Aide aux Libanais, pression sur les dirigeants: Macron mobilise la communauté internationale

Le pays est à genoux un an après l'explosion – classée parmi les plus grandes déflagrations non nucléaires – qui a tué plus de 200 personnes, défiguré une partie de la capitale et traumatisé durablement les Libanais. (Photo, AFP)
Le pays est à genoux un an après l'explosion – classée parmi les plus grandes déflagrations non nucléaires – qui a tué plus de 200 personnes, défiguré une partie de la capitale et traumatisé durablement les Libanais. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 04 août 2021

Aide aux Libanais, pression sur les dirigeants: Macron mobilise la communauté internationale

  • Emmanuel Macron ouvrira les échanges depuis le Fort de Brégançon, la résidence d'été de la présidence française
  • La conférence vise à répondre aux «nouveaux besoins» d'urgence de la population, estimés à 350 millions de dollars par les Nations unies

PARIS: Emmanuel Macron réunit mercredi les principaux acteurs de la communauté internationale, un an jour pour jour après l'explosion du port de Beyrouth, pour apporter une nouvelle aide d'urgence aux Libanais et faire pression sur les responsables de l'impasse politique dans un pays englué dans une crise sans précédent. 

La conférence internationale de "soutien à la population libanaise" réunira, sous l'égide du président français et de la vice-Secrétaire générale de l'ONU Amina Mohammed, les représentants d'une quarantaine d'États et d'organisations internationales à compter de 12H00 heure de Paris, en distanciel.

Le président américain Joe Biden s'exprimera via un message vidéo pré-enregistré. Son homologue égyptien Abdel Fatah al-Sissi, le roi de Jordanie Abdallah II et le chef de l'État libanais Michel Aoun y prendront aussi la parole.

Les Premiers ministres irakien, canadien grec, la directrice générale du FMI et celui de l'Organisation mondiale de la Santé(OMS) seront également présents de même que les ministres des Affaires étrangères d'une dizaine de pays européens et des représentants du Qatar, de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.

Emmanuel Macron ouvrira les échanges depuis le Fort de Brégançon, la résidence d'été de la présidence française, dans le Var.

La conférence vise à répondre aux "nouveaux besoins" d'urgence de la population, estimés à 350 millions de dollars par les Nations unies, dans les domaines alimentaire, de la santé, de l'éducation et de l'assainissement de l'eau, explique-t-on à l'Élysée.

Une aide de 280 millions d'euros a déjà été mobilisée en 2020 lors des deux premières conférences internationales organisées par la France, ex-puissance mandataire, au lendemain de la tragédie du port. 

Le pays est à genoux un an après l'explosion - classée parmi les plus grandes déflagrations non nucléaires - qui a tué plus de 200 personnes, défiguré une partie de la capitale et traumatisé durablement les Libanais.

Il est pris au piège d'une triple crise politique, économique - l'une des pires à l'échelle mondiale depuis 1850, selon la Banque Mondiale, avec des pénuries de carburant, médicaments et des coupures d'électricité jusqu'à 22 heures par jour en pleine chaleur estivale- et sanitaire liée à la Covid-19.

«S'ils le veulent, ils peuvent»

L'aide structurelle nécessaire à la sortie de crise reste pour sa part subordonnée à la formation d'un gouvernement et à la mise en œuvre de réformes, que la communauté internationale réclame en vain depuis des mois.

Le pays est sans gouvernement depuis la démission de Hassan Diab et de son équipe au lendemain de l'explosion. Les dirigeants libanais, enfermés dans d'interminables marchandages politiques, sont restés depuis sourds à toutes les menaces de sanctions, notamment de Paris.

Le nouveau Premier ministre désigné le 26 juillet, Najib Mikati, a promis de former sans délai un gouvernement. Mais il n'a pas réussi à le faire avant la date anniversaire de l'explosion, le 4 août, comme il l'aurait "souhaité".

Le président Macron, qui s'est rendu à deux reprises en un mois au Liban après l'explosion pour tenter d'arracher un compromis aux responsables politiques, ne cache plus son exaspération.

"J'ai honte" pour les dirigeants libanais, a-t-il lancé. Joignant le geste à la parole, Paris a restreint l'accès au territoire français de plusieurs personnalités libanaises, sans toutefois dévoiler lesquelles.

"C'est une première étape, ceux qui sont visés le savent et la pression va continuer à monter", assure la présidence française, se disant prête à aller plus loin.

La conférence "sera l'occasion de mettre une fois de plus les leaders politiques libanais devant leurs responsabilités", souligne-t-elle encore.

L'Union européenne a annoncé vendredi être en mesure d'imposer des sanctions ciblées aux dirigeants responsables du blocage politique. 

La France et les États-Unis ont promis de "faire pression" ensemble. "S'ils le veulent, ils peuvent le faire", martèle Paris.

"Il n'y a toujours aucun progrès dans la formation d'un gouvernement ou dans la mise en œuvre de réformes urgentes. Compte tenu de la détérioration dramatique de la situation économique, c'est irresponsable", regrette également le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".