nationale. 

Ces mises en garde sont généralement suivies d'interventions policières.  

Quelques jours après son lancement, le site où étaient sauvegardées les données de l'Apple Daily a été victime d'une cyberattaque qui l'a rendu inaccessible. 

Mais Chang Ping affirme qu'il ne baissera pas les bras.

"Si construire un musée est un crime, alors toute l'histoire de la civilisation humaine est illégale". 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.