Quand les résidences HLM s'adaptent au vieillissement

Cette photo montre des serviettes suspendues aux fenêtres d'un immeuble de logements sociaux "La Maurelette" lors d'une visite de la ministre française du Logement junior Emmanuelle Wargon (invisible) à Marseille, dans le sud de la France, le 30 juillet 2020. (Clement Mahoudeau / AFP)
Cette photo montre des serviettes suspendues aux fenêtres d'un immeuble de logements sociaux "La Maurelette" lors d'une visite de la ministre française du Logement junior Emmanuelle Wargon (invisible) à Marseille, dans le sud de la France, le 30 juillet 2020. (Clement Mahoudeau / AFP)
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Publié le Vendredi 30 juillet 2021

Quand les résidences HLM s'adaptent au vieillissement

  • L'idée est de "créer du lien sur le long terme, de faire en sorte que les gens se connaissent" et qu'ils puissent s'entraider plus facilement
  • Ce type de résidences répond à un besoin croissant, dans une société vieillissante où l'immense majorité des seniors souhaite rester le plus longtemps possible "chez soi"

VAUREAL, France : "Ici, on est mélangés avec des jeunes, c'est important pour ne pas s'encroûter!": à 71 ans, Fadila vit dans une résidence HLM un peu particulière: tous les logements y sont adaptés aux seniors, mais plusieurs générations s'y côtoient, y compris dans des moments de convivialité organisés par une animatrice.

Dans cet immeuble de 85 logements, inauguré en 2018 à Vauréal près de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), son F3 de 72 m2 ne coûte à la septuagénaire que 380 euros par mois, bien loin des loyers parfois prohibitifs pratiqués par certains promoteurs privés dans les quelque 900 "résidences seniors" de France.

Ce projet immobilier, la résidence "Mary Poppins", a pourtant été conçu par un opérateur privé, les "Maisons de Marianne", mais en coopération avec l'office HLM local: celui-ci a acquis les murs et choisi les locataires, dont il encaisse les loyers. Et il rémunère l'opérateur pour que celui-ci déploie sur place des animations et développe ainsi un esprit solidaire entre les habitants.

En ce mardi après-midi d'été, la salle commune de l'immeuble accueille ainsi une vingtaine de résidents - surtout des seniors, mais aussi les petits-enfants de l'une d'elles - pour une activité "loto".

L'idée est de "créer du lien sur le long terme, de faire en sorte que les gens se connaissent" et qu'ils puissent s'entraider plus facilement, explique Christel Brunet, l'animatrice, qui partage son temps entre quatre résidences de ce type.

"Récemment, une dame âgée qui s'était cassé la jambe a ainsi pu facilement trouver quelqu'un pour sortir son chien", développe-t-elle.

"Ici il y a toujours quelqu'un pour vous aider", confirme Chantal Jankowski, 74 ans, qui a "anticipé" les difficultés liées au vieillissement et quitté sa petite maison à l'escalier trop raide pour emménager dans cet immeuble plus fonctionnel, où les douches sont munies de sol antidérapants et où les portes extérieures s'ouvrent automatiquement.

Moins de vandalisme

Ce type de résidences répond à un besoin croissant, dans une société vieillissante où l'immense majorité des seniors souhaite rester le plus longtemps possible "chez soi", souligne Raphaëlle Gilaber, directrice générale des Maisons de Marianne, qui gère une trentaine d'immeubles HLM accueillant plus de 4.000 résidents.

Dans ce modèle, les services supplémentaires - comme le portage des repas ou l'intervention d'une aide à domicile - ne sont pas directement fournis ni facturés par la résidence, mais l'animatrice peut faire le lien et faciliter les démarches.

A côté des Maisons de Marianne, d'autres opérateurs privés ont également créé des partenariats plus ou moins similaires avec des offices HLM.

Et les bailleurs sociaux eux-mêmes "sont mobilisés de longue date" face à cette problématique, assure Magali Vallet, de l'Union sociale pour l'habitat (USH).

Pour répondre aux besoins des "plus modestes qui ne peuvent pas se payer une résidence senior" privée, mais aussi pour faire face au vieillissement des locataires "qu'il faut continuer à accompagner", le parc HLM fait régulièrement l'objet de travaux de rénovation ou d'adaptation - par exemple, la baignoire est remplacée par une douche.

Ou bien les bailleurs conçoivent des résidences neuves directement adaptées au vieillissement, souligne Mme Vallet. Pour faciliter ce type d'innovation, une évolution du droit serait cependant nécessaire, observe-t-elle, car pour l'heure la prise en compte d'un critère d'âge dans l'attribution des logements HLM reste soumise à une autorisation dérogatoire du préfet.

Les résidences HLM "solidaires" et "intergénérationnelles" ne sont en tout cas guère plus coûteuses à construire que les immeubles HLM classiques, souligne la directrice des "Maisons de Marianne".

Par ailleurs, la présence d'une animatrice a certes un coût pour le bailleur, qu'il ne peut pas répercuter aux locataires, détaille-t-elle. Mais à l'inverse, le bâtiment est moins cher à entretenir, car on y déplore moins de vandalisme et de dégradation: "ici, les locataires se connaissent, et quand on se connaît mieux, on se respecte davantage", se félicite Mme Gilaber.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.