LONDRES: D'anciennes personnalités britanniques de la défense ont appelé à l'élargissement d'une initiative de transfert des interprètes afghans qui ont soutenu le rôle de la Grande-Bretagne dans le conflit du pays, après qu'il est apparu que des centaines de personnes se sont vu refuser le droit de vivre au Royaume-Uni.
Le groupe a fait part de ses «graves préoccupations» dans une lettre au journal The Times selon laquelle le plan britannique était inadéquat pour protéger les Afghans qui ont risqué leur vie pour aider les forces de la coalition dans le conflit avec les talibans.
La lettre, qui comprend les signatures de six anciens chefs des forces armées, a été signée au total par 45 anciens officiers et responsables militaires.
Elle a exhorté le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à reconsidérer le plan, mettant en garde sur le fait qu’«il n'est pas mené avec l'esprit de générosité et d'urgence requis».
L'initiative, officiellement intitulée Afghan Relocations and Assistance Policy (Plan de transferts et d’aide aux Afghans), a été lancée cette année pour réinstaller d'urgence des Afghans – qui travaillaient auparavant pour les forces britanniques en tant qu'interprètes – au Royaume-Uni dans le cadre d'un retrait de l'Otan du pays déchiré par la guerre.
Ces dernières années, plus de 2 200 Afghans et leurs familles sont arrivés en Grande-Bretagne.
Cependant, à travers la lettre, les anciens responsables militaires ont exprimé leurs préoccupations pressantes quant au fait que trop de demandes de transfert avaient été «anormalement rejetées» par les responsables britanniques.
Elle disait: «Le Royaume-Uni devrait être aussi généreux et accueillant tel que nous le connaissons. Ces personnes nous ont étroitement épaulés. Nous devons maintenant agir de même avec elles.»
D'autres militants se sont également joints à la campagne pour exhorter le gouvernement à une révision du plan. L'alliance Sulha, qui a été fondée pour promouvoir le transfert des anciens interprètes afghans, a signalé le fait que la politique devrait être «plus généreuse».
Environ 450 Afghans qui ont travaillé pour les forces britanniques ont affirmé à l'alliance que leurs candidatures avaient été formellement rejetées, a déclaré Ed Aitken, ancien capitaine et co-fondateur du groupe.
Âgé de 30 ans, Mohammed, un ancien interprète dont la demande a été rejetée, a averti que «ce n'était qu'une question de temps avant que les talibans ne me trouvent et ne me tuent».
Il a affirmé qu'il avait été «abandonné à son sort» après s'être vu refuser l'asile au Royaume-Uni.
«Je suis sûr que je vais subir le même sort que les interprètes avant moi et être décapité.»
Toutefois, malgré ses avertissements et les recommandations personnelles des commandants britanniques, sa demande a été continuellement refusée par les autorités.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com