Blanquer au défi d'une nouvelle rentrée sous le sceau de la crise sanitaire

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Publié le Jeudi 26 août 2021

Blanquer au défi d'une nouvelle rentrée sous le sceau de la crise sanitaire

  • « Nous pouvons être tout à fait sereins sur cette rentrée scolaire, elle aura lieu, bien sûr, nous rencontrerons des difficultés, bien sûr, il y aura des problèmes, nous nous mettons en situation de gérer »
  • Pour ce rendez-vous très attendu, le ministre s'est efforcé de répondre à toutes les interrogations qui planent encore sur les conditions du retour, le 2 septembre, dans leurs classes de 12,4 millions d'élèves et de 866 500 enseignants

PARIS: Fermer le moins possible de classes et préserver la scolarité des élèves: le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a présenté jeudi la rentrée de l'année 2021-2022, une nouvelle fois chamboulée par la Covid-19, en l'espérant "la plus normale possible".

"Nous pouvons être tout à fait sereins sur cette rentrée scolaire, elle aura lieu, bien sûr, nous rencontrerons des difficultés, bien sûr, il y aura des problèmes, nous nous mettons en situation de gérer", a déclaré M. Blanquer en conférence de presse.

Pour ce rendez-vous très attendu, le ministre s'est efforcé de répondre à toutes les interrogations qui planent encore sur les conditions du retour, le 2 septembre, dans leurs classes de 12,4 millions d'élèves et de 866 500 enseignants, à l'heure où la circulation du variant Delta inquiète les autorités.

Cette rentrée doit s'opérer sous le régime du scénario 2 (sur quatre) du protocole sanitaire mis en place par le ministère, qui autorise tous les élèves à être accueillis en présentiel.

Selon ces règles, un cas de Covid-19 dans une classe du secteur primaire entraîne une fermeture, comme en juin. Au collège et au lycée, en cas de contamination dans une classe, seuls les élèves cas contacts non vaccinés devront s'isoler une semaine.

Le ministre a affiché sa volonté de faire perdre "le moins d'heures de cours possible" aux collégiens et lycéens. "Nous faisons le choix des écoles ouvertes (...) On ne va pas fermer une classe dans l'enseignement secondaire, on va simplement protéger les élèves qui ont besoin d'être protégés".

Evolutions

M. Blanquer a toutefois prévenu qu'il y aurait "forcément des nouvelles mesures dans les temps à venir en fonction de la situation".

Ces évolutions peuvent être locales. Aux Antilles et dans les zones rouges de Guyane, par exemple, la rentrée a été reportée du 2 au 13 septembre en raison de la situation sanitaire "grave" qui y sévit.

Jean-Michel Blanquer a par ailleurs rappelé son souhait de "généraliser les capteurs de CO2".

Présidente de Régions de France, Carole Delga a rappelé de son côté la mise en place de "capteurs de CO2 mobiles" dans les lycées "tout particulièrement dans les lieux de restauration scolaire qui sont les lieux que nous devons surveiller prioritairement".

Depuis l'annonce du scénario de rentrée dimanche, les voix critiques des enseignants se font entendre. Pour le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, "le niveau 2 du protocole est inquiétant car il est allégé par rapport à celui du mois de juin, où le taux d'incidence était moins élevé".

Outre le volet sanitaire de la rentrée, Jean-Michel Blanquer a évoqué la question des salaires des professeurs.

"Ce quinquennat aura été celui de plus forte augmentation budgétaire de l'Education nationale" et "cela se traduit en pouvoir d'achat" des personnels, a-t-il souligné.

Une nouvelle hausse de 245 millions d'euros est prévue en 2022. Selon les syndicats reçus mercredi soir par le ministre, "des primes allant de 57 euros nets par mois pour les plus jeunes à 29 euros pour les milieux de carrière" ont été validées pour l'année prochaine, à partir de cette enveloppe.

Des réformes et un bilan

Le ministre a réitéré son objectif qu'aucun professeur en France ne gagne "moins de 2 000 euros net par mois".

Cette rentrée marque la dernière ligne droite de Jean-Michel Blanquer à la tête de l'Education nationale en cette fin de quinquennat, après quatre années et trois mois passés rue de Grenelle, l'un des plus longs parcours de l'histoire à ce poste.

Dans son propos, il est revenu sur certains de ses projets emblématiques (accent mis sur la lecture, l'écriture et le calcul, création du pass culture) et a également annoncé pour la rentrée une campagne de communication sur la laïcité.

Ses réformes menées tambour battant ces trois dernières années, lui ont aliéné une partie du corps enseignant. 

"Le bilan du ministre Blanquer selon lui sera une école en profonde transformation et sur la bonne voie. Selon les personnels, le bilan sera une école profondément bousculée et des métiers en perte de sens où il faut faire vite avec des instructions descendantes qui s'empilent et se heurtent à un réel différent des discours", a ainsi regretté Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa.

"Je suis un républicain social très défenseur des libertés", a répondu jeudi M. Blanquer. "J'ai un caractère déterminé qu'il fallait avoir pour traverser un nombre de choses".

 


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.