Ebola en Côte d'Ivoire: l'OMS fait état d'un nouveau cas suspect et de 9 cas contacts

Deux agents de l'Institut National d'Hygiène Publique (INHP) portant des combinaisons d'équipements de protection individuelle (EPI) contre le virus Ebola arrivent au CHU de Cocody pour une opération de désinfection des locaux après le passage d'un premier patient Ebola, à Cocody en août 16 août 2021. (AFP)
Deux agents de l'Institut National d'Hygiène Publique (INHP) portant des combinaisons d'équipements de protection individuelle (EPI) contre le virus Ebola arrivent au CHU de Cocody pour une opération de désinfection des locaux après le passage d'un premier patient Ebola, à Cocody en août 16 août 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 17 août 2021

Ebola en Côte d'Ivoire: l'OMS fait état d'un nouveau cas suspect et de 9 cas contacts

  • Le cas de contamination par la fièvre hémorragique Ebola a été détecté samedi à Abidjan chez une jeune Guinéenne de 18 ans, arrivée en Côte d'Ivoire le 11 août en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord)
  • Bien que la Côte d'Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Liberia, le pays n'avait enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué mardi qu'en plus du cas confirmé de contamination par le virus Ebola détecté en Côte d'Ivoire, un cas suspect et neuf cas contacts ont été identifiés et sont suivis.

"Concernant les chiffres, il y a deux cas. Un qui a été confirmé - une jeune femme, et il y a également un cas suspect", a déclaré un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, lors d'un point de presse à Genève.

"Il y a actuellement neuf cas contacts identifiés", a-t-il ajouté.

Le cas de contamination par la fièvre hémorragique Ebola a été détecté samedi à Abidjan chez une jeune Guinéenne de 18 ans, arrivée en Côte d'Ivoire le 11 août en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord), un trajet de plus de 1 500 km qu'elle a fait par la route.

La patiente suit actuellement un traitement dans un hôpital d'Abidjan.

EBOLA: portrait d'un virus tueur

PARIS : Le virus Ebola, dont un cas a été détecté en Côte d'Ivoire il y a quelques jours, est un tueur redoutable pour l'homme, responsable au total de plus de 15.000 morts depuis 1976.

D'où vient le virus?

Le virus Ebola est identifié pour la première fois en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, à l'époque Zaïre). Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) doit son nom à une rivière du nord du pays, près de laquelle la première épidémie a éclaté.

Cinq "sous-types" distincts de virus Ebola ont depuis été répertoriés: Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï. Les trois premiers sont à l'origine d'importantes épidémies sur le continent africain.

Comment se transmet-il?

Le virus circule parmi les chauve-souris mangeuses de fruits, considérées comme l'hôte naturel d'Ebola mais elles ne développent pas la maladie.

D'autres mammifères comme les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent le véhiculer puis le transmettre à l'homme.

Lors d'une épidémie, Ebola se transmet entre humains par contacts directs et étroits. Une personne saine est contaminée par les "fluides corporels" d'une personne malade: sang, vomissures, matières fécales...

Contrairement à la grippe, ce virus ne peut pas se transmettre par voie aérienne. Aussi Ebola est-il moins contagieux que de nombreuses autres maladies virales.

Mais ce virus est redoutable en raison de son taux de létalité très élevé: environ 50% et jusqu'à 90% pour certaines épidémies, selon l'OMS.

Quels symptômes?

Après une période d'incubation de 2 à 21 jours (en moyenne autour de cinq jours), Ebola se manifeste par une brusque fièvre, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de gorge et, dans certains cas, des hémorragies.

Des séquelles ont été fréquemment observées chez les survivants: arthrite, problèmes de vue, inflammation de l’œil et troubles de l'audition.

Quels traitements?

Un premier vaccin, fabriqué par le groupe américain Merck Shape and Dohme, s’est avéré très protecteur contre le virus dans le cadre d’un essai majeur mené en Guinée en 2015.

Ce vaccin, préqualifié en novembre 2019 par l'OMS pour homologation, a été utilisé à plus de 300.000 doses dans une campagne de vaccination ciblée en RDC.

Un deuxième vaccin expérimental, des laboratoires américains Johnson&Johnson, a été introduit en octobre 2019 à titre préventif dans les zones où le virus est absent, et plus de 20.000 personnes vaccinées.

La pire épidémie (2013-2016)

Partie du sud de la Guinée en décembre 2013, l'épidémie la plus violente de l'histoire s'est propagée aux pays voisins de l'Afrique de l'Ouest.

Elle a coûté la vie à plus de 11.300 personnes sur près de 29.000 cas enregistrés, selon l'OMS qui a déclaré l'épidémie terminée en mars 2016. Les victimes étaient concentrées à plus de 99% au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

Dixième et onzième épidémies en RDC

La dixième épidémie a démarré le 1er août 2018 dans la province du Nord-Kivu en RDC. L'OMS en a fait une urgence sanitaire de portée internationale en juillet 2019, quand elle menaçait les pays voisins.

La fin de cette épidémie, la deuxième plus grave en Afrique (avec quelque 2.280 décès) après celle de 2013-2016, a été proclamée en juin 2020 par les autorités du pays.

Sans lien avec cette épidémie-là, une onzième épidémie de fièvre Ebola a démarré en juin 2020 dans la province de l'Équateur. Le pays en a annoncé la fin le 18 novembre (55 morts).

12e épidémie en RDC, 2e en Guinée

La RDC a annoncé le 7 février 2021 la résurgence de la maladie dans l'est. Grâce à l'utilisation d'un vaccin, la fin de cette douzième épidémie sera déclarée moins de trois mois plus tard, le 3 mai (6 décès).

Le 14 février, la Guinée annonçait la réapparition d'Ebola dans le sud-est du pays. Après le déploiement rapide de moyens, dont des vaccins, la fin officielle de cette deuxième épidémie est déclarée le 19 juin (12 décès).

1er cas depuis 1994 en Côte d'Ivoire

Le 14 août, les autorités ivoiriennes ont été informées par l'Institut Pasteur d'un cas détecté à Abidjan, le premier depuis 1994 en Côte d'Ivoire. Il s'agit d'une Guinéenne de 18 ans arrivée trois jours plus tôt de ce pays voisin.

Une opération de vaccination des agents du secteur de la santé a commencé lundi à Abidjan.

L'OMS a jugé "extrêmement préoccupant" que ce cas se soit déclaré à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d'habitants, deux mois après l'annonce de la fin de l'épidémie de 2021 en Guinée.

"Concernant les premières investigations sur la séquence génétique du virus d'Ebola qui a été identifié à Abidjan, pour le moment nous n'avons pas d'indication que cette flambée en Côte d'Ivoire a un lien avec l'épidémie d'Ebola qui a sévi en Guinée plus tôt cette année", a fait remarquer M. Jasarevic.

"Il faut faire d'autres investigations en laboratoire pour savoir s'il y a un lien avec une épidémie précédente quelconque", notamment avec celle qui a durement frappé la Guinée, le Sierra Leone et le Liberia entre fin 2013 et 2016, a-t-il ajouté.

Le porte-parole a toutefois précisé que les premiers résultats montrent "qu'il s'agit probablement de la souche Zaïre du virus", à savoir le sous-type de virus Ebola qui a sévi en Guinée cette année ainsi que lors de la grande épidémie en Afrique de l'Ouest.

Bien que la Côte d'Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Liberia, le pays n'avait enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994, l'année où un scientifique avait été infecté durant une épidémie chez les chimpanzés, selon l'OMS.

L'épidémie en Côte d'Ivoire est la troisième sur le continent africain cette année après celles qui ont eu lieu en République démocratique du Congo et en Guinée.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.