BOUZNIKA : Les pourparlers réunissant au Maroc des parlementaires des deux camps rivaux libyens --le gouvernement d'union (GNA) à l'Ouest, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar à l'Est-- ont débouché sur d’« importants compromis », a rapporté mardi l'agence marocaine MAP.
A l'initiative du Maroc, le « Dialogue libyen » réunit depuis dimanche deux délégations de cinq députés issus du Haut Conseil d'Etat libyen (ouest) et du Parlement de Tobrouk (est), en présence du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
« Les deux parties espèrent obtenir des résultats positifs et concrets susceptibles d'ouvrir la voie à l'achèvement du processus d'un règlement politique global », selon la MAP qui rapporte une déclaration, au nom des deux délégations, du représentant du Haut Conseil d'Etat libyen, Mohamed Khalifa Najm.
Sur fond d'implications étrangères croissantes, la Libye est déchirée depuis 2015 par un conflit meurtrier entre le GNA, reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarné par le maréchal Haftar.
Les deux camps ont annoncé le 22 août, séparément, un cessez-le-feu et des élections dans ce pays meurtri par les conflits depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
Les discussions au Maroc ont abouti à « d'importants compromis », dont l'établissement de normes claires pour « éradiquer la corruption et la dilapidation des fonds publics » et « mettre fin à l'état de division institutionnelle », selon l'agence marocaine.
Abdessalam Al-Safraoui, qui préside la délégation du Haut Conseil d'Etat libyen, avait fait savoir lundi que « le dialogue s'était concentré sur les nominations à faire à la tête des institutions régaliennes » du pays.
Les postes de directeur de la Banque centrale, de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et de chef des armées sont ceux qui divisent le plus les deux camps, selon des médias libyens.
Les rencontres se sont tenues à huis-clos dans un complexe hôtelier de Bouznika, au sud de la capitale marocaine Rabat, symboliquement très proche de Skhirat, la bourgade qui a donné son nom à l'accord de règlement politique signé en décembre 2015 sous l'égide de l'ONU et en vertu duquel a été créé le GNA.
Le porte-parole du secrétaire-général de l'ONU a qualifié lundi l'accord de Skhrirat de « testament de l'engagement résolu du Maroc à trouver une solution à la crise libyenne » tout en souhaitant que la nouvelle initiative du royaume ait un « impact positif ».