PARIS: La France percevra jeudi le premier versement de 5,1 milliards d'euros du plan d'aide européen, basé pour la première fois sur de la dette commune levée pour faire face à la pandémie.
"Ce jeudi, nous toucherons 5,1 milliards d'euros de subventions du plan de soutien européen", a déclaré le ministre de l'Économie dans une interview au quotidien Sud Ouest.
Il s'est félicité que "près de la moitié" du plan de relance français de 100 milliards d'euros soit quant à lui déjà engagé, ajoutant que "70 milliards le seront à la fin de l'année".
Ce plan sera subventionné à hauteur de 39,4 milliards d'euros jusqu'en 2026 par la Commission européenne, qui a approuvé le plan de relance français en juin.
Un second décaissement de l'aide européenne va être demandé par le gouvernement français à l'automne et devrait être versé début 2022 pour un montant d'environ à nouveau 5 milliards d'euros, a indiqué le ministère de l'Économie.
Cette aide est financée pour la première fois par de la dette levée en commun, pour un montant total au niveau communautaire d'environ 750 milliards d'euros, sous forme de subventions et de prêts, âprement négocié dans le cadre plan intitulé "NextGenerationEU".
Mardi, l'Espagne, la Belgique, le Luxembourg et le Portugal ont eux aussi touché des premiers financements, allant jusqu'à 9 milliards d'euros pour l'Espagne.
Grâce au plan de relance, la France devrait retrouver son niveau d'activité d'avant la crise dès la "fin 2021 et non pas début 2022", selon Bruno Le Maire. Cet horizon est également celui prévu par l'Insee depuis début juillet.
Le ministre doit visiter jeudi à Bayonne une PME qui bénéficie du plan de relance.
Akira Technologies conçoit et fabrique des machines d'essais utilisées notamment dans l'aéronautique et l'automobile, et son projet d'investissement va lui permettre de créer un nouvel atelier pour des composants critiques, explique Bercy dans un communiqué.
L'économie «à 99%»
Près de la moitié de l'aide européenne perçue par la France sera dédiée à la transition écologique, avec 5,8 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments, 4,4 milliards pour moderniser le réseau ferroviaire et 1,9 milliard pour développer l’hydrogène décarboné.
Un peu plus de 8 milliards d’euros seront consacrés à la numérisation des entreprises, des écoles et administrations, tandis que le reste de l'enveloppe doit financer notamment des dépenses en faveur de l’emploi et de l'apprentissage des jeunes, la modernisation du système de santé et des programmes de formation professionnelle.
Bruno Le Maire s'est dit "confiant" pour les mois qui viennent, car "l'économie française tourne désormais à 99% de ses capacités par rapport à 2019".
Il en veut pour preuve que "pour la première semaine d'août 2021, les achats en carte bleue sont supérieurs de 17% à la même semaine de 2019", même si cette semaine précédait la mise en place du pass sanitaire, qui pourrait freiner la consommation.
Le ministre organisera le 30 août une réunion à Bercy avec les représentants d'organisations professionnelles dont certaines demandent la prolongation des aides aux entreprises qui arrivent à échéance fin août.
Si Bruno le Maire avertit qu'en "régime de croisière normal, l'État n'a pas vocation à diriger l'économie", il assure que "nous continuerons à soutenir ceux qui en ont besoin".