Aider, c'est «naturel»: des centaines de soignants s'envolent pour les Antilles

Plus de 40% des morts français du Covid ces dernières 24 heures, soit 53 décès sur 127, provenaient de Guadeloupe ou de Martinique. (Photo, AFP)
Plus de 40% des morts français du Covid ces dernières 24 heures, soit 53 décès sur 127, provenaient de Guadeloupe ou de Martinique. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 21 août 2021

Aider, c'est «naturel»: des centaines de soignants s'envolent pour les Antilles

  • A bord, des soignants venus de toutes les régions métropolitaines «qui ne sont pas en tension» hospitalière
  • Le variant Delta combiné à une couverture vaccinale limitée a plongé les deux départements antillais dans une situation critique

ORLY : Tous se sont portés volontaires, certains ont été prévenus à la dernière minute: plus de 400 professionnels de santé, jeunes pour la plupart, se sont envolés vendredi vers les Antilles pour prêter main forte aux hôpitaux martiniquais et guadeloupéens, débordés par le Covid-19.

Lea Vignon devait être "en vacances à partir d’aujourd’hui". Mais, comme des centaines d’infirmiers, aide-soignants et médecins, elle a répondu à l’appel lancé le 8 août par le ministre de la Santé Olivier Véran pour partir en renfort soulager les hôpitaux antillais.

"Hier à 17H00, on m’a prévenu que je risquais d’être appelée et j’ai reçu le mail à 20H00", raconte cette aide-soignante de 22 ans exerçant habituellement au centre hospitalier de Compiègne.

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"On est une trentaine à s’être inscrits, on est trois à partir", confie-t-elle alors qu’elle s’apprête à embarquer depuis l’aéroport parisien d’Orly avec 270 autres soignants à bord d’un vol Air France à destination de Point-à-Pitre.

A bord, des soignants venus de toutes les régions métropolitaines "qui ne sont pas en tension" hospitalière, soixante pompiers de Paris et une cinquantaine de passagers rentrant ou se rendant en Guadeloupe malgré le confinement.

Un autre vol, opéré par Corsair, est également parti dans l’après-midi à destination de la Martinique, là aussi avec environ 150 soignants, dépêchés en renfort ou pour relever les premiers à être partis -- 240 sont partis le 10 août, puis environ 120 mardi.

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Le variant Delta combiné à une couverture vaccinale limitée (20% de la population complètement vaccinée contre 60% au niveau national) a plongé les deux départements antillais dans une situation critique. Plus de 40% des morts français du Covid ces dernières 24 heures, soit 53 décès sur 127, provenaient de Guadeloupe ou de Martinique.

«Magnifique symbole»

"La situation est particulièrement sérieuse. Un Guadeloupéen sur 50 est touché par le Covid, un Martiniquais sur 100 l'a été la semaine dernière", a affirmé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, venu saluer à Orly les soignants.

"Nous exprimons toute notre fierté et notre reconnaissance", a-t-il déclaré, évoquant un "magnifique symbole".

Pour Alexis Rannou, 24 ans, partir aider "a été tout naturel". "La situation est grave, ils ont besoin d'un coup de main", confie ce manipulateur radio de Rennes qui reprend du service après un arrêt d'un an consacré aux études.

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Avec ses sept collègues du CHRU de Nancy, Laurent Thirion pense qu'il sera affecté "en réa". Depuis plus d'un an, cet élève infirmier-anesthésiste de 35 ans n'a "pas pu souffler" mais s'est tout de même porté volontaire.

"Notre école a lancé un appel qui a été majoritairement suivi. La moitié des étudiants se sont portés volontaires et pourtant on a souffert avec les précédentes mobilisations" pour faire face aux vagues successives de l'épidémie.

La situation aux Antilles ne semble pas l'inquiéter, "un patient Covid, c'est un patient Covid".

Face à l'ampleur de la vague, des tonnes de matériel médical, notamment des extracteurs d'oxygène permettant à certains malades d'être traités chez eux plutôt qu'à l'hôpital, sont convoyés aux Antilles et des évacuations sanitaires opérées vers la métropole.

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Pour désengorger les hôpitaux, certains patients non-Covid sont également acheminés en métropole sur des vols réguliers: quatre depuis Pointe-à-Pitre et trois depuis Fort-de-France depuis le début de la semaine, selon un porte-parole d'Air France.

Mais les Antillais sont "en train de réaliser la sévérité de la vague et les bénéfices du vaccin", veut croire Jérôme Salomon. Le nombre de contaminations semble se stabiliser, "on a peut-être atteint un plateau", espère-t-il.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".