TOKYO: Trois ministres japonais se sont rendus dimanche au sanctuaire shinto de Yasukuni, controversé car considéré par beaucoup comme un symbole du passé militariste du Japon, qui commémore le 76e anniversaire de sa capitulation lors de la Seconde guerre mondiale.
Vendredi, deux autres ministres nippons s'étaient déjà rendus au sanctuaire, dont le ministre de la Défense, provoquant l'ire de la Chine et de la Corée du Sud.
Yasukuni honore la mémoire de près de 2,5 millions de soldats morts au cours des conflits menés par le Japon depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à 1945.
Mais le lieu honore aussi la mémoire d'officiers supérieurs et d'hommes politiques japonais condamnés pour crimes de guerre par les Alliés après la Seconde guerre mondiale.
Aussi le respect régulièrement témoigné à ce sanctuaire par les responsables politiques nippons contemporains a pour effet d'irriter Pékin et Séoul, la Chine et la péninsule coréenne ayant subi le joug de Tokyo au cours de la première moitié du XXe siècle.
Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a pour sa part envoyé dimanche une offrande à Yasukuni. Lors d'une cérémonie marquant l'anniversaire de la capitulation japonaise, il a répété la détermination du Japon à ne pas repartir en guerre.
Le pays est cependant prêt à participer à la résolution de conflits internationaux "sous la bannière du pacifisme proactif", a-t-il déclaré.
Aucun Premier ministre en exercice n'a visité le sanctuaire depuis Shinzo Abe en 2013, dont l'acte avait déclenché un tollé à Pékin et à Séoul, et avait été également critiqué par Washington.
Vendredi, la Chine a exprimé son "fort mécontentement" et sa "ferme opposition" après la visite à Yasukuni du ministre de la Défense Nobuo Kishi, qui est aussi le frère de Shinzo Abe.
La Corée du Sud a quant à elle convoqué un responsable diplomatique japonais à Séoul pour protester contre la visite, selon des médias nippons.