Le cimetière de Fattu Shah au Pakistan témoigne de l’odieuse tradition des crimes d’honneur

Kariyon ka Qabristan est un cimetière pour femmes condamnées, situé au sud du Pakistan. La photo montre une Pakistanaise au moment du coucher de soleil à Lahore. (Photo, AFP)
Kariyon ka Qabristan est un cimetière pour femmes condamnées, situé au sud du Pakistan. La photo montre une Pakistanaise au moment du coucher de soleil à Lahore. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 juillet 2021

Le cimetière de Fattu Shah au Pakistan témoigne de l’odieuse tradition des crimes d’honneur

  • Un cimetière est réservé aux victimes des crimes d’honneur «parce que ces karis ne sont pas dignes d’être enterrées dans des cimetières traditionnels après leur mort»
  • Il existe au moins 400 tombes qui renferment toutes des corps de femmes tuées au nom de l’honneur

SIND, Pakistan: À Fattu Shah, un petit village situé dans le district de Ghotki à la frontière des provinces pakistanaises du Sind et du Pendjab, un cimetière est réservé aux femmes. Selon les habitants, il ne s’agit pas de n’importe quelles femmes mais de «femmes condamnées», ou karis, abattues pour avoir bafoué «l’honneur» de la famille.

Des centaines de femmes sont tuées chaque année au Pakistan, principalement par des membres de leur famille. Ces «crimes d’honneur» sont perpétrés afin de punir les femmes qui s’enfuient avec des hommes ou se rapprochent de ces derniers, en plus d’autres infractions qui porteraient atteinte à la pudeur et aux valeurs conservatrices du pays.

Selon la Commission des droits de l’homme du Pakistan (HRCP), 430 crimes d’honneur ont été recensés en 2020. Le nombre de victimes s’élève à 148 chez les hommes et 363 du côté des femmes. Parmi ces cas, 215 victimes – dont 136 femmes – sont originaires de la province du Sind, au sud du pays.

Bien que les crimes d’honneur soient interdits, les experts affirment que l’application des lois est souvent laxiste dans de tels cas. Les procédures sont parfois interminables et les accusés remis en liberté sous caution.

Kariyon ka Qabristan, mieux connu sous le nom de «cimetière des femmes condamnées», est la preuve concrète que cette pratique est toujours courante.

«Les autorités pakistanaises ne font rien pour empêcher ces pratiques illégales. Les gens n’osent pas parler. Les femmes sont impuissantes. Si l’une d’entre elles est victime, les autres se contentent de pleurer sa mort en silence.» – Zarka Shar, militante pour les droits des femmes pakistanaises

Au moins six villageois interrogés par Arab News déclarent – sous couvert d’anonymat – connaître des femmes qui ont été tuées au nom de l’honneur puis enterrées au cimetière de Fattu Shah.

Ali Nawaz, 67 ans, est le gardien de ce cimetière vieux de quarante ans. Il affirme que le cimetière abrite au moins 400 tombes, toutes renfermant des corps de femmes tuées au nom de l’honneur.

«Le nombre d’enterrements a diminué au cours des dernières années mais les femmes sont toujours tuées au nom de l’honneur», ajoute-t-il.

Parmi ces «femmes condamnées», il y a Naseeran Chanesar, la tante d’Ilah Bux, un berger de 21 ans. Il avait dix ans quand la sœur de sa mère a disparu de son village natal en 2013. Ilah Bux demandait incessamment des nouvelles de sa tante à sa mère. «Trois jours plus tard, un villageois m’a chuchoté à l’oreille qu’elle avait été enterrée à Kariyon ka Qabristan.»

Le jeune berger précise qu’il ne sait pas quelle tombe du cimetière était celle de sa tante. «La seule personne à qui je pourrais demander est ma mère mais, elle non plus, n’en connaît pas l’emplacement exact.»

Selon le gardien, personne ne vient au cimetière, pas même durant les fêtes religieuses comme l’Aïd ou le mois sacré du ramadan, lorsque les musulmans visitent les tombes de leurs parents et amis.

«De nombreuses tombes se sont désagrégées au fil du temps et ne sont plus visibles», explique le gardien. «Si jamais quelqu’un s’aventure par ici, il ne peut identifier ses proches.»

Une autre tombe perdue est celle de Gul Bano, assassinée par son frère aîné en 2014, déclare Murad Mehar, le cousin de Gul Bano.

«Lors de chaque Shab-e-Barat (grande fête musulmane), les gens visitent les tombes de leurs proches et récitent des prières. On voit toujours la maman de Gul Bano pleurer dans un coin de la maison, en pensant à sa fille qu’elle ne peut visiter», indique Murad Mehar.

Zarka Shar, une militante de Beruth, un autre village du district de Ghotki, souligne qu'un cimetière est réservé aux victimes de crimes d'honneur «car même après leur mort, ces karis ne sont pas considérées comme dignes d'être enterrées dans des cimetières traditionnels».

«Aucun rituel funèbre n’est accompli, pas même le lavage», ajoute-t-elle. «Ce cimetière a été construit pour semer la peur.»

Mme Shar évoque «une peur omniprésente», même si le nombre de crimes d’honneur et par conséquent d’enterrements a diminué après que les médias ont mis en lumière ces pratiques au cours des dernières années.

«Aujourd’hui, si une femme est enterrée, personne ne le signale», souligne Zarka Shar. «Les autorités pakistanaises ne font rien pour empêcher ces pratiques illégales. Les gens n’osent pas parler. Les femmes sont impuissantes. Si l’une d’entre elles est victime, les autres se contentent de pleurer sa mort en silence.»

Osman Abdallah, commissaire adjoint de Gotkhi, nie que le cimetière en question est réservé aux karis.

Quant au porte-parole du gouvernement du Sind, Mortaza Wahad, il reconnaît que des crimes d’honneur sont commis dans la province mais déclare ne pas être au courant de la présence d’un cimetière dédié exclusivement aux karis.

«Je vais me renseigner auprès de l’administration locale», promet-il.

Mehnaz Rehman, directrice exécutive de la fondation Aurat, une organisation de défense des droits des femmes basée à Islamabad, confirme la présence du cimetière qu’elle a visité il y a quelques années dans le cadre d’une mission d’enquête.

«Ces histoires sont douloureuses», poursuit-elle. «Nous avons vu la tombe d’une mère. On nous a raconté qu’elle avait été tuée et enterrée là parce qu’elle avait osé braver les traditions.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »