PARIS : Réanimatrice à l'hôpital Bichat et membre du conseil scientifique Covid-19, mis en place par le président Emmanuel Macron et présidé par Jean-François Delfraissy, Lila Bouadma a marqué les esprits par son humanité, sa force de travail et sa détermination durant cette crise sanitaire.
Lila Bouadma, qui a commencé sa carrière en médecine interne avant de devenir réanimatrice, exerce à l’hôpital Bichat, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, depuis une vingtaine d’années. Elle est également professeur des universités. En mars dernier, elle a été choisie pour faire partie du conseil scientifique Covid-19 chargé « d'éclairer la décision publique » en matière de données et recommandations scientifiques face à la pandémie de Covid-19 en France.
Très discrète, tenace et concentrée sur son travail, Lila Bouadma n’apparaît que très rarement dans les médias. Elle préfère se consacrer entièrement à son métier. « Ma vie n'est pas mystérieuse, elle est faite de travail, de labeur ; il n'y a pas de grande aventure, de choses à cacher », explique-t-elle dans un article publié dans le magazine Elle.
Lila Bouadma est née à Belfort, de parents immigrés algériens, dans une famille de six enfants. Sa mère est femme de ménage et son père ouvrier. À propos de son parcours scolaire, elle explique avoir pris conscience de l’importance du travail à l’école dès son plus jeune âge. « J'ai perçu très tôt que l'école était ma chance de pouvoir exercer la profession dont je rêvais. Ce qui ne veut pas dire que c'était simple, il y a eu des moments difficiles. Il a fallu travailler », déclare-t-elle.
Au moment fort de la pandémie en France, et durant la phase de confinement, Lila Bouadma, qui a voué sa carrière au service public et à la santé de ses patients, avait affirmé que le travail était intense. Pendant cette période, le don de soi, l’engagement humain et la confiance dans la science ont pris selon elle un sens plus profond et ont permis de faire entendre les revendications des soignants, qui s’exprimaient depuis plusieurs années.
« On a avancé sur des choses qui, d'habitude, prennent plusieurs années. Ce qui fait l'hôpital public, ce sont les soignants, tout le monde s'en rend compte désormais, et quand on les écoute un peu plus et qu'on les laisse agir, prendre des initiatives, ça ne fonctionne pas si mal », conclut-elle.