L'étrange volte-face d'un pirate interroge sur la sécurité des cryptomonnaies

La valeur marchande combinée des cryptoactifs s'élève actuellement à près de 2000 milliards de dollars, créant des perspectives séduisantes aussi bien pour les investisseurs que pour les pirates. (Photo, AFP)
La valeur marchande combinée des cryptoactifs s'élève actuellement à près de 2000 milliards de dollars, créant des perspectives séduisantes aussi bien pour les investisseurs que pour les pirates. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 13 août 2021

L'étrange volte-face d'un pirate interroge sur la sécurité des cryptomonnaies

  • Dans les messages intégrés aux transactions, le voleur a insisté sur le fait qu'il était plein de bonnes intentions
  • Malgré leur volatilité et leurs inquiétudes concernant l'énorme gaspillage d'électricité qu'elles génèrent, les cryptoactifs comme le Bitcoin et l'Ethereum ont gagné en popularité

PARIS : Nouvel épisode dans la saga controversée des cryptomonnaies: un mystérieux pirate informatique a suscité la panique parmi les investisseurs en dérobant plus de 600 millions de dollars d'actifs... avant d'en rendre une partie. De quoi susciter des interrogations sur la sécurité de ce système de finance décentralisé.

La société spécialisée Poly Network avait annoncé mardi ce vol de plus de 600 millions de dollars en cryptomonnaies, le plus important jamais observé par le secteur.

Mais coup de théâtre deux jours plus tard: jeudi, le pirate avait rendu à la surprise générale quelque 338 millions de dollars – toujours bien en deçà du total dérobé, mais suffisant pour susciter des spéculations sur ses motivations.

Dans les messages intégrés aux transactions, le voleur a insisté sur le fait qu'il était plein de bonnes intentions: "Je ne suis pas très intéressé par l'argent!", a-t-il écrit, assurant que restituer les fonds volés avait "toujours [été] le plan". 

Détectives numériques

Est-ce la signature d'un pirate éthique, ou "white hat" ("chapeau blanc")? Une pratique consiste, pour des entreprises ou institutions, à offrir des récompenses à ces hackers éthiques pour trouver les failles dans leurs systèmes et ensuite les renforcer.

Car malgré leur volatilité et leurs inquiétudes concernant l'énorme gaspillage d'électricité qu'elles génèrent, les cryptoactifs comme le Bitcoin et l'Ethereum ont gagné en popularité ces dernières années.

Leur valeur marchande combinée s'élève actuellement à près de 2 000 milliards de dollars, créant des perspectives séduisantes aussi bien pour les investisseurs que pour les pirates. 

En outre, les transferts de crypto-ctifs reposent sur une technologie - la chaîne de blocs ou "blockchain", sorte de registres numériques qui enregistrent chaque transaction effectuée - et une philosophie: se passer des intermédiaires comme les banques, les transactions se faisant directement d'utilisateur à utilisateur. 

L'affaire Poly Network est donc suivie de près par les acteurs de la finance décentralisée.

Selon Pawel Aleksander, un expert du suivi des cryptomonnaies volées, les voleurs essayent généralement de couvrir leurs traces en divisant l'argent et en le déplaçant "en utilisant parfois des centaines de milliers de transactions consécutives".

Sa société Coinfirm fait partie d'un nombre croissant d'entreprises visant à aider les forces de l'ordre et les investisseurs à retrouver les actifs volés. Elles sont spécialisées dans le suivi de ces transactions d'une complexité vertigineuse. 

Alors que certains crypto-aficionados considèrent le hacker de Poly Network comme un héros, d'autres le soupçonnent d'avoir commencé à rendre l'argent uniquement parce que des détectives numériques étaient sur sa piste.

SlowMist, une autre société d'enquête, a en effet affirmé avoir identifié certaines des informations personnelles du pirate, y compris son e-mail.

Activités criminelles "transnationales" -

Malgré des vols spectaculaires comme celui ayant touché Poly Network, mais aussi les plates-formes d'échanges japonaises Mt. Gox en 2014 et Coincheck en 2018, les crimes liés aux cryptomonnaies sont à la baisse.

Un récent rapport publié par la société de sécurité CipherTrace a estimé les pertes mondiales liées à la crypto-criminalité à 1,9 milliard de dollars l'année dernière, contre 4,5 milliards de dollars en 2019.

"L'imagination des fraudeurs de cette industrie est en constante évolution", souligne toutefois Syedur Rahman, un avocat britannique spécialisé dans les affaires impliquant des cryptomonnaies, même si des réglementations plus strictes obligent de plus en plus à vérifier l'identité des utilisateurs, tandis que les autorités sont de plus en plus expérimentées dans le traitement des crypto-crimes.

Cependant, la récupération des crypto-actifs volés s'avère souvent difficile car "les activités criminelles dans la cryptographie sont très transnationales", rappelle Pawel Aleksander.

"Il est typique que les victimes siègent dans différentes juridictions et que les échanges soient enregistrés dans différentes juridictions", ajoute l'expert du suivi des cryptomonnaies volées.

De plus, embaucher des détectives numériques pour retrouver les actifs volés est une option coûteuse, souvent hors de portée pour les investisseurs individuels touchés par des pirates informatiques. 

"Lorsque vous avez un consommateur qui a perdu une somme symbolique, il n'y a pas grand-chose à faire", résume l'avocat britannique Syedur Rahman.

kjl-yk/pn/LyS


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.