Pass sanitaire dans les centres commerciaux: "l'incompréhension"

Les visiteurs présentent leur pass sanitaire à un responsable à l'entrée du cinéma Gaumont Multiplex Odyséum à Montpellier, dans le sud de la France, le 29 juillet 2021. (Pascal Guyot/AFP)
Les visiteurs présentent leur pass sanitaire à un responsable à l'entrée du cinéma Gaumont Multiplex Odyséum à Montpellier, dans le sud de la France, le 29 juillet 2021. (Pascal Guyot/AFP)
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Publié le Vendredi 13 août 2021

Pass sanitaire dans les centres commerciaux: "l'incompréhension"

  • La mesure pourrait être potentiellement applicable à 129 centres commerciaux répartis dans les 38 départements de métropole et d'outre-mer avec un taux d'incidence élevé
  • La décision reste entre les mains des préfets qui, selon la loi validée la semaine dernière par le Conseil Constitutionnel, ne peuvent rendre obligatoire le pass sanitaire si cela compromet "l'accès des personnes aux biens et services de première nécessit

PARIS, France : "C'est l'incompréhension": Une centaine de centres commerciaux en France, sans compter de nombreux grands magasins, pourraient être concernés par l'obligation de pass sanitaire après le tour de vis du gouvernement annoncé mercredi, "surprenant" les professionnels.

"C'est l'incompréhension pour les commerçants. On a des allées larges, un sens de circulation, un système de ventilation et les gens vont aller s'entasser dans des centres commerciaux de moins de 20.000 mètres carrés, c'est aberrant", s'est étonné auprès de l'AFP Franck Ayat, président de l'association des commerçants de Rosny 2, en Seine-Saint-Denis, qui compte 180 boutiques.

"La solution n'est pas de mettre un service de sécurité à l'entrée du centre commercial car il va y avoir un flux bloquant, une tension", a-t-il expliqué proposant que "chaque commerce gère lui-même la vérification du pass sanitaire en y affectant un vendeur".

La préfecture de Seine-Saint-Denis n'avait pas encore imposé jeudi de pass sanitaire à l'entrée de ses grands centres commerciaux. Avec un taux d'incidence de 217 pour 100.000 habitants mercredi, le département est l'un des deux seuls susceptibles d'être concernés à ce jour en Ile-de-France avec le Val-de-Marne (203) par les mesures décrétées la veille par le gouvernement.

Ce dernier a fixé le critère épidémique pour imposer le pass sanitaire pour les centres commerciaux de plus de 20.000 m², soit un taux d'incidence supérieur à 200 pour 100.000 habitants sur une semaine.

La Loire-Atlantique qui avait imposé le pass sanitaire depuis lundi est ainsi revenue sur sa décision, son taux d'incidence étant de 149.

- "Un casse-tête" -

La mesure pourrait être potentiellement applicable à 129 centres commerciaux répartis dans les 38 départements de métropole et d'outre-mer avec un taux d'incidence élevé, selon un calcul tiré de la liste des centres de plus de 20.000 m2 communiquée jeudi à l'AFP par le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC).

A cette liste s'ajoutent les grands magasins d'une surface également supérieure à 20.000 m2 s'ils sont dans une zone à forte incidence.

"En termes pratiques, ce n'est pas évident à mettre en place. Cela va créer des files d'attente avec un risque sanitaire possible, un coût économique à court terme en recrutant des agents de sécurité supplémentaires, et une baisse de fréquentation", a déploré le délégué général du CNCC Gontran Thüring auprès de l'AFP.

M. Thüring a estimé à 30.000 euros par mois et "par porte d'entrée" de chaque centre, les dépenses supplémentaires liées à la vérification du pass sanitaire.

"Un casse-tête", confirme à l'AFP Grégory Lebacle, directeur de la sécurité d'une société prestataire du centre commercial de Roques-sur-Garonne d'une superficie de 50.000 m² et qui reçoit 13.000 visiteurs par jour, près de Toulouse.

"Il va falloir recruter entre cinq et huit agents de sécurité supplémentaires, ce qui représente un coût colossal de plusieurs dizaines de milliers d'euros", selon lui.

A cela s'ajoute la difficulté de "trouver du personnel qualifié en pleine période estivale, dans un laps de temps si court et en même temps que tous les autres centres commerciaux de la région".

La décision reste entre les mains des préfets qui, selon la loi validée la semaine dernière par le Conseil Constitutionnel, ne peuvent rendre obligatoire le pass sanitaire si cela compromet "l'accès des personnes aux biens et services de première nécessité ainsi qu'aux moyens de transport".

Certains grands centres commerciaux accolés à des gares de transport, comme le gigantesque centre La Part Dieu de Lyon (161.000 m2), l'un des plus grands d'Europe, se préparaient dans l'inconnu.

"Nous sommes très surpris par les annonces gouvernementales. Nous attendons les différents arrêtés préfectoraux qui varieront selon les seuils d’incidence (et) les caractéristiques propres à chaque centre", a indiqué son directeur Jean-Philippe Pelou Daniel.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.