Ethiopie: l'ONU condamne les accusations «dangereuses» de partialité des travailleurs humanitaires au Tigré

«Les accusations généralisées contre les travailleurs humanitaires doivent cesser», a déclaré Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires. (Photo, AFP)
«Les accusations généralisées contre les travailleurs humanitaires doivent cesser», a déclaré Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 04 août 2021

Ethiopie: l'ONU condamne les accusations «dangereuses» de partialité des travailleurs humanitaires au Tigré

  • Le gouvernement a par le passé accusé les humanitaires d'être du côté des forces rebelles
  • Au moins une dizaine de travailleurs humanitaires ont été tués depuis que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale au Tigré

ADDIS ABEBA: L'ONU a condamné mardi les accusations "dangereuses" de partialité faites par le gouvernement éthiopien à l'encontre des travailleurs humanitaires au Tigré, région en guerre où l'aide alimentaire peine à arriver malgré la famine.

Le gouvernement a par le passé accusé les humanitaires d'être du côté des forces rebelles, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), voire de les armer.

"Les accusations généralisées contre les travailleurs humanitaires doivent cesser", a déclaré Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, lors d'une conférence de presse organisée à Addis Abeba.

"Elles sont injustes, elles sont contre-productives, elles doivent être soutenues par des preuves s'il y en a et, sincèrement, c'est dangereux", a-t-il ajouté, au dernier de ses six jours de visite en Éthiopie, son premier voyage depuis sa nomination.

Un responsable gouvernemental, Redwan Hussein, a accusé le mois dernier certaines ONG d'"armer l'autre camp", en référence au TPLF, mais sans donner plus de détails.

Au moins une dizaine de travailleurs humanitaires ont été tués depuis que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale au Tigré (nord) pour y destituer les autorités régionales il y a près de neuf mois, le 4 novembre 2020. 

Le prix Nobel de la Paix en 2019 a déclaré victoire fin novembre après la prise de la capitale régionale Mekele, mais les combats se sont poursuivis et, fin juin, les rebelles pro-TPLF ont regagné la majeure partie de la région, dont Mekele.

En juillet, les combats se sont étendus en région Afar ainsi qu'en région Amhara, qui bordent toutes deux le Tigré. 

"Les besoins dont on a parlé au Tigré sont à la mesure de ce qui a été dit. Ils sont immenses, ils sont urgents, ils sont importants et maintenant les besoins grandissent en Afar et en Amhara, en raison de ce conflit", a-t-il ajouté.

Il a souligné que le gouvernement était "le premier acteur" dans la livraison de l'aide. Addis Abeba a plusieurs fois renvoyé la responsabilité sur les rebelles au sujet des problèmes d'accès à l'aide. 

«Que la guerre se termine»

Les humanitaires se plaignent qu'en dépit de la déclaration d'un cessez-le-feu fin juin, l'accès de l'aide au Tigré reste difficile, perturbé par l'insécurité et les blocages administratifs. 

MSF a indiqué mardi qu'il avait été intimé à sa section néerlandaise de suspendre ses activités au Tigré et dans trois autres régions pour trois mois, mettant en garde contre "les terribles conséquences" de cette décision pour les bénéficiaires de l'aide.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés a également indiqué avoir reçu l'ordre de suspendre immédiatement ses opérations. 

Quelque 5,2 millions de personnes - soit plus de 90% de la population du Tigré - vivent grâce à l'aide extérieure, selon l'ONU, pour qui 400 000 personnes y connaissent la famine. 

Jusqu'à la semaine dernière, seul un camion, sur un convoi en comptant 50, était parvenu à atteindre le Tigré depuis la chute de Mekele. Cependant, M. Griffiths a déclaré mardi que d'autres véhicules étaient entrés dans la région, via une route praticable à l'est. 

Cette route comprend de nombreux points de contrôle où les employés ont été "interrogés, intimidés et parfois détenus", a déclaré l'ONU la semaine dernière. 

Mardi, M. Griffiths a rappelé que 100 camions chargés d'aide devraient atteindre la région chaque jour pour répondre aux besoins, et que les "conditions" devaient pour cela changer.

"Nous avons besoin d'un accès garanti par la route, de même que, bien sûr, nos avions (puissent) entrer et sortir de Mekele. Et sincèrement, nous avons besoin que la guerre se termine", a-t-il dit.  

Mardi, Mitiku Kassa, le chef de la Commission nationale de gestion du risque de catastrophe, a critiqué des "pressions par certains Occidentaux et leurs institutions pour l'ouverture d'un corridor" entre le Soudan et l'ouest du Tigré.  

La directrice de l'Agence américaine d'aide internationale (USAID), Samantha Power, se trouve au Soudan, où elle s'est rendue dans le camp d'Oum Raquba (Est), qui abrite des milliers de réfugiés éthiopiens ayant fui le Tigré. 

"Les États-Unis ont poussé toutes les parties au Tigré pour un cessez-le-feu immédiat dans l'espoir que les gens comme les Éthiopiens que je rencontre ici puissent rentrer chez eux. Le conflit a engendré d'atroces attaques contre les civils, il impacte des millions (de personnes), il doit cesser", a-t-elle déclaré mardi sur Twitter. 


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.