Navalny empoisonné: Londres et Washington sanctionnent des hauts responsables russes

L'opposant de 45 ans est emprisonné en Russie, où il est revenu en janvier 2021. (Photo, AFP)
L'opposant de 45 ans est emprisonné en Russie, où il est revenu en janvier 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 21 août 2021

Navalny empoisonné: Londres et Washington sanctionnent des hauts responsables russes

  • Empoisonné par l'agent neurotoxique Novitchok, une substance conçue par les Soviétiques à des fins militaires, l'opposant avait été dans le coma dans un hôpital sibérien
  • Londres et Washington «regrettent que les autorités russes n'aient pas mené d'enquête et n'aient pas expliqué de manière crédible l'utilisation d'une arme chimique contre le dissident

LONDRES : Londres et Washington ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre des hauts responsables des services de sécurité russes pour leur rôle présumé dans l'empoisonnement de l'opposant au Kremlin Alexeï Navalny, survenu il y a exactement un an à bord d'un avion en Sibérie.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a ciblé sept personnes, identifiées comme étant membres des services de sécurité russes (FSB). Ces individus sont frappés par des interdictions de voyager et par le gel de leurs avoirs, des mesures "prises aux côtés de nos alliés américains", a-t-il précisé dans un communiqué.

Le Trésor américain a, lui, indiqué dans un communiqué distinct que neuf hauts responsables et deux laboratoires scientifiques étaient visés au total par cette troisième vague de sanctions américaines.

Le département d'État américain a désigné "deux laboratoires scientifiques du ministère russe de la Défense qui se sont engagés dans des activités visant à développer les capacités d'armes chimiques de la Russie", a expliqué le Trésor.

La diplomatie russe a dénoncé dans la soirée ces sanctions "unilatérales illégitimes".

"La Russie a appelé à plusieurs reprises la Grande-Bretagne et ses partenaires (…) à appuyer les accusations avec des preuves. Mais la Grande-Bretagne et ses partenaires continuent de faire fi de ces appels", a écrit la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur la messagerie Telegram.

Parallèlement, le secrétaire d'Etat américain a annoncé vendredi son intention de bloquer la propriété de deux navires russes et sanctionner deux autres ressortissants russes impliqués dans le projet de gazoduc Nord Stream 2.

"Avec l'action d'aujourd'hui, l'administration a désormais sanctionné 7 personnes et identifié 16 de leurs navires comme des biens bloqués", détaille-t-il.

M. Blinken rappelle l'opposition de principe des Etats-Unis au gazoduc Nord Stream 2. 

Les gouvernements américain et allemand avaient annoncé le 21 juillet un accord pour clore leur dispute au sujet du gazoduc controversé. Le projet peut se poursuivre mais il n'empêche pas d'éventuelles sanctions contre la Russie si Moscou utilise ce projet pour "commettre des actes agressifs à l'égard de l'Ukraine".

Les Etats-Unis déplorent que Nord Stream passe par la mer Baltique, mais pas par l'Ukraine, menaçant de priver ce pays d'une partie des revenus perçus sur le transit, mais aussi d'un moyen de pression sur Moscou.

Les sanctions annoncées vendredi par le Royaume-Uni dans l'affaire Navalny sont les secondes après celles annoncées en octobre 2020 contre six responsables, dont le patron du FSB Alexandre Bortnikov et l'un des responsables de l'administration présidentielle Sergueï Kirienko, en lien avec cet empoisonnement.

Les individus sanctionnés cette fois-ci "sont directement responsables de la préparation ou de l'exécution de l'attaque contre M. Navalny à Tomsk le 20 août 2020".

Parmi eux, trois agents présumés du FSB, Alexeï Alexandrov, Vladimir Panyaev et Ivan Vladimirovich Ossipov qui, selon Londres, étaient présents à Tomsk au moment de l'empoisonnement de Navalny. Quatre membres de haut rang du FSB dont un général et un colonel sont aussi visés.

Empoisonné par un agent neurotoxique du groupe Novitchok, une substance conçue par des spécialistes soviétiques à des fins militaires, Alexeï Navalny avait été deux jours dans le coma dans un hôpital sibérien avant d'être transféré à Berlin pour y être soigné. 

L'opposant de 45 ans est emprisonné en Russie, où il est revenu en janvier 2021.

Dans une déclaration conjointe, Londres et Washington "regrettent que les autorités russes n'aient pas mené d'enquête et n'aient pas expliqué de manière crédible l'utilisation d'une arme chimique contre M. Navalny sur le territoire russe".


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.