Côte d'Ivoire: Gbagbo propose un nouveau parti, attaque son ex-Premier ministre

Cette photo prise le 27 juillet 2021 montre l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo après une rencontre avec le président ivoirien au palais présidentiel à Abidjan. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 27 juillet 2021 montre l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo après une rencontre avec le président ivoirien au palais présidentiel à Abidjan. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 09 août 2021

Côte d'Ivoire: Gbagbo propose un nouveau parti, attaque son ex-Premier ministre

  • Cette annonce, faite à l'issue d'une réunion à Abidjan du comité central du Front populaire ivoirien (FPI), fondé en 1982 par Laurent Gbagbo, entérine une rupture datant de dix ans entre MM. Gbagbo et Affi N'Guessan
  • L'ancien président, rentré en Côte d'Ivoire le 17 juin après avoir été acquitté de crimes contre l'humanité par la justice internationale, a eu des mots très durs à l'encontre de son ancien allié et ami

ABIDJAN : Le divorce entre l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien compagnon de route Pascal Affi N'Guessan est consommé: lundi, M. Gbagbo a proposé la création d'un nouveau parti, laissant celui qu'il avait fondé aux mains de son ancien Premier ministre.

Cette annonce, faite à l'issue d'une réunion à Abidjan du comité central du Front populaire ivoirien (FPI), fondé en 1982 par Laurent Gbagbo, entérine une rupture datant de dix ans et qui apparaissait de plus en plus ouvertement entre MM. Gbagbo et Affi N'Guessan.

L'ancien président, rentré en Côte d'Ivoire le 17 juin après avoir été acquitté de crimes contre l'humanité par la justice internationale, a eu des mots très durs à l'encontre de son ancien allié et ami.

Le FPI, "notre seul instrument de lutte politique est confisqué par Monsieur Affi N’Guessan et malgré les nombreuses initiatives pour le raisonner, il s’arc-boute sur sa soi-disant +légalité+", a-t-il déclaré, selon un communiqué du FPI publié à l'issue de la rencontre de ses instances dirigeantes.

M. Gbagbo, "a pris acte de la volonté et de l’obstination de Monsieur Affi N’Guessan de prendre en otage le FPI, foulant ainsi au pied les années de sacrifice des militantes et militants du parti".

Mais il "n’entend pas s’engager dans une bataille juridique" avec lui et "propose donc la création d’un nouvel instrument de lutte conforme à notre idéologie et nos ambitions".

Un comité de préparation du congrès constitutif au nouveau parti de Laurent Gbagbo doit être mis en place pour un congrès qui, selon une source au FPI, devrait avoir lieu en octobre.

"En voulant créer un nouveau parti autre que le FPI, Laurent Gbagbo prend acte de la transformation historique de la vie politique en Côte d'Ivoire", a estimé à l'AFP le politologue Jean Alabro.

FPI « légal » contre FPI « Gor »

Le FPI est divisé en deux camps depuis la crise de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara: le camp de Pascal Affi N'Guessan, président du FPI dit "légal" reconnu par les autorités judiciaires ivoiriennes, et celui du FPI  "Gor" (Gbagbo ou rien) de l'ancien président.

Plusieurs tentatives de rapprochement entre MM. Gbagbo et Affi N'Guessan ont échoué et la semaine dernière, apprenant la convocation des instances dirigeantes du parti par M. Gbagbo, le FPI "légal" avait estimé dans un communiqué que, "bien que membre fondateur du parti", Laurent Gbagbo "n'est pas le président en exercice du FPI".

Le communiqué ajoutait que le FPI "légal" "luttera de toutes ses forces contre le culte de la personnalité et l'autocratie, le chemin de la dictature". 

En avril 2011, Laurent Gbagbo avait été arrêté à Abidjan puis poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité après les violences liées à la présidentielle de 2010.

Définitivement acquitté le 31 mars, il est rentré en Côte d'Ivoire le 17 juin. 

Depuis son retour, il a rencontré de nombreuses personnalités, dont son vieux rival le président Alassane Ouattara, le 27 juillet au palais présidentiel d'Abidjan.

Rencontre chaleureuse au cours de laquelle les deux hommes ont posé tout sourire pour les caméras et rivalisé d'amabilités, Alassane Ouattara qualifiant Laurent Gbagbo de "jeune frère" et "d'ami depuis des décennies". En retour, Laurent Gbagbo a appelé Alassane Ouattara "M. le président", alors qu'il n'avait jusqu'alors jamais reconnu ses victoires de 2010, 2015 et 2020.

Laurent Gbagbo s'était auparavant rendu à Daoukro pour y rencontrer dans son fief un autre ancien président, actuel chef de l'opposition, Henri Konan Bédié.

Mais il n'a eu aucune rencontre avec son ancien compagnon de route Pascal Affi N'Guessan.

 


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.