Deux morts dans l'incendie sur la Côte d'Azur, toujours virulent

Un canadair survole Saint-Tropez, le 17 août (Photo, AFP).
Un canadair survole Saint-Tropez, le 17 août (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 19 août 2021

Deux morts dans l'incendie sur la Côte d'Azur, toujours virulent

  • En raison d'un vent violent pouvant atteindre jusqu'à 80 km/h et d'une grosse chaleur le feu a nécessité l'évacuation de quelque 7 000 personnes dont de nombreux touristes installés dans des campings
  • Sur le terrain, les quelques citernes d'eau parsemant le massif paraissent bien dérisoires

LE LUC : Attisé par un vent capricieux toute la journée, l'incendie qui ravage depuis lundi le massif des Maures et l'arrière-pays de Saint-Tropez (Var) s'est étendu vers le nord mercredi, alourdissant encore un bilan dramatique avec désormais deux morts confirmés.

Mercredi soir, à 22h00, les pompiers du Var se félicitaient cependant de l'arrêt total du vent et des température en baisse: "Il faut rester humble et prudent, mais il faut en profiter pour lui faire mal à ce feu", a expliqué le commandant Florent Dossetti, échaudé par les nombreuses reprises du brasier durant la journée.

"Nous allons traiter les lisières et les points incandescents avant de reprendre le combat demain, mètre par mètre", a expliqué le représentant du SDIS 83, en espérant alors profiter "du rempart bâti par les Dash avec une barrière de plusieurs kms de produit retardant posée le long de l'autoroute A8", cet axe qui relie Nice et l'Italie.

Après deux journées sans victime humaine, le sinistre a fait ses deux premiers morts mercredi, deux corps calcinés retrouvés dans une maison touchée par les flammes, sur la commune de Grimaud, au coeur du massif des Maures.

En annonçant ces deux premiers décès, en plus de 24 blessés légers (19 civils, victimes d'intoxications, et sept sapeurs pompiers), mercredi après-midi, le préfet du Var, Evence Richard, a seulement confirmé qu'une des deux victimes était bien un homme, insistant sur le fait qu'il n'y avait "aucune certitude" pour le deuxième corps.

Selon plusieurs proches d'une jeune femme portée disparue depuis lundi soir alors qu'elle séjournait dans un gîte à Grimaud, la seconde victime serait pourtant bien cette touriste francilienne de 32 ans. 

Contactée par l'AFP dans l'après-midi sur Facebook, une jeune femme proche de la disparue confirmait mercredi soir sur le réseau social la mort de son amie. Ce décès était également confirmé par son frère, dans un post titré "adieu petite soeur".

Contacté par l'AFP, le procureur de Draguignan, Patrice Camberou, n'a pas confirmé cette information, le corps n'ayant pas été encore formellement identifié: "Mais cette hypothèse est très très fortement plausible", a-t-il reconnu.

A l'abri dans les vignes

Olivier Carimatrand, 50 ans, autre habitant de Grimaud, au hameau du Val de Gilly, a cru sa dernière heure arrivée dans la nuit de lundi à mardi, même si sa maison est une des rares du quartier à ne pas avoir brûlé.

"Je savais que les vignes vertes n'allaient pas flamber, alors avec ma femme, mon chien et le chat, on s'est allongé à terre dans les vignes pour se protéger des vagues de chaleur produites par l'incendie", a-t-il expliqué.

Ce n'est qu'au milieu de la nuit qu'il verra finalement un gyrophare, celui du maire de Grimaud, Alain Benedetto: "Il a traversé les flammes avec le véhicule, il nous a sauvés, je n'oublierai jamais".

Sur le terrain, jusqu'à 1.200 soldats du feu ont été déployés contre les flammes mercredi, avant que les Canadairs, les  Dash et les hélicoptères bombardiers d'eau soient contraints d'interrompre leurs rotations à la tombée de la nuit.

Mercredi, les pompiers ont dû affronter de nouveaux départs de feu, sur le front nord du sinistre. Après le mistral des deux premiers jours, le vent a en effet tourné au sud-est, poussant les flammes vers des zones jusque là épargnées. "Ce soir, c'est la commune de Vidauban, proche de l'A8, qui reste le point le plus chaud", a confirmé le commandant Dossetti.

Retour au camping

En trois jours, depuis le début de l'incendie lundi vers 17h45, à côté d'une aire d'autoroute sur l'A57, au nord de Toulon, ce sont désormais 6.300 hectares de forêt, de vigne et de garrigue qui ont été brûlés.

Certains des quelque 10 000 touristes évacués ont toutefois pu regagner leur camping mercredi soir, signe d'une sensible amélioration de la situation.

Escortés en convoi par les gendarmes, les 1 300 vacanciers du camping PachaCaïd du village de La Môle, réfugiés depuis lundi soir dans un gymnase de Bormes-les-Mimosas, sur la côte, ont ainsi été autorisés à retrouver leurs tentes ou leurs mobile-home.

Pour les 8.700 autres évacués, c'est en revanche une troisième nuit qui se profile, dans les centres d'accueil montés à la hâte dans sept communes côtières.

Dans le sud-est de la France, un autre incendie était toujours en cours mercredi soir, dans la région viticole et touristique de Beaumes-de-Venise (Vaucluse). Mais il était contenu, après avoir parcouru quelque 250 hectares. De même 400 pompiers étaient déployés dans l'Hérault, avec  deux incendies vers Sète et Béziers qui ont parcouru plus de 250 hectares de garrigue, de vignes et de pinèdes. 

La France avait jusqu'ici été relativement épargnée par les feux qui ont dévasté des milliers d'hectares et fait des dizaines de victimes dans plusieurs pays méditerranéens, de la Turquie à l'Algérie. 

 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.