Origine de la pandémie: l'OMS demande un contrôle des laboratoires en Chine

«Nous attendons de la Chine qu'elle soutienne cette nouvelle phase du processus scientifique en partageant toutes les données pertinentes dans un esprit de transparence. De même, nous attendons de tous les États membres qu'ils soutiennent le processus scientifique en s'abstenant de le politiser». (Photo, AFP)
«Nous attendons de la Chine qu'elle soutienne cette nouvelle phase du processus scientifique en partageant toutes les données pertinentes dans un esprit de transparence. De même, nous attendons de tous les États membres qu'ils soutiennent le processus scientifique en s'abstenant de le politiser». (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

Origine de la pandémie: l'OMS demande un contrôle des laboratoires en Chine

  • L'envoi en Chine en janvier d'une mission d'experts n'avait pas permis de faire toute la lumière sur le coronavirus
  • Pour aller plus loin, l'agence onusienne estime qu'il faut mener des études ou des actions dans cinq principaux domaines

GENÈVE: Contrôle des laboratoires chinois, nouvelles études épidémiologiques à Wuhan (Chine)... le chef de l'OMS a détaillé vendredi ses propositions pour la suite de l'étude sur l'origine de la pandémie, appelant Pékin à faire preuve de transparence.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait face depuis des mois à une pression croissante pour qu'elle mène une nouvelle enquête approfondie sur les origines de la Covid-19. 

L'envoi en Chine en janvier - plus d'un an après les premiers cas - d'une mission d'experts n'avait pas permis de faire toute la lumière sur le coronavirus qui a déjà tué plus de 4 millions de personnes à travers le monde. 

Pour aller plus loin, l'agence onusienne basée à Genève (Suisse) estime qu'il faut mener des études ou des actions dans cinq principaux domaines.

Sont ainsi nécessaires "des contrôles des laboratoires et des établissements de recherche concernés actifs dans la région où les premiers cas humains ont été identifiés en décembre 2019", a indiqué le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une réunion avec les représentants des États membres.

"Nous attendons de la Chine qu'elle soutienne cette nouvelle phase du processus scientifique en partageant toutes les données pertinentes dans un esprit de transparence. De même, nous attendons de tous les États membres qu'ils soutiennent le processus scientifique en s'abstenant de le politiser", a-t-il ajouté.

En début de semaine, les États membres de l'OMS avaient déjà reçu une lettre de l'organisation détaillant les prochaines étapes qu'elle propose pour faire avancer l'étude.

Selon des informations obtenues par l'AFP, l'OMS, afin d'étudier de façon plus précise l'hypothèse selon laquelle le virus à l'origine de la Covid aurait pu résulter d'un accident de laboratoire en Chine, a élaboré un "protocole d'évaluation de la sûreté et de la sécurité biologiques en laboratoire".

Ce protocole, que l'OMS espère utiliser dans le cas présent et en cas d'événements futurs, portera entre autre sur le personnel, la sécurité matérielle et informatique, les inventaires des animaux, échantillons et virus, et les protocoles de gestion des déchets.

Longtemps balayée d'un revers de la main par la plupart des experts, la théorie de l'accident de laboratoire, portée aux États-Unis par l'ex-administration Trump (2017-2021), revient en force ces derniers mois dans le débat américain.

La Chine freine

Outre les contrôles des laboratoires chinois, a indiqué le Dr Tedros, l'OMS souhaite notamment mener des études "qui donnent la priorité aux zones géographiques où la circulation du SARS-CoV-2 a été signalée le plus tôt", et d'autres sur les "marchés d'animaux à Wuhan et dans les environs, y compris des études suivies sur les animaux vendus au marché de gros de Huanan".

Les nouvelles études épidémiologiques souhaitées par l'OMS devraient comprendre, selon un document obtenu par l'AFP, "l'accès aux cas et cas potentiels survenus à Wuhan en décembre 2019, voire plus tôt, et des enquêtes, des analyses et des examens supplémentaires de ces cas, y compris des études rétrospectives sur les premiers cas confirmés ou suspects, l'évaluation des dossiers cliniques et du matériel biologique archivé".

L'OMS doit désormais établir les plans opérationnels et le cadre de référence de la nouvelle phase de l'étude, en consultation avec les États et la communauté scientifique.

Pour cela, le Dr Tedros a annoncé vendredi le prochain établissement d'un Groupe consultatif scientifique international permanent de l'OMS sur les origines des nouveaux agents pathogènes, baptisé SAGO.

La nouvelle phase de l'étude s'annonce toutefois délicate. Pékin a rejeté vendredi les critiques du Dr Tedros sur le manque supposé de coopération de la Chine.

La Chine doit "mieux coopérer" pour comprendre ce qu'il s'est "véritablement passé", avait estimé jeudi le chef de l'OMS, évoquant devant la presse le manque de partage par Pékin de "données brutes" sur le virus, un "problème" selon lui.

Invité à réagir, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a affirmé que "certaines informations concernant la vie privée ne peuvent être copiées et sorties du pays".

Les experts de l'OMS ont toutefois pu "obtenir une grande quantité de données" et la Chine leur "a montré ligne par ligne" celles qui nécessitaient "une attention particulière", a souligné M. Zhao.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.