TOKYO : «J'ai emmené ma famille plusieurs fois dans des pays arabes, dont l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, Oman », a déclaré l'ancien vice-ministre japonais des Affaires étrangères, Kazuyuki Hamada, qui détient un doctorat en économie politique internationale.
Hamada, alors qu'il dirige l'Institut de recherche pour les technologies du futur, est également un auteur à succès dont le livre le plus récent, «Elon Musk : his Next Target is IOB (Internet of Bodies)» a été publié en juillet.
Il a beaucoup à dire, notamment sur les relations entre le Japon et les pays arabes, l'Asie et la situation politique au Japon. Et il croit que la nourriture arabe pourrait aider à lutter contre la pandémie du coronavirus.
Une solution permanente, affirme-il, «peut prendre quelques années de plus, et nous devons trouver un moyen de vivre avec le virus». Il a déclaré qu'en plus du vaccin, il existe de nombreuses façons de lutter contre la pandémie, comme manger des plats arabes traditionnels qui peuvent renforcer le système immunitaire. Hamada a également donné l'exemple du plat japonais natto, un plat traditionnel fabriqué à partir de la fermentation du soja.
«Le natto a une longue durée de vie», a-t-il ajouté. «Je pense que nous pouvons facilement l'exporter vers les pays arabes».
La perspective de Hamada est internationale car il souligne la nécessité d'une coopération étroite entre les pays.
«J'essaie de construire un réseau complet d'amis et de supporters pour promouvoir des réseaux internationaux plus solides», a-t-il expliqué.
«Tant que le Japon peut survivre, nous avons besoin d'une relation de travail solide et respectueuse avec la communauté internationale, non seulement avec les États-Unis, mais aussi avec la Chine et de nombreux autres pays asiatiques et arabes».
Il a accusé le gouvernement japonais et les leaders politiques de «ne pas se soucier beaucoup de la communauté internationale». De ce fait, il veut du changement.
«Je crois que, sur la base de ma propre expérience en tant que vice-ministre des Affaires étrangères en charge du Moyen-Orient et de l'Europe, j'essaie de poursuivre une nouvelle direction pour la diplomatie japonaise et les échanges économiques et culturels avec ces pays. Je suis sûr que ces relations internationales dignes de confiance renforceront la position du Japon dans les années à venir. Maintenant, j'essaie d'avoir autant d'amis que possible du Japon et de l'étranger, notamment des pays arabes».
Concernant les futures relations arabo-japonaises, Hamada a évoqué les nombreux défis sérieux auxquels le Japon et le monde sont confrontés, particulièrement l'énergie, l'environnement et les droits de l'homme. En termes de coopération avec les pays arabes dans les énergies alternatives, il a assuré que le Japon pourrait être un bon partenaire.
«Le Japon a une histoire de technologies écologiques. De nombreux pays arabes, dont l'Arabie saoudite, le Qatar et Oman, ont des déserts tentaculaires. Nous avons un institut de recherche spécial pour l'utilisation du sable naturel pour la production d'énergie. Je suis très intéressé par la promotion de ce potentiel et la coopération de co-travail entre le Japon et les pays arabes».
Concernant les problèmes auxquels le monde est confronté, Hamada a souligné : «Aucun pays ne peut les résoudre seul. Nous avons besoin d'un partenariat solide. En tant que futur leader politique, j'essaie de préparer le terrain pour rendre ce genre de rêve possible. Aujourd'hui, je travaille toujours dans les coulisses pour trouver de bons amis dignes de confiance, non seulement au Japon mais aussi dans de nombreux autres pays et la plupart des pays arabes».
Interrogé sur son évaluation de la riposte du gouvernement japonais au coronavirus, Hamada a signalé que les politiciens et les responsables gouvernementaux japonais sont «trop influencés par les médias et une couverture médiatique exagérée. Ils devraient avoir plus confiance en ce qu'ils font. Il a affirmé que 99% des 4 000 cas du coronavirus à Tokyo se sont rétablis naturellement». Hamada a souligné la nécessité pour les gens de maintenir un mode de vie sain.
Hamada a aussi critiqué les mesures du gouvernement, notamment la fermeture des restaurants avant 20 heures, l'arrêt de la vente d'alcool dans les restaurants et les bars et le fait de rester à la maison, comme des mesures qui «frustrent et effraient les gens». Mais ses propos sur les vaccins étaient tout aussi inquiétants. «L'innocuité des vaccins n'a pas encore été prouvée», a-t-il révélé. « Il existe beaucoup de rapports sur les effets secondaires». Hamada a également critiqué le fossé en termes de vaccination entre les pays développés et les pays en voie de développement.
«Nous avons été surpris que le Premier ministre Yoshihide Suga ait invité le président de la firme pharmaceutique américaine Pfizer à assister aux Jeux olympiques de Tokyo et lui ait permis de séjourner à l'Imperial Guest House. Non seulement Suga l'a rencontré, mais le ministre en charge de la campagne de vaccination contre le coronavirus, Taro Kono, est également allé jusqu'à exiger une augmentation des approvisionnements en vaccins», a-t-il signalé. «C'est une entreprise très prospère. Ils facturent au gouvernement japonais près de 15 % de plus que le prix normal aux États-Unis».
Hamada a de plus critiqué la protection par brevet des vaccins, car «ces brevets ne sont rendus possibles que grâce au soutien international du gouvernement américain et des fondations de Bill Gates». Il a ajouté : «L'humanité devrait être plus coopérative. Ils ont fait don de 40 000 doses aux Jeux olympiques de Tokyo, mais ils exigent toujours des prix plus élevés. Les politiciens doivent y prêter attention». Hamada a confié que le vaccin russe Spoutnik 5 n'était «pas si efficace» et que la situation en Chine empirait.
Hamada n'a pas été impressionné par la décision du Premier ministre Suga d'aller de l'avant avec les Jeux olympiques de Tokyo. «Il a essayé de convaincre les gens que la tenue des Jeux olympiques de Tokyo était bonne pour la nation. Mais beaucoup de gens s'inquiètent de savoir comment vaincre le virus. La situation s'aggrave».
Hamada a soutenu que les partis d'opposition ont critiqué la riposte du gouvernement Suga à la pandémie comme un échec de la gestion des risques. Hamada s'attend à ce que «si cette situation perdure, la possibilité que Suga soit réélu président du Parti libéral-démocrate du Japon au pouvoir ne soit pas si élevée».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com