Biden reçoit l'opposante bélarusse Tikhanovskaïa, marque de soutien et de crédibilité

En parvenant à visiter le 1600 Pennsylvania Avenue, Svetlana Tikhanovskaïa transforme sa tournée aux Etats-Unis en pari réussi. (Photo, AFP)
En parvenant à visiter le 1600 Pennsylvania Avenue, Svetlana Tikhanovskaïa transforme sa tournée aux Etats-Unis en pari réussi. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 29 juillet 2021

Biden reçoit l'opposante bélarusse Tikhanovskaïa, marque de soutien et de crédibilité

  • L'opposante a également rencontré le chef de la diplomatie US Antony Blinken, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et plusieurs hauts responsables
  • Tikhanovskaïa a notamment transmis une liste d'entreprises publiques bélarusses contre lesquelles les Etats-Unis devraient, selon elle, émettre des sanctions ou renforcer celles existantes

WASHINGTON : Joe Biden a reçu mercredi à la Maison Blanche l'opposante bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa, une marque appuyée de soutien renforçant la crédibilité de celle qui affirme avoir remporté la présidentielle de 2020.

"Les Etats-Unis se tiennent aux côtés du peuple bélarusse dans sa quête de démocratie et de droits humains universels", a affirmé le président américain dans un tweet accompagné d'une photo le montrant en train de converser avec Mme Tikhanovskaïa.

La cheffe de file de l'opposition bélarusse, aux Etats-Unis depuis dix jours, a expliqué que la rencontre avait été "une inspiration pour (son) peuple".

Fouler le sol de la Maison Blanche envoie "un message à la planète entière que le pays le plus puissant du monde est avec nous", a-t-elle renchéri, y voyant "un succès pour tous les Bélarusses qui se battent".

Svetlana Tikhanovskaïa, entrée en politique après l'emprisonnement de son mari et qui affirme avoir aisément remporté la présidentielle bélarusse du 9 août 2020, a confié que ses intentions n'étaient pas de demander au président américain qu'il la reconnaisse comme présidente légitime, mais qu'elle souhaitait plutôt accroître la pression sur Alexandre Loukachenko.

"Nous avons parlé de plusieurs points de pression sur le régime pour le forcer à cesser les violences, à libérer les prisonniers politiques et à entamer un dialogue" avec l'opposition, a-t-elle détaillé.

"Le Bélarus peut être un exemple de transition non-violente du pouvoir."

Elle a aussi indiqué avoir parlé à Joe Biden du besoin d'assurer l'"indépendance et la souveraineté" de son pays, allusion aux inquiétudes quant à une éventuelle annexion du Bélarus par la Russie.

Leur rencontre était un "honneur" pour le président démocrate, et une "opportunité pour lui d'exprimer personnellement son soutien au peuple du Bélarus", a indiqué peu après un haut responsable de l'exécutif américain, sous couvert d'anonymat.

Pari remporté

En parvenant à visiter le 1600 Pennsylvania Avenue, Svetlana Tikhanovskaïa transforme sa tournée aux Etats-Unis en pari réussi.

Arrivée le 18 juillet dans la capitale américaine, puis passée par New York, l'opposante a non seulement rencontré le locataire de la Maison Blanche, mais aussi son chef de la diplomatie Antony Blinken, son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et plusieurs hauts responsables.

A Antony Blinken, elle a notamment transmis une liste d'entreprises bélarusses publiques contre lesquelles les Etats-Unis devraient, selon elle, émettre des sanctions ou renforcer celles existantes.

"Seuls les Bélarusses eux-mêmes peuvent mener le pays vers le changement démocratique, mais nous espérons une participation américaine active et pas seulement symbolique", avait-elle expliqué lors d'une table ronde organisée par l'Association des correspondants au département d'Etat américain.

Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada ont imposé de nouvelles sanctions au Bélarus le mois dernier après le déroutement en mai d'un vol de la compagnie Ryanair ayant permis l'arrestation d'un journaliste et opposant.

Minsk avait dénoncé des sanctions "destructrices", "contre-productives et vicieuses", et rappelé son ambassadeur à Bruxelles ainsi que réduit le personnel diplomatique américain sur son sol.

Svetlana Tikhanovskaïa a dû fuir le Bélarus pour la Lituanie après la présidentielle de 2020, suivie par de grandes manifestations prodémocratie violemment réprimées par le pouvoir.

Depuis des mois, le régime d'Alexandre Loukachenko emprisonne à tout-va opposants, journalistes et militants pour mater définitivement la contestation née de sa réélection à un cinquième mandat.

Mercredi, sur Twitter, Mme Tikhanovskaïa a remercié Joe Biden pour ce "signe puissant de solidarité avec les millions de courageux Bélarusses qui se battent pacifiquement pour leur liberté".

Dans un communiqué publié en russe sur sa boucle Telegram, elle a dit que les milliers de Bélarusses "arrêtés et torturés (...) avaient parlé par (s)a voix lors de cette rencontre".

"Je quitte la Maison Blanche avec la confiance que la voix de millions de Bélarusses a été entendue."


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.