Désespoir sur l'île grecque d'Eubée en flammes, accalmie des feux en Turquie

La situation est catastrophique sur l’île d’Eubée (Photo, AFP).
La situation est catastrophique sur l’île d’Eubée (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 août 2021

Désespoir sur l'île grecque d'Eubée en flammes, accalmie des feux en Turquie

  • Si la plupart des feux étaient maîtrisés dimanche en Turquie, le sinistre de l'île d'Eubée, la deuxième plus grande de Grèce, restait le plus préoccupant du pays
  • «D'après ce que l'on voit, le feu n'est pas près d'être sous contrôle», a déclaré le maire de Mantoudi, une commune d'Eubée, sur Skai TV

GOUVES: Des milliers d'habitants désespérés de l'île grecque d'Eubée en flammes observaient comme des "mort-vivants" dimanche le brasier qui consumait leurs villages et leurs terres, au 12e jour d'une vague d'incendies de forêts en Grèce et en Turquie.

Si la plupart des feux étaient maîtrisés dimanche en Turquie, le sinistre de l'île d'Eubée, la deuxième plus grande de Grèce, restait le plus préoccupant du pays.

"D'après ce que l'on voit, le feu n'est pas près d'être sous contrôle", a déclaré le maire de Mantoudi, une commune d'Eubée, sur Skai TV.

En proie aux feux depuis six jours, cette langue de terre coincée entre l’Attique et la mer Égée offrait un panorama apocalyptique. Le long des routes, les résidents aspergeaient d'eau leurs terrains, tandis que les flammes engloutissaient les épaisses zones boisées.

La Grèce et la Turquie traversent depuis près de deux semaines une canicule exceptionnelle. Les incendies favorisés par des températures caniculaires ont fait huit morts en Turquie, deux en Grèce, ainsi que des dizaines d'hospitalisés.

Aux portes d'Athènes, le sinistre qui a détruit des dizaines d'habitations et d'entreprises était en rémission dimanche, selon les pompiers grecs. 

Mais de part et d'autre de la mer Egée, les soldats du feu luttaient toujours contre les flammes dans la région turque de Mugla et sur la péninsule grecque du Péloponnèse, où la situation s'est stabilisée dimanche.

Six quartiers de la ville turque de Yatagan ont été évacuées par précaution, selon NTV, après des villages entiers du Magne et de Messinie en Grèce.

"Du jamais vu"

Le principal cauchemar des pompiers grecs restait dimanche l'immense île montagneuse d'Eubée couverte de pins qui attire traditionnellement touristes grecs et étrangers.

"On en a vécu des incendies, mais cette situation c’est du jamais vu", se désole Nikos Papaioannou, un habitant de Gouves, un village surplombé par les hautes flammes. 

Malgré le relief accidenté, près de 500 pompiers poursuivaient leur combat acharné contre le feu dans le nord de l'île, enflammé d'est en ouest, enveloppé dans un épais nuage de fumée et arrosé d'une pluie de cendres, a constaté une équipe de l'AFP.

Parmi eux figurent quelque 200 pompiers venus d'Ukraine et de Roumanie, renforcés par sept avions et hélicoptères bombardiers d'eau, selon les services d'incendie grecs.

Mais à cause de la direction du vent, des fumées épaisses et du manque de visibilité, le vice-ministre grec de la Protection civile Nikos Hardalias a estimé "difficile" d'utiliser les moyens aériens.

"Les forces ne sont pas suffisantes", a martelé Giorgos Kelaïtzidis, vice-gouverneur d'Eubée. "La situation est critique à l’heure actuelle", a-t-il dit, "on livre un combat titanesque".

Selon lui, au moins 35.000 hectares et des centaines de maisons ont brûlé. 

"Abandonnés aux mains de Dieu"

Estimé à 30 km, "le front est trop grand. On essaye de sauver le village mais les moyens sont insuffisants", s'est lamenté Nikos Papaioannou. "C’est dramatique. On va tous finir à la mer".

Quelque 2.000 habitants de l'île ont été évacués et relogés dans des hôtels.

Sur la plage de Pefki, où 350 habitants supplémentaires ont été évacués dimanche, des ferrys et des navires militaires attendaient d'embarquer les personnes âgées et handicapées se présentant régulièrement.

Alors que les flammes se dirigeaient vers la ville d'Istiaia, dévorant habitations et pinèdes, Iraklis, un habitant, a estimé sur Open TV que "40.000 personnes vivront comme des morts-vivants ces prochaines années à cause de la destruction de la région".

"Pour les 40 prochaines années on n’aura pas de travail", s'est aussi désespéré Yannis Selimis, un autre habitant de Gouves.

Dans le village où beaucoup vivent de leurs terres, le jeune homme estime que "l’État est absent. Si les gens partent, les villages vont brûler (...) On est abandonnés aux mains de Dieu". 

"Le nord d'Eubée est presque rayé de la carte", a fustigé Nasos Iliopoulos, porte-parole de Syriza, le principal parti d'opposition. "C'est tragique de voir tant de feux hors de contrôle depuis des jours", a-t-il dit, y voyant de "graves responsabilités".

Plus de 70.000 hectares ont brûlé à ce stade de 2021 en Grèce, dont 56.000 ces 10 derniers jours, selon le Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS). Quelque 1.700 hectares avaient brûlé en moyenne sur ces 10 jours d'été entre 2008 et 2020.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.