LONDRES: Facebook, Twitter et LinkedIn ont mis en place de nouvelles mesures de sécurité pour protéger les utilisateurs en Afghanistan après la prise de contrôle rapide du pays par les talibans.
Les entreprises technologiques ont annoncé cette semaine qu’elles avaient pris des mesures pour sécuriser les comptes des citoyens afghans afin de les protéger contre les attaques dans le contexte de la prise de contrôle rapide du pays par les talibans.
À la suite des recommandations formulées par des activistes, des journalistes et des groupes de la société civile, les entreprises ont déclaré que les utilisateurs pouvaient désormais empêcher les personnes qu’ils ne connaissent pas de voir leurs publications.
Facebook a temporairement supprimé la possibilité de consulter les listes d’amis des comptes en Afghanistan, a tweeté jeudi le responsable de la politique de sécurité, Nathaniel Gleicher.
Les utilisateurs afghans d’Instagram, détenu par Facebook, recevront également des notifications les informant des méthodes permettant de protéger leurs comptes.
«Nous travaillons en étroite collaboration avec nos homologues de l’industrie, de la société civile et du gouvernement pour fournir tout le soutien possible afin d’aider à protéger les utilisateurs», a indiqué Nathaniel Gleicher sur Twitter.
Par ailleurs, Twitter a affirmé être en contact avec des partenaires de la société civile pour apporter un soutien aux groupes dans le pays et travailler avec l’Internet Archive pour accélérer les demandes directes de suppression des tweets archivés.
La société a expliqué que si des personnes ne parvenaient pas à accéder à des comptes contenant des informations susceptibles de les mettre en danger, comme des messages directs ou des abonnés, elle pourrait suspendre temporairement les comptes jusqu’à ce que les utilisateurs retrouvent l’accès et soient en mesure de supprimer leur contenu.
Elle a également assuré qu’elle surveillait de manière proactive les comptes affiliés à des organisations gouvernementales et qu’elle pourrait suspendre temporairement des comptes dans l’attente d’informations supplémentaires pour confirmer leur identité.
Un porte-parole de LinkedIn a précisé que le site de réseautage professionnel détenu par Microsoft avait temporairement masqué les réseaux de leurs utilisateurs afghans afin que d’autres utilisateurs ne puissent pas les consulter.
La prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans constitue une question délicate pour les géants de la technologie tels que Facebook et Twitter.
Sur WhatsApp, le compte du porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, semble avoir été bloqué, tandis que le Financial Times a rapporté que la ligne d’assistance WhatsApp des talibans permettant aux citoyens de signaler les pillages avait été désactivée.
Facebook, propriétaire de WhatsApp, a confirmé qu’il considérait depuis des années les talibans comme des terroristes et qu’il bloquait les comptes du groupe sur ces réseaux, ainsi que sur Instagram.
Cette politique a provoqué une réponse acerbe de la part de M. Mujahid lorsqu’on lui a demandé si les talibans protégeraient la liberté d’expression.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com