PARIS: Les principaux événements depuis l'entrée des talibans il y a une semaine dans Kaboul, qui a consacré leur prise de pouvoir en Afghanistan.
- Les talibans à Kaboul -
Le 15 août, les talibans entrent dans Kaboul et investissent le palais présidentiel, au terme d'une offensive éclair entamée en mai à la faveur du début du retrait des forces américaines et de l'Otan. En dix jours, ils se sont emparés de toutes les grandes villes sans rencontrer de grande résistance.
L'ancien vice-président annonce que le président Ashraf Ghani a quitté le pays. "Les talibans ont gagné", admet ce dernier sur Facebook, expliquant avoir fui pour éviter un "bain de sang".
- Chaos à l'aéroport -
Le lendemain, l'évacuation de diplomates, d'autres étrangers et d'Afghans s'organise dans l'urgence. Une marée humaine se précipite à l'aéroport de Kaboul, générant des scènes d'anarchie.
Des avions militaires du monde entier entament une noria pour évacuer des milliers de personnes.
- Biden défend le retrait américain -
La Chine est le premier pays à dire vouloir entretenir des "relations amicales" avec les talibans.
Le Conseil de sécurité met en garde les talibans contre toute volonté de faire du pays une base pour de futures attaques terroristes.
Le président américain Joe Biden, cible de vives critiques, longtemps silencieux, défend "fermement" sa décision de retirer les troupes américaines. La mission de Washington n'a jamais été d'y bâtir une nation démocratique mais "d'empêcher une attaque terroriste sur le sol américain".
Le 17, le président allemand Frank-Walter Steinmeier estime que "les images de désespoir à l'aéroport de Kaboul sont une honte pour l'Occident".
- Moscou juge «positifs» les signaux talibans -
La Russie, appelant à un dialogue inter-afghan, juge que les talibans envoient des signaux positifs en matière de libertés et de partage du pouvoir.
Les talibans assurent qu'ils ne chercheront pas à "se venger" de leurs adversaires, qui sont "pardonnés". "Nous nous engageons à laisser les femmes travailler dans le respect des principes de l'islam", dit un porte-parole.
L'UE "devra parler" aux talibans car ces derniers "ont gagné la guerre", déclare le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
- «Inquiets» pour les femmes -
Le 18, le Premier ministre britannique Boris Johnson avertit que les talibans "seront jugés sur les actes, pas sur les paroles".
Bruxelles et Washington se disent "profondément inquiets" de la situation des femmes, selon une déclaration co-signée par 18 autres pays.
- Ashraf Ghani, «plus une personne qui compte» -
Des responsables talibans rencontrent l'ex-président Hamid Karzai et l'ex-vice président Abdullah Abdullah à Kaboul.
Ashraf Ghani déclare depuis les Emirats arabes unis soutenir ces négociations. Mais "il n'est plus une personne qui compte en Afghanistan", affirme la diplomatie américaine.
- «Visites ciblées» -
Les talibans ont intensifié leur recherche des personnes ayant travaillé avec les forces américaines et de l'Otan, affirme un document confidentiel des Nations unies, évoquant des "visites ciblées porte-à-porte" chez les individus qu'ils veulent arrêter et chez les membres de leur famille.
- Une des évacuations «les plus difficiles de l'histoire» -
Le 20, le président russe Vladimir Poutine appelle à empêcher "l'effondrement" de l'Afghanistan et à ne pas permettre aux "terroristes" de quitter ce pays, y compris en se faisant passer pour des réfugiés.
Il critique la politique occidentale "irresponsable" visant à "imposer des valeurs étrangères" aux Afghans.
Joe Biden affirme qu'il ne peut pas garantir "l'issue finale" de l'opération d'évacuation à Kaboul, "l'une des plus difficiles de l'histoire".
- Le cofondateur des talibans à Kaboul -
Le 21, le cofondateur et numéro deux des talibans, Abdul Ghani Baradar, arrive à Kaboul après deux jours à Kandahar. Des responsables talibans affirment travailler à l'"établissement d'un gouvernement inclusif".
Les ressortissants américains doivent éviter de se déplacer vers l'aéroport de Kaboul à cause de "potentielles menaces de sécurité", exhorte l'ambassade américaine en Afghanistan.
Côté européen, Josep Borrell juge "impossible" d'évacuer tous les collaborateurs afghans pour le 31 août.
- Sept morts près de l'aéroport -
Le 22, Londres annonce la mort de sept Afghans dans la cohue à l'aéroport de Kaboul. La veille, Sky News avait montré les images d'au moins trois corps.
Un haut responsable taliban accuse les Etats-Unis d'être responsables du chaos à l'aéroport.
Une réunion virtuelle du G7 sur la situation en Afghanistan se tiendra le 24 août, annonce Boris Johnson.
L'Organisation de la coopération islamique (OCI), disant craindre que l'Afghanistan ne devienne un "refuge terroriste", appelle à un dialogue inclusif.
- Zone rebelle -
Les talibans annoncent avoir envoyé des "centaines" de leurs combattants vers la vallée du Panchir, au nord-est de Kaboul, où une poche de résistance s'est formée, emmenée notamment par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par le groupe jihadiste Al-Qaïda.
- Biden n'exclut pas de prolonger la présence américaine -
"Il y a des discussions en cours entre nous et l'armée au sujet de la prolongation" de la présence militaire américaine au-delà de la date butoir du 31 août, a déclaré dimanche Joe Biden. "Nous espérons ne pas avoir à prolonger, mais il y aura des discussions, je suppose, sur l'état d'avancement du processus" d'évacuation, a ajouté le président américain.