Pêche à la voile et vélo-taxi dans le berceau du pétrole vénézuélien victime de la panne de carburant

À Maracaibo, les mini-bus ou bus ont cédé la place aux vélos-taxis, bicyclettes transformées en triporteurs à pédales. (Photo, AFP)
À Maracaibo, les mini-bus ou bus ont cédé la place aux vélos-taxis, bicyclettes transformées en triporteurs à pédales. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 11 août 2021

Pêche à la voile et vélo-taxi dans le berceau du pétrole vénézuélien victime de la panne de carburant

  • Jadis gratuite ou très peu chère, l'essence est désormais rare et s'échange jusqu'à deux dollars le litre, un prix jugé exorbitant
  • Le Venezuela a vu son Produit intérieur brut chuter de 80% depuis 2013 et 65% des ménages vivent dans la pauvreté

MARACAIBO: Le lac de Maracaibo (nord-ouest), berceau de l'industrie pétrolière vénézuélienne, connaît le paradoxe de vivre sans carburant: les pêcheurs sont condamnés à la voile et des chauffeurs de bus pédalent désormais sur des vélo-taxis.

Franklin, 28 ans, maigre pêcheur aux bras musculeux, s'éloigne à l'aube du rivage à bord de sa petite embarcation. Il a fabriqué lui-même les rames et surtout le double-mât amovible. Ses voiles? Une toile en plastique ou des draps.

"On utilise la voile parce qu'il n'y a pas d'essence", dit-il tout en écopant l'eau qui s'infiltre dans son bateau. 

Quelques heures plus tard, il a sorti de l'eau sept courbines, un poisson à chair blanche, et retourne vers Los Puertos de Altagracia, village situé à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Maracaibo, deuxième ville du Venezuela. 

Le retour est long. Ce qu'il faisait en quelques minutes avec son moteur, lui prend désormais beaucoup plus de temps. Il ne peut plus compter que sur le vent et ses bras. "On a pris l'habitude", dit-il. 

À l'arrivée, il vend cinq poissons et en garde deux pour le repas avec sa femme et son fils âgé de deux ans. 

Certains de ses collègues ont installé des petites hélices fonctionnant avec des petits moteurs remplaçant ainsi leurs puissants moteurs hors-bord. Ce dispositif artisanal permet de pêcher avec beaucoup moins de carburant. 4 litres suffisent pour une sortie contre 20 avec les moteurs traditionnels.

«Essence importée»

Jadis gratuite ou très peu chère, l'essence est désormais rare et s'échange jusqu'à deux dollars le litre, un prix jugé exorbitant.

Jadis riche pays pétrolier, le Venezuela a vu son Produit intérieur brut chuter de 80% depuis 2013 et 65% des ménages vivent dans la pauvreté. Sa production pétrolière est passée de 3 millions de barils par jour à un peu plus de 500 000 alors que la capacité des raffineries locales s'est réduite comme peau de chagrin faute d'investissement et d'entretien.

Le gouvernement accuse les sanctions économiques internationales d'avoir paralysé la production et le raffinage. Le pays est aujourd'hui obligé d'importer de l'essence.

Souvent les pêcheurs empruntent du carburant aux vendeurs de poissons, escomptant une bonne journée de pêche qui rapporte 25 dollars les bons jours. Mais, parfois, le pêcheur revient bredouille ou presque, et ne couvre pas ses frais.

"Aujourd'hui, j'ai perdu de l'essence et du travail... Je n'ai presque rien pêché et je me suis dépensé pour rien", raconte Jonathan, qui exhibe, dépité, une poignée de poissons rachitiques et deux grosses crevettes.

En général, les pêcheurs vendent leurs prises à Maracaibo mais il leur arrive désormais de devoir dormir dans l'ancienne ville coloniale, faute de vent pour rejoindre Los Puertos de Altagracia.

Autre paradoxe: s'ils sont privés d'essence, ils doivent faire face aux fuites des forages. Souvent vétustes et mal entretenus, les puits et pipelines laissent régulièrement échapper du brut qui forme des nappes de pétrole. 

Selon l'ONG Azul Ambientalistas, il y a 25 000 km de tuyauterie pétrolière dans le lac où le pétrole a été découvert en 1914.

À la force des mollets  

À Maracaibo, les mini-bus ou bus ont cédé la place aux vélos-taxis, bicyclettes transformées en triporteurs à pédales. 

Manuel, 28 ans, dont la femme attend leur premier enfant, conduisait un bus de cinquante personnes. Il vit désormais à la force de ses mollets. "Le propriétaire du bus a cessé l'activité faute d'essence", dit-il. 

Agé de 51 ans, Hender Urdaneta est membre d'une milice bolivarienne dont il porte fièrement le béret. Il fait aussi vélo-taxi, l'inflation ayant rogné ses revenus.

"Je sors de temps en temps parce j'ai besoin d'argent pour acheter des médicaments pour ma femme qui n'a qu'un seul rein et ne peut plus travailler. Ça fait plus d'un an que je fais ça", dit-il.

S'il se plaint de son dos, il refuse d'envisager de quitter le pays comme l'ont fait plus de cinq des 30 millions de Vénézuéliens pendant la crise. La Colombie voisine a accueilli à elle seule 1,8 million d'immigrants vénézuéliens. 

Fier, le milicien répète son allégeance au président Nicolas Maduro: "Je suis né ici, je mourrai ici. Avec mes bottes aux pieds. Comme un soldat de la patrie, comme un milicien". 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.