Réclamé par l'Italie, un ex-membre des Brigades rouges à son tour arrêté en France

L'emblème des Brigades rouges, un groupe d'extème gauche italien ayant choisi le terrorisme dans sa lutte politique en Italie durant les "Années de plomb". Photo, AFP)
L'emblème des Brigades rouges, un groupe d'extème gauche italien ayant choisi le terrorisme dans sa lutte politique en Italie durant les "Années de plomb". Photo, AFP)
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Publié le Mardi 20 juillet 2021

Réclamé par l'Italie, un ex-membre des Brigades rouges à son tour arrêté en France

  • Maurizio di Marzio avait échappé au printemps au coup de filet historique visant dix militants d'extrême gauche réclamés par Rome pour terrorisme
  • Les arrestations d'Italiens ayant refait leur vie en France, depuis parfois plus de 30 ans, avaient été saluées en-deçà des Alpes, mais bien plus discutées dans l'Hexagone

PARIS : Maurizio di Marzio avait échappé au printemps au coup de filet historique visant en France dix militants d'extrême gauche réclamés par l'Italie pour terrorisme: cet ancien membre des Brigades Rouges, qui pensait avoir bénéficié de la prescription, a été arrêté lundi à Paris après un revirement de la justice italienne.

Virage historique dans les relations entre les deux pays, ces arrestations d'Italiens ayant refait leur vie en France, depuis parfois plus de 30 ans, avaient été largement saluées en-deçà des Alpes mais bien plus discutées dans l'Hexagone, où leurs soutiens dénoncent "une vengeance politique".

Le 28 avril, sept d'entre eux avaient été interpellés à leur domicile, deux autres s'étaient présentés d'eux-même le lendemain et un seul manquait à l'appel: Maurizio di Marzio, restaurateur parisien de 61 ans, avait disparu.

Arrivé en France au début des années 90, après avoir purgé six années de prison pour une tentative d'enlèvement terroriste en 1982, il avait déjà été arrêté en 1994, mais la procédure d'extradition s'était interrompue.

Sa fuite fin avril s'expliquait notamment par le fait que le mandat d'arrêt émis contre lui devait expirer le 10 mai, soit moins de deux semaines après les arrestations dont l'imminence avait été annoncée dans la presse italienne.

Selon plusieurs sources proches du dossier, il n'était plus activement recherché par les autorités françaises compte-tenu de cette prescription.

Mais le 8 juillet, la cour d'appel de Rome a finalement jugé que le mandat n'était pas prescrit, conduisant logiquement à son arrestation lundi, ont indiqué à l'AFP des sources judiciaire et proches du dossier.

"Un recours a été intenté en Italie contre cette décision" de la cour romaine, a indiqué à l'AFP son avocate, Me Irène Terrel.

"La prescription italienne, c'est l'Arlésienne", a ironisé l'avocate, dénonçant le fait qu'une "règle de droit, qui s'applique à tous, suive des aléas politiciens". Elle conteste toute fuite de son client et affirme avoir "proposé qu'il se rende de lui-même aux autorités françaises".

Placé lundi en rétention judiciaire, l'ancien brigadiste doit être présenté à la cour d'appel de Paris, qui doit décider de son éventuelle détention provisoire ou d'une remise en liberté sous contrôle judiciaire, le temps de la procédure prévue pour s'étaler sur plusieurs années.

Maurizio di Marzio est réclamé par son pays pour l'exécution du reliquat - cinq ans et neuf mois - d'une peine de 14 ans de réclusion, prononcée notamment pour son rôle dans la tentative d'enlèvement en 1982 d'un vice-préfet de police de Rome, Nicola Simone, grièvement blessé dans l'attaque.

"J'ai fait des tas de choses stupides et je ne les referais pas, mais j'ai changé", avait déclaré Maurizio di Marzio il y a quelques années au magazine italien Panorama. "J'ai déjà passé six ans en prison. Je n'ai jamais tué personne", avait ajouté ce patron d'un restaurant italien à Paris, se disant "persécuté" par les autorités de son pays.

Quant aux neufs autres anciens activistes, sept hommes et deux femmes âgés de 63 à 77 ans et libres sous contrôle judiciaire, ils ont comparu les 23 et 30 juin devant la cour d'appel de Paris, uniquement chargée d'examiner la validité des demandes d'extraditions.

Lors de la première audience, dans une ambiance parfois tendue, Me Irène Terrel, avocate de sept des dix anciens militants, dont Marina Petrella, ex-dirigeante de la "colonne romaine" des Brigades rouges, avait fustigé un "dossier éminemment politique", fruit "d'arrangements entre États".

Rejoignant la défense, le parquet général a réclamé pour chaque cas qu'un "complément d'information" soit demandé à l'Italie, compte tenu des lacunes des dossiers: condamnations partiellement transmises ou traduites, explications incomplètes des réformes pénales italiennes sur le procès en l'absence des accusés, question de la prescription, etc.

La cour doit rendre sa décision le 29 septembre.

Qui sont les dix Italiens condamnés pour terrorisme que réclame l'Italie ?

Dix anciens militants d'extrême gauche, installés en France depuis parfois plus de 30 ans, affrontent depuis le printemps une longue procédure d'extradition vers l'Italie, qui les réclame pour des actes de terrorisme commis dans leur pays autour des années 1970-80, surnommées "les années de plomb".

 

Six anciens des Brigades rouges

. Marina PETRELLA: née à Rome le 23 août 1954, cette ex-dirigeante de la "colonne romaine" des Brigades rouges devait être extradée fin 2008, mais le président Nicolas Sarkozy avait bloqué le décret pour motif de santé: se laissant mourir, cette assistante sociale, en France depuis 1993, était alors hospitalisée en psychiatrie. "Ils n'emporteront que mon cadavre", avait-elle dit à son mari.

Incarcérée en Italie en 1979-1980 puis de 1982 à 1986, elle a été condamnée à perpétuité, notamment pour complicité du meurtre du commissaire Sebastiano Vinci, le 19 juin 1981 à Rome, ainsi que pour la tentative d'enlèvement d'un vice-préfet de police en 1982, Nicola Simone.

Cette habitante de Saint-Denis, au nord de Paris, qui a retrouvé la santé, s'est opposée en mai à son extradition, invoquant ses 30 années d'exil en France, "une forme d'expiation perpétuelle", "sans remise de peine".

. Roberta CAPPELLI, née à Rome le 5 octobre 1955. Cette brigadiste a été condamnée à la perpétuité, notamment pour "association à finalité terroriste" et pour des "homicides aggravés". Elle a été jugée coresponsable des meurtres à Rome du général Galavigi en 1980 et du commissaire Vinci l'année suivante, ainsi que du policier Michele Granato en novembre 1979. "Je voudrais exprimer ma gratitude pour cet accueil en France", a dit l'éducatrice spécialisée, installée à Paris depuis plusieurs décennies, en refusant son extradition.

. Sergio TORNAGHI, né à Milan le 24 mars 1958. Cet ex-membre des Brigades rouges, membre de la colonne milanaise dite de Walter Alasia, est accusé d'avoir joué un rôle dans le meurtre d'un dirigeant de son usine à Milan, Renato Briano, en novembre 1980. Il a été condamné à la perpétuité. "Les accusations contre moi sont infondées", a-t-il déclaré, assurant avoir été accusé à tort par un repenti voulant échapper à une condamnation. En 1986 et en 1996, la justice française a deux fois émis un avis défavorable à son extradition. Il est divorcé et père de trois enfants.

. Giovanni ALIMONTI, né à Rome le 30 août 1955. Condamné, entre autres, pour la tentative d'enlèvement en 1982 du vice-préfet Simone, tout comme Marina Petrella. Il doit purger encore 11 ans et demi de prison pour "participation à une bande armée" et "association à finalité terroriste".

. Enzo CALVITTI, né à Mafalda (Molise, centre du pays) le 17 février 1955. Lui aussi membre des Brigades rouges, il a été condamné à une peine de réclusion de 18 ans pour des délits d'"association à finalité terroriste" et "participation à une bande armée". Selon son avocat, il est marié et vit en France avec un titre de séjour. Il a pris sa retraite l'an dernier de psychothérapeute.

. Maurizio DI MARZIO: né le 6 juillet 1960, cet ancien responsable des Brigades rouges, a été condamné à 14 ans de réclusion, notamment pour son rôle, avec Marina Petrella et Giovanni Alimonti, dans la tentative d'enlèvement du vice-préfet Simone. Après environ six ans en prison, il s'est installé en France au début des année 90. Ce restaurateur parisien avait été interpellé en 1994 mais la procédure d'extradition n'est pas allée au bout.

 

Quatre ex-membres d'autres groupes armés d'extrême gauche

. Narciso MANENTI, né le 22 novembre 1957 à Telgate, près de Bergame (nord). Membre des "Noyaux armés pour le contre-pouvoir territorial", qui a revendiqué des attentats en 1978 et 1979, il a été condamné à la perpétuité dans l'affaire du meurtre d'un gendarme, Giuseppe Gurrieri, en mars 1979. Réfugié en France, il s'est marié en 1985 avec une Française.

. Giorgio PIETROSTEFANI, né le 10 novembre 1943 à L'Aquila (Abruzzes, centre). Cet ancien dirigeant de "Lutte continue", un mouvement marxiste ouvriériste, a été condamné à 14 ans de réclusion pour son rôle dans le meurtre en 1972 à Milan du commissaire Luigi Calabresi. Greffé du foie, son état de santé nécessite d'être hospitalisé tous les trois mois. Pour le fils du commissaire, le journaliste italien Mario Calabresi, "les zones de non-droit ne peuvent exister pour qui a tué mais je ne parviens pas à éprouver de la satisfaction à voir une personne vieille et malade mise en prison si longtemps après" les faits.

. Luigi BERGAMIN: cet Italien né en août 1948 à Citadella, près de Padoue (nord) est un ancien militant du groupe Prima Linea. Son extradition avait été refusée au début des années 1990. Il est recherché pour son implication dans le meurtre d'un agent de police, Andrea Campagna, tué à Milan en avril 1979 et dans celui d'un agent pénitentiaire, Antonio Santoro, tué à Udine (nord-est) en juin 1978 par Cesare Battisti.

. Raffaele VENTURA: né le 25 octobre 1949, ce réalisateur de 71 ans a été condamné à 24 ans de prison pour son implication dans le meurtre d'un policier, Antonio Custra, en mai 1977 à Milan. Ancien des "Formations communistes combattantes" selon la justice italienne, il affirme au contraire avoir été membre du mouvement "autonomie ouvrière", qui "n'a jamais préconisé la lutte armée". Naturalisé français en 1986, il a renoncé à la nationalité italienne.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.