PARIS : Une "vingtaine" d'Afghans exfiltrés ces derniers jours de Kaboul bénéficiaient déjà du statut de réfugié en France, a annoncé lundi à l'AFP le ministère de l'Intérieur, qui a ouvert une enquête sur ces personnes passibles du retrait de leur protection.
"Une vingtaine de personnes ont présenté des documents d'asile français prouvant qu'ils avaient le statut de réfugié, quand elles ont été exfiltrées. On n'est pas censé retourner dans le pays où on est censé être en danger", explique-t-on Place Beauvau.
Selon les statuts de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui délivre et retire cette protection, le "voyage dans le pays d'origine" constitue l'un des principaux motifs de déchéance du statut.
Toutefois, le ministère entend se montrer "magnanime" et a "lancé une enquête pour étudier au cas par cas la situation de ces personnes", qui pour beaucoup affirment être rentrées en Afghanistan "pour récupérer leurs familles, avant la chute du pouvoir aux mains des talibans".
"On sera vigilants, mais il serait compliqué de retirer la protection de ces personnes si elles étaient parties aider leurs familles. Le retrait ne sera pas automatique", affirme-t-on encore à l'Intérieur.
Depuis le début des opérations d'évacuation de Kaboul, après le retour au pouvoir des talibans le 15 août, plus d'un millier d'Afghans ont été exfiltrés vers la France.