Soudan du Sud: Riek Machar, rebelle versatile au sommet du pouvoir

Riek Machar. (Photo, AFP)
Riek Machar. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 08 août 2021

Soudan du Sud: Riek Machar, rebelle versatile au sommet du pouvoir

  • Riek Machar est issu d'une branche de la communauté nuer, la deuxième plus importante du pays
  • Titulaire d'un diplôme d'ingénieur à Khartoum et d'un doctorat de l'université britannique de Bradford, il prend les armes en 1983 quand éclate la seconde guerre civile opposant le Nord et le Sud du Soudan

JUBA: Vice-président du Soudan du Sud et frère ennemi du président Salva Kiir, Riek Machar est un leader rebelle historique, dont les retournements d'alliances ont façonné l'histoire sanglante du pays et qui est aujourd'hui menacé d'éviction de son parti par une faction rivale.

Son sourire marqué des dents du bonheur et son éloquence ont un temps séduit nombre de responsables de la communauté internationale. Mais au Soudan du Sud, où sa versatilité a nourri les heures les plus sombres de la courte histoire du pays, il suscite la méfiance.

Né en 1953 dans l'État pétrolifère de l'Unité, Riek Machar est issu d'une branche de la communauté nuer, la deuxième plus importante du pays, dont il ne porte toutefois pas la traditionnelle scarification sur le front.

Titulaire d'un diplôme d'ingénieur à Khartoum et d'un doctorat de l'université britannique de Bradford, il prend les armes en 1983 quand éclate la seconde guerre civile opposant le Nord et le Sud du Soudan.

Il rejoint alors, suivi par de nombreux Nuer, les rangs de la rébellion de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), jusqu'alors essentiellement constituée de Dinka, l'ethnie majoritaire dans le sud du Soudan.

Il s'oppose à son chef, John Garang, et à ses proches, dont Salva Kiir, et tente un putsch en 1991.

La rébellion se divise sur des lignes ethniques. Riek Machar est accusé d'avoir ordonné cette année-là le massacre par ses troupes de milliers de Dinka à Bor, ce qui déclenchera un cycle de violences entre les deux communautés.

Riek Machar crée un groupe rival, qui s'allie au Nord. Ses troupes servent alors de supplétifs contre la SPLA... qu'il réintègrera finalement au début des années 2000.

Quand un accord de paix est signé entre Khartoum et les rebelles sudistes en 2005, Machar est nommé vice-président de la région autonome du Sud-Soudan. 

Il gardera ce poste en juillet 2011 lorsque le Soudan du Sud devient indépendant. Salva Kiir, un Dinka, occupe la présidence, tandis que Riek Machar représente l'ethnie nuer au sommet du pouvoir.

Trois fois vice-président

Sa rivalité avec Salva Kiir ressurgit quand il manifeste son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2015. 

Le 23 juillet 2013, M. Kiir le limoge, ainsi que l'ensemble du gouvernement.

Début décembre 2013, Riek Machar dénoncera publiquement l'attitude "dictatoriale" du président. Quelques jours plus tard, le gouvernement affirmera, lui, avoir déjoué une tentative de coup d'État.

L'escalade mènera à une guerre civile, émaillée de nouveaux massacres entre Dinka et Nuer.

Trois ans plus tard, en 2016, M. Machar est pourtant de retour dans un gouvernement d'union, une nouvelle fois en tant que vice-président, dans le cadre d'un accord de paix qui s'effondrera trois mois après sa prestation de serment.

Les affrontements reprennent en juillet 2016. Riek Machar fuit Juba à pied et s'exile dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine. Le pays replonge dans la guerre.

Il n'y reviendra qu'en 2018 après un nouvel accord de paix, dit "revitalisé", qui met fin officiellement aux hostilités et prévoit un partage du pouvoir avec Salva Kiir.

Après de nouvelles et interminables négociations, il prête serment en février 2020 en tant que vice-président, pour la troisième fois.

Cette nouvelle, fragile cohabitation a jusqu'à présent tenu. "Nous nous parlons", assurait en juillet le président Kiir à la télévision kényane: "Nous ne sommes plus aussi proches qu'avant, simplement parce qu'il est imprévisible. Mais ces derniers temps, il a été bon".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.