La crise du carburant s’aggrave au Liban, les établissements publics suspendent leurs services

Des véhicules sont bloqués dans un embouteillage près d'une station-service à Jiyeh, au Liban, le 13 août 2021. (Photo, REUTERS/Aziz Taher)
Des véhicules sont bloqués dans un embouteillage près d'une station-service à Jiyeh, au Liban, le 13 août 2021. (Photo, REUTERS/Aziz Taher)
Des Libanais font la queue devant une boulangerie de la ville côtière de Sidon, dans le sud du pays, le 13 août 2021, dans un contexte d'aggravation de la crise économique provoquant diverses pénuries de produits de première nécessité dans le pays. (Photo, AFP)
Des Libanais font la queue devant une boulangerie de la ville côtière de Sidon, dans le sud du pays, le 13 août 2021, dans un contexte d'aggravation de la crise économique provoquant diverses pénuries de produits de première nécessité dans le pays. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 14 août 2021

La crise du carburant s’aggrave au Liban, les établissements publics suspendent leurs services

  • L'aéroport international de Beyrouth-Rafic Hariri, qui a bénéficié d'une injection de dernière seconde de diesel pour aider à maintenir les lumières allumées, a de justesse évité une fermeture
  • Le président Michel Aoun et le patriarche maronite Bechara Boutros Al-Rahi se rencontrent pour discuter de la formation accélérée d'un nouveau gouvernement

BEYROUTH : De nombreux établissements étatiques vitaux au Liban ont mis en garde contre une suspension complète des opérations dans les 48 heures alors qu'une crise nationale de diesel a atteint un niveau catastrophique.

Ce vendredi, il y avait de longues files d'attente dans les stations-service, les boulangeries et les pharmacies à travers le pays au moment où les gens dormaient sur les toits de leurs bâtiments en raison des coupures de courant et de l'absence de diesel pour faire fonctionner les générateurs privés.

L'aéroport international de Beyrouth-Rafic Hariri, qui a bénéficié d'une injection de dernière seconde de diesel pour aider à maintenir les lumières allumées, a de justesse évité une fermeture.

«Les compagnies d'importation de pétrole n'ont pas pu livrer l'essence et le diesel aux stations parce qu'elles ne savaient pas comment fixer les prix de ces deux produits», a déclaré Georges Fayyad, qui dirige l'Association des compagnies d'importation de pétrole au Liban.

«La banque centrale leur a dit qu'elle adopterait le taux de change du marché noir (20 000 LL pour 1$) tandis que le ministère de l'Énergie adopte toujours le taux de 3 900 LL pour 1 $».

La récente pénurie de carburant est l'un des points les plus bas d'une crise financière de deux ans qui a vu la livre libanaise perdre 90 % de sa valeur et poussé plus de la moitié de la population dans la pauvreté.

«Le bras de fer entre l'autorité au pouvoir et la banque centrale met le peuple, les propriétaires des stations-service et l'ensemble du secteur du carburant dans une impasse», a signalé George Brax, membre du Syndicat des propriétaires de stations-service.

«Les citoyens en subissent les conséquences».

La société publique de télécommunications Ogero a annoncé qu'«en raison du manque de carburant», les services ont été suspendus dans la région d’Akkar, au nord du Liban.

Le ministre par intérim des Communications, Talal Hawat, a démenti les rumeurs selon lesquelles le ministère envisage de couper définitivement le service Internet dans le pays entre 00h00 et 7h00 le mois prochain.

Des groupes de jeunes dans le sud et le nord ont intercepté des réservoirs de diesel et confisqué la cargaison tandis qu'une bagarre au sujet du carburant dans une station-service de Damour a dégénéré en une fusillade.

Nasser Srour, secrétaire du syndicat des propriétaires de boulangeries de Beyrouth et du Mont Liban, a affirmé avoir informé le ministre de l'Économie que «des dizaines de boulangeries ont fermé leurs portes» à cause de la crise du carburant.

Farid Zeinoun, chef du Syndicat des travailleurs et distributeurs du secteur du gaz, a annoncé que les réserves de gaz «ne sont suffisantes que pour cinq jours», et a appelé la banque centrale «à autoriser le gazier ancré en mer depuis 20 jours d’entrer».

La crise a également déclenché un exode de citoyens pendant que de longues files d'attente sont apparues dans les centres de sécurité générale libanais à travers le pays car 4 000 à 5 000 demandes de passeport sont soumises chaque jour.

«Nous recevons des milliers de jeunes Libanais qui demandent des passeports pour faire une demande d'immigration », selon une source sécuritaire.

La Direction de la sûreté générale l'a décrit comme une ruée «sans précédent» pour les passeports.

L’appel à accélérer la formation d'un nouveau gouvernement était au centre de la rencontre de vendredi entre le président Michel Aoun et le patriarche maronite Bechara Boutros Al-Rahi.

Le religieux a exigé un gouvernement «composé de personnes compétentes qui s'élèvent au-dessus de tous les partis; ce gouvernement doit être prêt à faire face aux difficultés et à mettre en œuvre des réformes structurelles dans divers secteurs».

Ce jeudi, le gouverneur de la Banque centrale Riad Salameh a affirmé qu'il ne puiserait pas dans la réserve obligatoire pour subventionner le carburant à moins que le Parlement ne légifère sur cette question. En conséquence, les sociétés importatrices de pétrole ont décidé de ne pas distribuer de carburant aux stations jusqu'à ce qu'un accord sur les prix soit trouvé.

«Les cartes de rationnement seront distribuées à 500 000 familles, et environ $17 seront alloués à chaque membre de la famille», a déclaré une source proche du ministre par intérim des Finances, Ghazi Wazni, à Arab News.

Le Liban bénéficiera de $300 millions de la Banque mondiale, selon la source, et il devrait également bénéficier en septembre de $860 millions provenant du Fonds monétaire international pour financer les cartes de rationnement. Il existe un autre programme de la Banque mondiale qui peut venir en aide à 150 000 familles pauvres.

«Mais tout dépend de la formation d'un gouvernement», a soutenu la même source. «Nous attendons des solutions d'ici septembre, mais pas avant».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".