Le silence des femmes au travail en début de grossesse

C'est pour éviter la peine de devoir avertir son entourage des complications qu'une injonction à dissimuler la grossesse les trois premiers mois existe. (AFP)
C'est pour éviter la peine de devoir avertir son entourage des complications qu'une injonction à dissimuler la grossesse les trois premiers mois existe. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 août 2021

Le silence des femmes au travail en début de grossesse

  • «Trois mois sous silence», où elle dépeint un sombre tableau de ce que vivent les femmes au début de leur grossesse
  • «On est face à un système qui n'a jamais été déconstruit, qui n'est pas adapté et qui est discriminant»

PARIS: Mentir sur les raisons de ses allers-retours aux toilettes ou se cacher derrière l'ordinateur pour faire la sieste : dans le milieu professionnel, microcosme de la pudeur, la condition des femmes en début de grossesse reste un tabou parfois lourd de conséquences.

"Je ne connais pas une femme qui a été à l'aise pour annoncer sa grossesse au boulot", confie Judith Aquien, autrice de "Trois mois sous silence", où elle dépeint un sombre tableau de ce que vivent les femmes au début de leur grossesse, notamment au travail, où propos culpabilisants et insinuations déplacées peuvent être omniprésents.

"On est face à un système qui n'a jamais été déconstruit, qui n'est pas adapté et qui est discriminant. Il s'agit là d'une des principales raisons pour lesquelles des femmes dissimulent leur grossesse durant le premier trimestre", critique-t-elle.

Cette inadaptation et ce silence, la députée Paula Forteza (non-inscrite, ex-LREM), enceinte, en parle dans un plaidoyer publié le 26 juillet et qui a trouvé un écho retentissant sur les réseaux sociaux.

Contactée par l'AFP, elle raconte l'inquiétude de son entourage quand elle a dévoilé sa grossesse avant la fameuse échographie dite "des trois mois", à partir de laquelle les risques de fausse couche sont plus limités.  

"+Attention, dans le contexte professionnel ça peut te nuire, tes collègues vont penser que tu es moins efficace et la concurrence va s'installer+", rapporte l'élue.

Mais pour elle, c'est un soulagement après avoir vécu seule une fausse couche en 2019. "Et ça m'évitera de mentir au travail quand je dois annuler un rendez-vous parce que je suis trop fatiguée... Car ça m'est déjà arrivé de m'endormir dans l'hémicycle et c'était humiliant", raconte Mme Forteza.

En effet, le corps de la femme subit des modifications hormonales très fortes lors du premier trimestre de grossesse (fatigue, nausées, vomissements, problèmes cutanés, digestifs...), gênantes au quotidien. 

«Ne pas raconter sa vie privée»
Et les remarques "intrusives" des collègues n'arrangent rien. "Puisqu'on ne voit pas encore qu'une femme est enceinte, on pense que ses symptômes sont des caprices", interprète-t-elle.

C'est ce constat qui pousse les femmes à dissimuler leur grossesse, notamment par peur d'une fausse couche.

"Ma gynécologue m'avait conseillé de garder secrète ma grossesse au premier trimestre à cause du risque de fausse couche et de la difficulté à gérer le deuil pour certaines femmes. J'ai pris peur, donc c'est ce que j'ai fait", témoigne Annie, mère d'une petite fille d'un an.

Une femme sur quatre est confrontée à au moins une fausse couche au cours de sa vie.

C'est pour éviter la peine de devoir avertir son entourage des complications qu'une injonction à dissimuler la grossesse les trois premiers mois existe. Mais ce silence rend la gestion de l'angoisse encore plus difficile.

La grossesse "touche au domaine de l'intime, sujet qui met tout le monde mal à l'aise", analyse la députée Paula Forteza.

"On intériorise le fait qu'il ne faut pas le dire parce qu'on grandit en entendant qu'il ne faut pas raconter sa vie privée à ses collègues. C'est un tabou que tout le monde entretient, même nous les femmes", illustre Sophie Espié, mère et directrice des affaires publiques dans un groupe industriel.

Symptômes dépressifs 
Pour Alix Barcet, maman d'un garçon de 5 ans et qui a arrêté de travailler parce que la fatigue des trois premiers mois a mis un frein à ses ambitions d'auto-entrepreneure, "la société a besoin que les femmes fassent des enfants mais elle n'est pas prête à les accompagner comme il se doit pour qu'elles le fassent convenablement".

Entre 10 et 16% des femmes traversent une dépression prénatale, et 86% subissent des symptômes dépressifs qui ne sont ni suivis ni traités, alerte Céline, sage-femme coordinatrice du Réseau de santé périnatal parisien (RSPP).

Elle ajoute que ces dépressions peuvent mener à long terme à des dépressions post-partum qui, dans certains cas, vont jusqu'au suicide. 

Durant le premier trimestre de sa grossesse, Paule était très mal dans sa peau. "Je broyais du noir parce que je me disais que ce n'était pas fait pour moi. Personne ne m'avait dit que c'était aussi violent d'avoir un enfant et que ça pouvait se transformer en cauchemar", confesse-t-elle, finalement mère de deux enfants.

"Il faudrait travailler à rendre la vie des femmes en début de grossesse plus facile", estime Paula Forteza, qui propose plusieurs idées dans ce sens, allant de la prise en charge financière à 100% dès les premiers rendez-vous, à un droit au télétravail, en passant par l'installation de salles de repos sur le lieu de travail.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.