PARIS : Le député François de Rugy, soulignant faire partie des personnalités cibles d'une tentative de captation de données via le logiciel Pegasus lorsqu'il était ministre, demande des "explications" au Maroc dont les services de renseignement sont accusés d'espionnage par plusieurs médias internationaux.
"Les investigations journalistiques attribuent aux services de renseignements marocains un rôle dans cette opération", écrit sur Twitter l'ancien ministre de la Transition écologique (2018-2019) qui se dit "surpris" par leur "implication". "Le Maroc et la France sont des Etats amis qui coopèrent dans de nombreux domaines", a souligné l'ancien président de l'Assemblée nationale sur France Info et précise avoir demandé audience à l'ambassadeur du Maroc "pour avoir des explications".
M. de Rugy veut que "le Maroc fournisse des explications à la France, au gouvernement français et à une personnalité comme moi qui étais membre du gouvernement français lorsqu'il y a eu une tentative d'intrusion et de captation des données de mon téléphone portable."
Des numéros du président Emmanuel Macron et de membres du gouvernement figurent sur une liste de cibles potentielles du logiciel Pegasus, utilisé par certains Etats pour espionner des personnalités, a déclaré mardi Laurent Richard, directeur de l'organisation Forbidden Stories, confirmant une information du Monde.
Autre député LREM potentiellement visé par Pegasus, Gilles Le Gendre a dénoncé sur Twitter "l'extrême gravité de cet espionnage à grande échelle" révélé par le quotidien. Le Maroc a catégoriquement démenti lundi avoir acquis le logiciel Pegasus et son utilisation par ses services à des fins d'espionnage, comme l'en accusent plusieurs médias internationaux.
Le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage figurent sur la liste des cibles potentielles du logiciel, selon la cellule investigation de Radio France, partenaire du consortium qui a révélé le scandale. En France, la justice a ouvert une enquête mardi. Le site d'information Mediapart a porté plainte à la suite de ces accusations et l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné a annoncé son intention de faire de même.