Alimentation: avalanche de promesses sur les étiquettes

Les marques sont tentées de légitimer leur discours par des labels, reconnus (bio, commerce équitable) ou «maisons» (comme «Cocoa Life», créé par la multinationale Mondelez qui promet un cacao «durable»). (AFP)
Les marques sont tentées de légitimer leur discours par des labels, reconnus (bio, commerce équitable) ou «maisons» (comme «Cocoa Life», créé par la multinationale Mondelez qui promet un cacao «durable»). (AFP)
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Publié le Mardi 20 juillet 2021

Alimentation: avalanche de promesses sur les étiquettes

  • Composition, origine, conditions de fabrication... «Le besoin de comprendre ce qu'on mange n'a jamais été aussi fort»
  • «Responsable, durable, tout ça c'est du vocabulaire marketing»

PARIS: Vous êtes plutôt "sans nitrite", "meilleure rémunération" des agriculteurs, "fabriqué en France" ou les trois? Les emballages de produits alimentaires se chargent de toujours plus de promesses vertueuses, au risque de renforcer l'embarras et la méfiance des consommateurs.

Dans tous les rayons, les emballages se couvrent de drapeaux tricolores et de mentions comme "cuisiné dans nos ateliers vendéens", sans que les matières premières agricoles viennent forcément de France. 


"La créativité des fabricants pour faire croire que leurs produits sont français et déclencher l'acte d'achat (pour des aliments souvent plus chers) est sans limite", déplore l'ONG Foodwatch.

«Arbres de Noël»
"La surenchère de promesses est à la fois révélatrice de la situation d'hyperchoix et de la difficulté de faire percevoir des différences pour les marques", explique Fabienne Chameroy, maître de conférences spécialisée en gestion de la marque et du label, à l'université d'Aix-Marseille.


"Il y a parfois cinq, six, sept logos sur un paquet de coquillettes", remarque Frédéric Nicolas, directeur d'études sur le comportement d'achat des consommateurs, à l'institut Iri.


Cela fait "trop d'infos dans un contexte où depuis plus d'un an (avec la pandémie de Covid-19) les courses sont plus rapides, le consommateur a encore moins de temps pour s'arrêter et regarder ce que le produit raconte", poursuit-il.


Composition, origine, conditions de fabrication... "Le besoin de comprendre ce qu'on mange n'a jamais été aussi fort", constate M. Nicolas. 


Résultat: "Les industriels veulent expliquer, les emballages sont de plus en plus bavards" mais "les consommateurs ne comprennent rien et ne les croient pas" dans un contexte de "défiance très marquée envers l'agroalimentaire". 


Les marques sont tentées de légitimer leur discours par des labels, reconnus (bio, commerce équitable) ou "maisons" (comme "Cocoa Life", créé par la multinationale Mondelez qui promet un cacao "durable").


"La limite, c'est que les consommateurs n'y comprennent pas grand chose", souligne Laure Blondel, directrice conseil marques et consommation responsable, au sein du cabinet Greenflex, filiale de TotalEnergies spécialisée dans la "transition environnementale et sociétale des organisations".


"On encourage les marques à agir concrètement sur leur offre, à la transformer en profondeur, pour ensuite éventuellement se tourner vers les labels" en prêtant attention à "ne pas finir avec des emballages qui font un peu arbres de Noël".


La directrice conseil met en garde contre la tentation de lancer un produit de niche "pour cocher la case +Je suis green+ et ne rien faire sur le reste de la gamme."


L'idée d'être "dans le mieux-faisant plutôt que le mieux-disant" est aussi défendue par Estelle Dubreuil, coordinatrice nationale de l'association Fair[e] un monde équitable, à l'initiative d'une "boussole des labels" avec d'autres organisations. 


"On pousse à clarifier les engagements au-delà de la communication. Sinon +Abstenez-vous+ ou +Appuyez-vous sur des vrais labels+", plaide-t-elle auprès des entreprises.


Estelle Dubreuil appelle aussi à davantage de régulation des pouvoirs publics "pour qu'on s'y retrouve", par exemple en encadrant davantage les termes. "Responsable, durable, tout ça c'est du vocabulaire marketing", balaie-t-elle.


"Toute allégation environnementale doit être explicite et précise afin de pas induire le consommateur en erreur ou semer le doute dans son esprit", rappelle le Conseil national de la consommation. 


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.