Afghanistan: les talibans s'emparent d'une première capitale provinciale

Les talibans se sont emparés ces trois derniers mois de vastes territoires ruraux lors d'une offensive éclair lancée à la faveur du retrait des forces internationales, qui doit être complètement achevé d'ici le 31 août. (Photo, AFP)
Les talibans se sont emparés ces trois derniers mois de vastes territoires ruraux lors d'une offensive éclair lancée à la faveur du retrait des forces internationales, qui doit être complètement achevé d'ici le 31 août. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 06 août 2021

Afghanistan: les talibans s'emparent d'une première capitale provinciale

  • Les insurgés ont pénétré à Zaranj, capitale de la province de Nimroz, dans le sud-ouest de l'Afghanistan, sans rencontrer «aucune résistance»
  • L'émissaire de l'ONU en Afghanistan, Deborah Lyons, a appelé les talibans à «cesser» ces «attaques contre les villes»

KABOUL: Les talibans se sont emparés vendredi de la ville afghane de Zaranj, première capitale provinciale à tomber entre leurs mains depuis le début de leur offensive en mai, et ont assassiné à Kaboul le chef du service de communication du gouvernement.

Les insurgés ont pénétré à Zaranj, capitale de la province de Nimroz, dans le sud-ouest de l'Afghanistan, sans rencontrer "aucune résistance", a déclaré Roh Gul Khairzad, la gouverneure adjointe de la province.

Petite ville située à la frontière avec l'Iran, Zaranj vaut surtout pour son importance économique et sa prise permet aux insurgés de contrôler une nouvelle partie des frontières afghanes.

Il s'agit pour les talibans d'une victoire très symbolique qui pourrait avoir un effet psychologique dévastateur pour l'armée afghane, dont le moral est déjà au plus bas.

Les talibans avaient déjà mis la main sur plusieurs postes-frontières clés, avec l'Iran, le Tadjikistan, le Turkménistan et le Pakistan, qui sont une source vitale de revenus, tirés des droits de douane, pour ce pays enclavé.

Le président tadjik, Emomali Rakhmon, a affirmé vendredi qu'ils contrôlaient la totalité de la frontière entre l'Afghanistan et le Tadjikistan, soit près de 1 300 km, lors d'un sommet réunissant les chefs d’État des cinq ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

Les talibans se sont emparés ces trois derniers mois de vastes territoires ruraux lors d'une offensive éclair lancée à la faveur du retrait des forces internationales, qui doit être complètement achevé d'ici le 31 août.

Après avoir rencontré une faible résistance dans les campagnes, ils dirigent depuis quelques jours leurs offensives sur les grandes villes, encerclant plusieurs capitales provinciales.

Frappes aériennes

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, l'émissaire de l'ONU en Afghanistan, Deborah Lyons, a appelé les talibans à "cesser" ces "attaques contre les villes", demandant au Conseil de leur lancer un avertissement "sans ambiguïté".

Quelques heures auparavant, les talibans avaient mis leur menace à exécution après avoir promis mercredi de mener de nouvelles opérations de "représailles" contre de hauts responsables gouvernementaux, en réponse à la campagne de bombardements aériens de l'armée afghane.

Prouvant, une nouvelle fois, qu'ils peuvent frapper où bon leur semble dans la capitale, ils ont tué Dawa Khan Menapal, un ancien porte-parole adjoint du président afghan, Ashraf Ghani, à la sortie de la prière du vendredi, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

M. Menapal était une figure bien connue de la communauté des médias à Kaboul. Cet ex-journaliste s'en prenait régulièrement aux talibans sur les réseaux sociaux, souvent avec ironie.

Sediq Sediqqi, l'ancien porte-parole du chef de l’État, s'est dit "profondément choqué et bouleversé d'apprendre que (son) ami et ancien collègue avait été tué par les ennemis de (leur) pays".

Les talibans, qui avaient déjà ciblé mardi à Kaboul le ministre de la Défense, le général Bismillah Mohammadi, sorti sain et sauf de cette attaque ayant fait huit morts, n'ont pas tardé à revendiquer cet assassinat.

Les armées afghane et américaine ont procédé ces derniers jours à de multiples frappes aériennes pour tenter d'enrayer l'avancée des talibans sur plusieurs centres urbains majeurs.

Aucun endroit sûr

Les combats se sont poursuivis vendredi à Lashkar Gah (sud), capitale de la province du Helmand, où l'armée a lancé une contre-attaque mercredi soir, mais aussi à Sheberghan (nord), dans la province de Jawzjan, fief du célèbre chef de guerre Abdul Rachid Dostom.

Le maréchal Dostom, puissant dirigeant d'ethnie ouzbèke, est rentré mercredi en Afghanistan, après avoir passé plusieurs mois en Turquie, sans doute pour y être soigné.

Le ministère de la Défense a affirmé en fin d'après-midi que les talibans avaient été chassés de Sheberghan, où ils avaient pénétré un peu plus tôt.

À Lashkar Gah, les bureaux d'Action contre la faim ont été touchés jeudi par un "bombardement aérien", a annoncé vendredi l'ONG. 

"Le bâtiment était clairement identifié comme appartenant à une organisation humanitaire que ce soit depuis la rue ou le toit de l’immeuble. Par ailleurs, son emplacement a été communiqué à plusieurs reprises aux parties au conflit", a-t-elle souligné.

Les civils, qui paient un prix fort à la guerre, ont continué à essayer de fuir les zones de combat, comme l'armée les y a invités, mais sans avoir aucun endroit sûr où se réfugier.

À Hérat (ouest), la troisième plus grande ville du pays, elle aussi encerclée par les talibans, les habitants ont quitté en nombre leur foyer vendredi.

"Nous avons complètement évacué la zone", a raconté Ahmad Zia, un habitant de la partie ouest de la ville. "Il ne nous reste rien et nous ne savons pas où aller."


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
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  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».