Les «trois frontières» au Sahel, un foyer de crise multiforme

Des combattants du groupe armé local Gatia et du groupe armé pro-gouvernemental Mouvement de Salut de l'Azawad, se rassemblent devant leur quartier général dans la ville de Ménaka le 21 novembre 2020. En octobre 2020, les deux groupes ont lancé une opération conjointe appelée « Menaka Sans Armes ». L'opération vise à réduire le nombre d'armes en circulation dans et autour de la ville de Ménaka, située entre le Mali et le Niger. (Photo, AFP)
Des combattants du groupe armé local Gatia et du groupe armé pro-gouvernemental Mouvement de Salut de l'Azawad, se rassemblent devant leur quartier général dans la ville de Ménaka le 21 novembre 2020. En octobre 2020, les deux groupes ont lancé une opération conjointe appelée « Menaka Sans Armes ». L'opération vise à réduire le nombre d'armes en circulation dans et autour de la ville de Ménaka, située entre le Mali et le Niger. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du Niger à l'Elysée, à Paris, le 9 juillet 2021, à la suite d'une vidéoconférence avec les dirigeants des pays du G5 Sahel, après la décision de la France le mois dernier de réduire les troupes françaises anti-terroristes en Afrique de l'Ouest. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du Niger à l'Elysée, à Paris, le 9 juillet 2021, à la suite d'une vidéoconférence avec les dirigeants des pays du G5 Sahel, après la décision de la France le mois dernier de réduire les troupes françaises anti-terroristes en Afrique de l'Ouest. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 19 août 2021

Les «trois frontières» au Sahel, un foyer de crise multiforme

  • A cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso, c’est la région la plus touchée par les violences et où la fuite y est devenue un mode de vie
  • Aux agissements jihadistes, viennent s’ajouter la désertification, les conflits pour la terre, la défaillance de l'Etat ou l'afflux des déplacés

BAMAKO : La région dite des trois frontières, vaste espace aux contours vagues, concentre tous les maux du Sahel, des agissements jihadistes à la désertification en passant par les vieux conflits pour la terre, la défaillance de l'Etat ou l'afflux des déplacés.

A cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso, les "trois frontières" sont, avec le centre du Mali, la région la plus touchée par les violences. Les morts, civils comme militaires, s'y comptent par milliers et la fuite y est devenue un mode de vie.

La dernière attaque, lundi contre un village de cette zone au Niger, y a fait 37 morts.

Un concept

Concept géostratégique plus que zone géographique ou administrative, les "trois frontières" comprennent le nord du Burkina Faso - provinces du Soum et de l'Oudalan -, l'ouest du Niger - région de Tillabéri - et le Gourma malien, zone comprise entre Hombori et Ansongo.

La région est aussi appelée le "Liptako-Gourma".

Dans ces pays parmi les plus pauvres du monde, aux Etats très centralisés, les régions rurales et excentrées sont marginalisées.

Elles sont habitées par des sédentaires, surtout des agriculteurs, et des nomades principalement éleveurs, qui se déplacent au gré des saisons. La pression démographique, comme ailleurs au Sahel, est très forte.

Repaire jihadiste

Après l'apparition puis l'expansion de groupes liés à Al-Qaïda dans le nord du Mali à partir de 2012, un chef jihadiste, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, fait allégeance à l'organisation Etat islamique (EI) en 2015.

Il s'installe avec son groupe, l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), dans la région des trois frontières où il recrute et travaille d'abord à son financement. Aujourd'hui, selon l'ONG Acled spécialisée dans la collecte de données des conflits, la grande majorité des attaques dans cette zone est le fait de l'EIGS.

Fin 2019, début 2020, plus d'une dizaine de camps isolés dans lesquels les soldats sahéliens sont retranchés sont les cibles de l'EI selon un mode opératoire éprouvé: l'attaque éclair de combattants à motos. Des centaines de soldats sont tués.

Riposte militaire

Après janvier 2020, l'opération française Barkhane, avec ses partenaires sahéliens, a concentré ses efforts militaires sur cette zone et contre l'EIGS.

Début 2021, le président Emmanuel Macron déclarait que l'EI avait "perdu son emprise" dans le secteur, interrogeant sa capacité à encore mener des actions d'envergure.

Il a depuis annoncé que la France allait entamer fin 2021 la réduction progressive de ses effectifs militaires au Sahel au profit d'un dispositif allégé de 2.500 à 3.000 hommes, contre les quelque 5.000 qui composaient la force Barkhane amenée à disparaître.

Du côté malien des "trois frontières", les groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'EI se sont affrontés pour le contrôle territorial du Gourma. Les groupes affiliés à Al-Qaïda ont pris l'ascendant.

Début 2021, un bataillon tchadien de 1.200 hommes de la Force conjointe du G5 Sahel (Tchad, Mali, Mauritanie, Niger et Burkina Faso) y a été déployé, mais peu après, le 15 mars 2021, 33 soldats maliens sont tués lors d'une relève au poste de Tessit. L'EI a revendiqué l'opération.

Les civils visés

La présence jihadiste s'est greffée sur des tensions qui existent de longue date entre communautés, dont certaines se sont constituées en groupes armés alimentant les violences.

Les jihadistes jouent de ces vieilles hostilités, recrutent dans les populations, offrent protection, prélèvent leurs dîmes. Les civils, pris entre deux feux, doivent choisir entre rester et fuir alors que, pour nombre d'entre eux, c'est déjà la guerre qui les a poussés là il y a plusieurs années.

Ceux qui restent sont aussi exposés aux bandits, au vol de bétail et aux assassinats. La frontière entre violences communautaires, jihadisme et banditisme est parfois ténue.

Les civils sont aussi en butte aux exactions imputées aux armées nationales.

Depuis le début de l'année, plus de 420 civils ont été tués dans l'ouest du Niger dans des attaques de jihadistes qui ont également contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir, selon Human rights watch (HRW)


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »