Pluies de mousson en Inde : au moins 79 morts, les secouristes dans la boue 

Cette photo prise le 23 juillet 2021 et publiée par la Force nationale d'intervention en cas de catastrophe (NDRF) montre des débris de maisons dans le village de Taliye après un glissement de terrain à Mahad dans le district de Raigad du Maharashtra. (NDRF/AFP)
Cette photo prise le 23 juillet 2021 et publiée par la Force nationale d'intervention en cas de catastrophe (NDRF) montre des débris de maisons dans le village de Taliye après un glissement de terrain à Mahad dans le district de Raigad du Maharashtra. (NDRF/AFP)
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Pluies de mousson en Inde : au moins 79 morts, les secouristes dans la boue 

  • Inondations et glissements de terrain sont fréquents en Inde pendant la saison de la mousson (juin-septembre), qui voit souvent d'anciens bâtiments s'effondrer après des jours de pluie ininterrompue
  • Le changement climatique intensifie les phénomènes de mousson en Inde, selon un rapport de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Potsdam (PIK)

TALIYE: De la boue et des débris jusqu'aux genoux, les secouristes tentaient samedi de retrouver des survivants après les fortes pluies de mousson accompagnées de glissements de terrain, d'éboulements et d'inondations qui ont fait au moins 79 morts dans l'ouest de l'Inde.


Des dizaines de personnes étaient toujours portées disparues dans les environs de Bombay, la principale place financière du pays et capitale de l'Etat du Maharashtra où la quasi-totalité (76) de ces décès ont été enregistrés et dont près de 90.000 habitants ont dû être évacués.


Dans la petite localité située à flanc de colline de Taliye, au sud de de cette agglomération de vingt millions d'âmes, seules deux structures en béton sont encore debout après qu'une coulée de boue eut rasé jeudi en quelques minutes des dizaines de maisons, ont raconté à l'AFP des témoins de la catastrophe.


"C'est arrivé si vite", lâche l'un d'eux, Dilip Pandey. "Il y a eu un son qui est passé à toute vitesse et le village s'est tout simplement effondré".


Les équipes de secours ont essayé des heures durant de dégager d'éventuels survivants mais ne sont parvenues à extraire que des corps sans vie, au grand désarroi des proches des villageois.


Un cours d'eau, le Savitri, est sorti de son lit, rendant complètement inaccessible par voie terrestre la ville de Mahad dont les habitants ont dû monter dans les étages supérieurs et sur les toits pour se protéger.


Dans la station balnéaire de Mahabaleshwar, environ 60 centimètres de pluie sont tombés en 24 heures -jusqu'à vendredi matin-, selon les services météorologiques.


Des quartiers de Chiplun, à 250 km de Bombay, ont été noyés jeudi sous jusqu'à six mètres d'eau.


Le chef du gouvernement du Maharashtra, Uddhav Thackeray, a souligné que les services d'urgence peinaient à atteindre des quartiers de cette localité désormais isolés, en raison de l'état des routes et des dégâts causés à des ponts par les crues.


La marine a mobilisé sept équipes avec des canots gonflables ainsi que des plongeurs spécialisés et un hélicoptère pour hélitreuiller les victimes des intempéries.


La tâche des secouristes était rendue difficile par les glissements de terrain qui bloquaient des axes routiers, y compris l'autoroute entre Bombay et Goa, plus au sud.

«Enormes dégâts»
L'Etat de Goa a d'ailleurs connu les plus graves inondations en un demi-siècle, ont déclaré les autorités locales.  


La mousson y a fait d'"énormes dégâts" mais pas de morts, a assuré le chef de son gouvernement Pramod Sawant. 


"Les gens ont pratiquement tout perdu", a pour sa part affirmé le ministre de la Santé de l'Etat de Goa Vishwajit Rane, signalant que plus de 1 000 maisons avaient subi de graves dommages.


Des inondations se sont aussi produites dans l'Etat du Karnataka, également dans le sud-ouest de l'Inde, où trois personnes ont péri et dont 9 000 habitants ont été évacués, ont dit des responsables officiels.


Les services météorologiques indiens ont placé plusieurs régions de cet Etat en alerte rouge, précisant que les fortes précipitations devraient se poursuivre dans les prochains jours.


Aux pluies torrentielles de mousson, se sont ajoutées des marées à fort coefficient et des libérations d'eau de plusieurs barrages mis sous pression par l'accumulation des réserves, a de son côté fait savoir le gouvernement du Maharashtra.  


Inondations et glissements de terrain sont fréquents en Inde pendant la saison de la mousson (juin-septembre), qui voit souvent des bâtiments anciens s'effondrer après des jours de pluie ininterrompue.


Les autorités ont annoncé vendredi la mort de quatre personnes pendant la nuit dans l'effondrement d'un immeuble d'un bidonville de Bombay, moins d'une semaine après que 34 personnes ont été écrasées par la chute d'un mur, consécutif à un glissement de terrain dû aux précipitations.


Les pluies ont également provoqué l'inondation d'un centre de traitement des eaux, interrompant la distribution d'eau dans "la plupart des quartiers de Bombay", ont annoncé les autorités municipales.


Le changement climatique intensifie les phénomènes de mousson en Inde, selon un rapport de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Potsdam (PIK).


Ce rapport alerte quant aux possibles conséquences de cette évolution sur l'alimentation, l'agriculture et l'économie dans un pays rassemblant le cinquième de la population mondiale.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.