Pour des Afghanes, le retour des talibans marque «la fin du monde»

Cette photo d'archives prise le 3 août 2019 montre la réalisatrice Sahraa Karimi assistant à l'ouverture du Festival du film afghan à l'Université de Kaboul. Dans les semaines qui ont précédé leur retour au pouvoir, les dirigeants des talibans se sont efforcés de présenter une image plus douce que lorsqu'ils ont dirigé l'Afghanistan pour la dernière fois entre 1996 et 2001, mais les femmes peuvent avoir du mal à se réconforter de telles assurances.
Cette photo d'archives prise le 3 août 2019 montre la réalisatrice Sahraa Karimi assistant à l'ouverture du Festival du film afghan à l'Université de Kaboul. Dans les semaines qui ont précédé leur retour au pouvoir, les dirigeants des talibans se sont efforcés de présenter une image plus douce que lorsqu'ils ont dirigé l'Afghanistan pour la dernière fois entre 1996 et 2001, mais les femmes peuvent avoir du mal à se réconforter de telles assurances.
Cette photo d'archives prise le 16 octobre 2019 montre Aisha Khurram, représentante de la jeunesse afghane auprès des Nations Unies, s'exprimant lors d'un entretien avec l'AFP à Kaboul. Dans les semaines qui ont précédé leur retour au pouvoir, les dirigeants des talibans se sont efforcés de présenter une image plus douce que lorsqu'ils ont dirigé l'Afghanistan pour la dernière fois entre 1996 et 2001, mais les femmes peuvent avoir du mal à se réconforter de telles assurances.
Cette photo d'archives prise le 16 octobre 2019 montre Aisha Khurram, représentante de la jeunesse afghane auprès des Nations Unies, s'exprimant lors d'un entretien avec l'AFP à Kaboul. Dans les semaines qui ont précédé leur retour au pouvoir, les dirigeants des talibans se sont efforcés de présenter une image plus douce que lorsqu'ils ont dirigé l'Afghanistan pour la dernière fois entre 1996 et 2001, mais les femmes peuvent avoir du mal à se réconforter de telles assurances.
Cette photo d'archive prise à Kaboul le 24 juin 2021 montre l'artiste plasticienne et photographe afghane Rada Akbar photographiée au palais Darul Aman à Kaboul. Dans les semaines qui ont précédé leur retour au pouvoir, les dirigeants des talibans se sont efforcés de présenter une image plus douce que lorsqu'ils ont dirigé l'Afghanistan pour la dernière fois entre 1996 et 2001, mais les femmes peuvent avoir du mal à se réconforter de telles assurances.
Cette photo d'archive prise à Kaboul le 24 juin 2021 montre l'artiste plasticienne et photographe afghane Rada Akbar photographiée au palais Darul Aman à Kaboul. Dans les semaines qui ont précédé leur retour au pouvoir, les dirigeants des talibans se sont efforcés de présenter une image plus douce que lorsqu'ils ont dirigé l'Afghanistan pour la dernière fois entre 1996 et 2001, mais les femmes peuvent avoir du mal à se réconforter de telles assurances.
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Publié le Mardi 17 août 2021

Pour des Afghanes, le retour des talibans marque «la fin du monde»

  • «C'est un cauchemar pour les femmes qui ont fait des études, qui envisageaient un avenir meilleur pour elles-mêmes et les générations futures»
  • Au cours des dernières heures, des femmes très connues à Kaboul se sont exprimées sur les réseaux sociaux pour témoigner de leur tristesse

HONG KONG : Sa première nuit sous le régime des talibans, Aisha Khurram, 22 ans, l'a passée sans fermer l'oeil. Entre le bruit des balles et des avions évacuant des étrangers, elle n'est pas prête d'oublier cette journée qui "a brisé nos âmes et nos esprits".

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Aisha Khurram, 22 ans.

 

"Pour toute la nation, voir ainsi tout s'effondrer en un instant, c'était la fin du monde", a confié lundi matin à l'AFP cette étudiante afghane, quelques heures après l'entrée des talibans dans Kaboul.

Mme Khurram, qui a représenté la jeunesse afghane auprès de l'ONU, devait être diplômée de l'université de Kaboul dans les mois à venir.

Mais dimanche matin, ses camarades et elle n'ont pas pu accéder au campus et leur avenir est désormais plus qu'incertain.

"Le monde et les dirigeants afghans ont laissé tomber la jeunesse afghane de la manière la plus cruelle que l'on puisse imaginer", tempête-t-elle.

"C'est un cauchemar pour les femmes qui ont fait des études, qui envisageaient un avenir meilleur pour elles-mêmes et les générations futures".

Lorsqu'ils dirigeaient ce pays, entre 1996 et 2001, les talibans avaient imposé leur version ultra-rigoriste de la loi islamique.

Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier.

Le port de la burka était obligatoire en public et elles ne pouvaient quitter leur domicile qu'accompagnées d'un "mahram", un chaperon masculin de leur famille.

Les flagellations et les exécutions, y compris les lapidations pour adultère, étaient pratiquées sur les places des villes et dans les stades.

Le départ des talibans du pouvoir n'a pas pour autant amélioré la vie de toutes les Afghanes, notamment dans les régions rurales.

Les talibans ont affirmé à plusieurs reprises qu'ils respecteraient les droits humains si ils revenaient au pouvoir en Afghanistan, en particulier ceux des femmes, mais en accord avec les "valeurs islamiques".

Les Afghanes ont le plus grand mal à croire à ces promesses, notamment celles qui, pendant deux décennies, sont allées à l'université, ont occupé des postes à responsabilité, notamment en politique, dans le journalisme et même au sein de la magistrature et des forces de sécurité.

Au cours des dernières 24 heures, des femmes très connues à Kaboul se sont exprimées sur les réseaux sociaux pour témoigner de leur tristesse en voyant leur pays et toute leur vie tomber à nouveau aux mains des talibans.

"J'ai commencé ma journée en regardant les rues vides de Kaboul, horrifiée (pour) les habitants", écrit Fawzia Koofi, une militante des droits et ancienne vice-présidente du Parlement afghan. "L'histoire se répète si vite".

"La peur reste en vous comme un oiseau noir", ajoute Muska Dastageer, maître de conférences à l'Université américaine d'Afghanistan, inaugurée cinq ans après le départ des talibans. "Il ouvre ses ailes et vous ne pouvez plus respirer".

Le compte Twitter de Rada Akbar, une femme de 33 ans, était rempli lundi d'émoticônes "coeur brisé".

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Rada Akbar, 33 ans.

 

"Mon Afghanistan bien-aimé s'est effondré sous mes yeux", écrit-elle dans un message.

Sur un autre tweet, une photo devenue virale montre un homme recouvrant de peinture la photo d'une mariée souriante affichée sur la vitrine d'un magasin.

Pour elle, le geste de cet homme montre qu'il faut désormais "effacer les femmes de l'espace public" car les talibans ne tolèrent pas de reproduction d'images des femmes.

Cette peintre et photographe est connue pour ses autoportraits qui constituent sa déclaration d'indépendance et la revendication de son héritage, au nom des Afghanes.

Cette année, elle a été contrainte d'organiser son exposition, qui rendait hommage à des personnalités féminines afghanes, en ligne, après avoir reçu des menaces.

Lundi matin, sa peur était palpable.

"Je veux devenir invisible et me cacher du monde", écrit-elle dans son dernier tweet.

Samedi, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s'est dit "horrifié"  de "voir que les droits durement acquis par les filles et les femmes afghanes sont en train de leur être enlevés".

Sahraa Karimi, l'une des réalisatrices afghanes les plus connues, a dit ne pas avoir l'intention de quitter l'Afghanistan.

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Sahraa Karimi.

 

"Jusqu'au bout, je n'abandonnerai pas mon pays", a-t-elle déclaré dans une vidéo publiée sur Twitter, essuyant des larmes.

"Peut-être, beaucoup penseront que c'est de la folie. Mais la folie, c'est ce qu'ont fait ceux qui ont abusé de notre patrie (...). La bêtise, c'est ce que le monde a montré en nous tournant le dos".

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.