Ukraine: un militant bélarusse retrouvé pendu, son organisation accuse Minsk

Washington et les Nations unies ont appelé Kiev à conduire une investigation «minutieuse». (Photo, Instagram: beldomua)
Washington et les Nations unies ont appelé Kiev à conduire une investigation «minutieuse». (Photo, Instagram: beldomua)
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Publié le Mercredi 04 août 2021

Ukraine: un militant bélarusse retrouvé pendu, son organisation accuse Minsk

  • Vitali Chychov, 26 ans, était sorti faire un jogging à Kiev lundi matin, mais n'est jamais revenu
  • L'ONG du militant, «Maison bélarusse en Ukraine» (BDU), a dénoncé elle sur Telegram une opération de Minsk visant à «liquider» une personne «dangereuse pour le régime»

KIEV: Le directeur d'une ONG aidant des opposants au régime bélarusse a été retrouvé pendu mardi en Ukraine, selon la police ukrainienne en charge de l'enquête, l'organisation du militant dénonçant pour sa part un assassinat orchestré par Minsk.

Le corps du Bélarusse Vitali Chychov, disparu lundi, a été retrouvé pendu mardi matin dans un parc en périphérie de Kiev, près de son domicile, a indiqué le chef de la police nationale Igor Klymenko lors d'une conférence de presse.

La police a ouvert une enquête pour homicide avec préméditation, mais étudie également la piste d'un geste volontaire. "Un suicide et un meurtre déguisé en suicide sont les principales versions", a précisé M. Klymenko.

Interrogé sur les propos d'un militant bélarusse selon lequel M. Chychov avait des hématomes sur le visage et le nez cassé, le chef de la police a fait état uniquement de petites lésions "caractéristiques pour une chute", sans plus de précision.

L'ONG du militant, "Maison bélarusse en Ukraine" (BDU), a dénoncé elle sur Telegram une opération de Minsk visant à "liquider" une personne "dangereuse pour le régime" du président Alexandre Loukachenko.

"Il s'agit d'une opération planifiée des tchékistes", terme désignant les forces de sécurité, a affirmé l'organisation dont la mission est de venir en aide aux Bélarusses s'exilant en Ukraine pour échapper à la répression dans leur pays. 

"Vitali était surveillé et la police (ukrainienne) en avait été notifiée", a assuré la BUD. "Nous avions été avertis" du risque de "provocations allant jusqu'à l'enlèvement et à la liquidation", selon la même source.

Mais le chef de la police nationale ukrainienne a dit ne pas avoir d'informations en ce sens et que ses services n'avaient enregistré aucune plainte du défunt.

M. Chychov, 26 ans, était sorti faire un jogging à Kiev lundi matin, mais n'est jamais revenu. Sa compagne Bojena Jolud a indiqué à des médias bélarusses ne pas croire à un suicide.

«Prenez les armes!»

Le militant a fui vers Kiev à l'automne de 2020, face à la virulence croissante de la répression du gigantesque mouvement de contestation contre la réélection de Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Il a notamment participé à l'organisation à Kiev des protestations anti-Loukachenko, selon la BUD.

Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes, notamment des Bélarusses exilés à Kiev, se sont réunis devant l'ambassade de ce pays brandissant des portraits du militant et des drapeaux rouge-blanc de l'opposition bélarusse. 

"Nous n'obtiendrons rien avec un procès pacifique", a lancé devant la foule la compagne de M. Chychov, en larmes. "Posez vos pancartes" et "prenez les armes!", a-t-elle poursuivi. 

Washington et les Nations unies ont appelé Kiev à conduire une investigation "minutieuse". 

"Nous allons continuer à suivre de près l'enquête des autorités ukrainiennes sur la cause de son décès", a dit le département d'Etat américain, tout en relevant les "incidents alarmants" des dernières semaines en matière de "répression transfrontalière" d'opposants, de membres de la société civile, et même d'athlètes de la part du régime Lukachenko.

Kiev n'a toujours pas élucidé le retentissant assassinat du journaliste chevronné d'origine bélarusse Pavel Cheremet, pourfendeur à la fois des pouvoirs russe, ukrainien et bélarusse. Son meurtre par bombe à 2016 a été lié par certains à des services spéciaux bélarusses. 

De nombreux Bélarusses ont fui leur pays, souvent pour l'Ukraine, la Pologne et la Lituanie, face à la répression féroce de toute contestation dans cette ex-république soviétique nichée entre la Russie et l'UE.

"Les Bélarusses ne sont pas en sécurité même à l'étranger", a lancé sur Telegram la cheffe de l'opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa.

Ce drame intervient peu après un incident aux Jeux olympiques de Tokyo avec la sprinteuse bélarusse Krystsina Tsimanouskaya, menacée d'un rapatriement forcé pour avoir critiqué sa fédération sur les réseaux sociaux. 

Le Comité international olympique a lancé une enquête.

Le régime bélarusse est aussi accusé d'avoir détourné en mai un vol commercial en prétextant une alerte à la bombe pour arrêter le dissident Roman Protassevitch à bord.

M. Loukachenko a également été accusé d'avoir créé des "escadrons de la mort" au début de son règne pour se débarrasser de ses opposants. 

En 2019, un ex-membre d'un commando bélarusse a affirmé avoir participé à l'exécution sommaire de trois opposants en 1999.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.