Au Sénégal, ruée vers les «plages de la mort» malgré les noyades

Des dakarois sur la dangereuse plage Malika le 4 juillet 2021. Photo Seyllou / AFP
Des dakarois sur la dangereuse plage Malika le 4 juillet 2021. Photo Seyllou / AFP
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Publié le Samedi 17 juillet 2021

Au Sénégal, ruée vers les «plages de la mort» malgré les noyades

  • Alors que les lieux de baignade accessibles reculent face à la privatisation du littoral, les Dakarois se ruent vers les dangereuses plages de la "Grande côte", quitte à risquer leur vie
  • Alors que les lieux de baignade accessibles reculent face à la privatisation du littoral, les Dakarois se ruent vers les dangereuses plages de la «Grande côte», quitte à risquer leur vie

MALIKA, SENEGAL : Le thermomètre a grimpé ces dernières semaines au Sénégal et, en parallèle, les noyades ont repris. Alors que les lieux de baignade accessibles reculent face à la privatisation du littoral, les Dakarois se ruent vers les dangereuses plages de la "Grande côte", quitte à risquer leur vie.

Pendant les six premiers mois de l'année, 48 personnes, pour la plupart âgées de 17 à 25 ans, sont mortes par noyade dans la région de Dakar, dont une majorité en juin, explique à l'AFP l'adjudant-chef d'une équipe de sapeurs-pompiers de la capitale, Abdoulaye Ndiaye.

A la même époque l'an dernier, le bilan était de 44 morts. Au niveau national, les décès par noyade de baigneurs se comptent par centaines: 279 en 2018, 250 en 2019 et 224 en 2020. "Les plages de la mort", titrait cette semaine en guise d'avertissement le journal Sud-Quotidien, qui redoute un bilan encore plus lourd en juillet et août, période de canicule et de traditionnel "rush des jeunes" vers la mer.

Malgré les 700 km de côtes que compte le Sénégal, la "majeure partie" de ses 16 millions d'habitants "ne savent pas nager", souligne le président de l'Association nationale des maîtres-nageurs et surveillants de baignade, Ibrahima Fall.

En cause, notamment, un manque de moyens: les écoles ne dispensent généralement pas de cours de natation et Dakar, agglomération de plus de 3 millions d'habitants, ne compte qu'une seule piscine municipale. Située sur une presqu'île à la pointe occidentale de l'Afrique, Dakar ne devrait pourtant en principe pas manquer de lieux de baignade.

Courants irrésistibles

Mais, outre que certaines plages urbaines atteignent des niveaux de pollution dissuasifs, beaucoup ont été "privatisées" par des propriétaires de bars, d'hôtels, de restaurants ou de résidences privées, souligne  Ibrahima Fall.

Les baigneurs se sont repliés, selon lui, sur des plages dangereuses, interdites et non surveillées. Pour l'essentiel, les décès surviennent sur les premiers kilomètres de la "Grande côte", qui file de la banlieue de Dakar à Saint-Louis, tout au nord du pays.

L'océan Atlantique y est souvent agité et les vagues puissantes, contrairement aux eaux plus calmes de la "Petite côte" prisée par les touristes. Comme sur le littoral atlantique français, le principal danger de la Grande côte, ce sont les baïnes, sortes de grandes "piscines" d'eau de mer qui se vident à marée basse avec des courants parfois irrésistibles, dit l'adjudant-chef Ndiaye.

Depuis la mi-juin, les autorités ont renforcé la surveillance et la prévention, avec une présence policière accrue, des panneaux signalant les zones interdites et des campagnes de sensibilisation. Sur la plage de Malika, près du célèbre Lac rose, où une dizaine de personnes se sont noyées à la mi-juin, un car équipé d'un haut-parleur égrène ses messages à l'attention des baigneurs.

«Juste pour prendre l'air»

"Nous montrons aux populations comment reconnaître une plage dangereuse et les consignes de sécurité", dit l'adjudant-chef Ismaïla Fall, de la Protection civile. Certains semblent comprendre: "Je suis juste venu prendre l'air. Je ne peux pas me baigner parce que les policiers sont là, il y a eu des morts ici", dit Moustapha Diagne, un jeune de 22 ans.

A Cambérène, aux portes de Dakar, la baignade est autorisée mais pas sans danger. Madiop Dieng, un pêcheur du coin, a appelé les policiers pour qu'ils fassent sortir de l'eau des dizaines de jeunes.  "Si on laisse faire, il y aura des noyades. La mer est agitée aujourd'hui", confie-t-il à l'AFP. Il assiste, incrédule, au retour des baigneurs dans la mer dès le départ des policiers.

Un peu plus loin, la commune de Golf Sud possède sa plage. Son accès est autorisé mais la baignade y est interdite, une situation jugée "paradoxale" par sa députée-maire, Aïda Sow Diawara. "Une fois que les gens ont accès à la plage, tu ne peux pas leur interdire l'accès à la mer", dit-elle, en expliquant avoir, après plusieurs noyades, "proposé au gouverneur de Dakar la fermeture" totale de la plage. Elle attend la réponse.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.