Chine: Trudeau dénonce une peine «inacceptable et injuste» pour le Canadien Michael Spavor

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau tient une conférence de presse sur l'industrie du transport aérien à Montréal, Québec, le 15 juillet 2021. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau tient une conférence de presse sur l'industrie du transport aérien à Montréal, Québec, le 15 juillet 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 11 août 2021

Chine: Trudeau dénonce une peine «inacceptable et injuste» pour le Canadien Michael Spavor

  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait dénoncé lors des procès la «détention arbitraire» des deux hommes et le «manque de transparence» des autorités chinoises
  • «Il a été condamné à 11 ans d'emprisonnement, à la confiscation de ses biens personnels à hauteur de 50 000 yuans (6 600 euros) et à l'expulsion»

DANDONG: Le Canada a dénoncé mercredi la condamnation en Chine "absolument inacceptable" de son ressortissant Michael Spavor à 11 ans de prison pour espionnage, qui a encore aggravé les relations Pékin-Ottawa.

Pour l'Union européenne, le Canadien n'a pas eu "un procès équitable".


Spavor avait été arrêté courant décembre 2018, dans ce qui est perçu dans son pays comme une mesure de représailles après l'arrestation quelques jours auparavant à Vancouver de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei.


"Michael Spavor a été reconnu coupable d'espionnage pour le compte de l'étranger et de divulgation illégale de secret d'Etat", a indiqué mercredi un tribunal de Dandong (nord-est), à la frontière nord-coréenne, où le Canadien avait été jugé en mars 2021.


"Il a été condamné à 11 ans d'emprisonnement, à la confiscation de ses biens personnels à hauteur de 50 000 yuans (6 600 euros) et à l'expulsion."


Il n'est pas spécifié quand interviendra cet éloignement du territoire chinois, mais il devrait avoir lieu à l'issue de la période de détention.


Le procès de Michael Spavor s'était tenu à huis clos, ce qui est habituel en Chine dans les affaires d'espionnage.


Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a fustigé une condamnation et une peine "absolument inacceptables et injustes".


Le verdict "arrive après plus de deux ans et demi de détention arbitraire" et "un manque de transparence dans le processus judiciaire", a souligné dans un communiqué M. Trudeau, dénonçant un procès qui "n'a même pas satisfait aux normes minimales requises par le droit international".


Dans une courte déclaration à la presse devant le centre de détention de Dandong où le verdict a été annoncé, l'ambassadeur du Canada en Chine, Dominic Barton, a pour sa part évoqué "la possibilité de faire appel".

«Détention arbitraire»
Un autre Canadien, l'ex-diplomate Michael Kovrig, avait également été interpellé en même temps que Michael Spavor pour des motifs similaires d'espionnage. Déjà jugé, il est lui aussi toujours détenu et en attente de son verdict.


Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait dénoncé lors des procès la "détention arbitraire" des deux hommes et le "manque de transparence" des autorités chinoises.


Mercredi matin, une cinquantaine de diplomates de quelque 25 pays étaient rassemblés à l'ambassade du Canada à Pékin en signe de solidarité avec Ottawa et de son ressortissant condamné.


L'arrestation de Meng Wanzhou, la responsable de Huawei, avait été réalisée sur demande des Américains, qui la soupçonnent de fraude bancaire et demandent au Canada son extradition vers les Etats-Unis.


La Chine ne cesse depuis de dénoncer une manoeuvre "politique" de Washington et appelle Ottawa à la "libération immédiate" de la dirigeante. 


Pékin dément toutefois se servir des deux Canadiens emprisonnés comme monnaie d'échange.


Hasard ou volonté de mettre la pression sur Ottawa? La peine contre Michael Spavor est annoncée alors que Meng Wanzhou comparaît jusqu'au 20 août devant un tribunal canadien pour une dernière série d'audiences consacrées à sa potentielle extradition.


Aucune décision à ce sujet n'est attendue avant quelques mois. En cas d'appel, la procédure pourrait encore durer plusieurs années.

«Motivations politiques»
Spécialiste de la Corée du Nord, Michael Spavor a rencontré plusieurs fois le dirigeant Kim Jong Un et avait par exemple organisé les visites à Pyongyang du fantasque ex-basketteur américain Dennis Rodman.


Grâce à ses contacts dans les hautes sphères du pouvoir nord-coréen, le Canadien jouait les entremetteurs entre les interlocuteurs étrangers et les autorités de ce pays isolé sur la scène internationale.


Signe de l'importance des affaires Spavor et Kovrig, plusieurs pays alliés du Canada lui avaient fait part de leur soutien et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait indiqué en mars suivre avec "préoccupation" le sort des deux Canadiens.


Le verdict dans l'affaire Spavor intervient au lendemain de la confirmation par la justice chinoise de la peine de mort visant Robert Lloyd Schellenberg, un autre Canadien condamné lui pour trafic de drogue.


Âgée de 49 ans, Meng Wanzhou, fille du fondateur de Huawei, avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver à la demande des Etats-Unis. Ils veulent la juger pour fraude bancaire supposée dans le cadre des sanctions américaines contre l'Iran.


La Chine dénonce depuis le début les "motivations politiques" des Etats-Unis, accusés de vouloir abattre une entreprise technologique rivale. Huawei est notamment un leader mondial des équipements et réseaux 5G, sans équivalent côté américain.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.