"Des pillards ? Nous on tire": peur et tensions raciales en Afrique du Sud

Une photo prise le 16 juillet 2021 montre une maison détruite après que des foules en colère ont incendié des maisons à Duffs Road près de Phoenix, où des tensions raciales ont également été signalées alors que le président Cyril Ramaphosa se rend dans la province du Kwazulu-Natal où les violences se sont poursuivies pendant 6 jours. (Rajesh Jantilal / AFP)
Une photo prise le 16 juillet 2021 montre une maison détruite après que des foules en colère ont incendié des maisons à Duffs Road près de Phoenix, où des tensions raciales ont également été signalées alors que le président Cyril Ramaphosa se rend dans la province du Kwazulu-Natal où les violences se sont poursuivies pendant 6 jours. (Rajesh Jantilal / AFP)
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

"Des pillards ? Nous on tire": peur et tensions raciales en Afrique du Sud

Une photo prise le 16 juillet 2021 montre une maison détruite après que des foules en colère ont incendié des maisons à Duffs Road près de Phoenix, où des tensions raciales ont également été signalées alors que le président Cyril Ramaphosa se rend dans la province du Kwazulu-Natal où les violences se sont poursuivies pendant 6 jours. (Rajesh Jantilal / AFP)
  • Depuis le déclenchement des violences le 9 juillet, de nombreux quartiers de la nation "arc-en-ciel" ont pris en main leur sécurité, compensant les défaillances d'une police vite débordée
  • "Ce qui se passe entre Zoulous et Indiens, il faut que ça cesse", a déclaré mercredi Misuzulu Zulu, monarque sans pouvoir mais très respecté

DURBAN, Afrique du Sud : Machettes et fusils à proximité, ils se frottent les mains à la chaleur des braseros, dos courbés et capuches sur la tête: ces hommes armés montent la garde à l'entrée de Phoenix, township devenu un point chaud entre Sud-Africains noirs et d'origine indienne.

Depuis le déclenchement des violences le 9 juillet, de nombreux quartiers de la nation "arc-en-ciel" ont pris en main leur sécurité, compensant les défaillances d'une police vite débordée. Mais ici, à 25 km du port de Durban (Est), les accusations de racisme ont fusé: les vigiles improvisés sont tous d'origine indienne, les vingt morts cette semaine tous noirs.

"On protège les gens du township quand ils sortent", dit Loven Karim, chef d'un groupe citoyen qui travaille avec la police, flanqué de jeunes hommes brandissant revolvers et fusils à pompe.

Ils veillent pour repousser les fauteurs de troubles, pillards, incendiaires et autres agresseurs. Mais on les accuse de barrer l'accès du quartier à leurs compatriotes noirs, sans distinction.

"Nous ne sommes pas racistes. Les médias disent que c'est une affaire raciale. Ce sont ceux qui le disent qui sont racistes, ils disent n'importe quoi", ajoute Loven Karim. "Nous sommes juste là pour protéger nos familles".

Phoenix a été le théâtre de violences terribles. Le mot-dièse #PhoenixMassacre a essaimé sur les réseaux sociaux, montrant et alertant sur un usage excessif de la force par ces Sud-Africains d'origine indienne.

Pillages et violences ont éclaté dans le Kwazulu-Natal (KZN, Est), où est situé Phoenix, dans la foulée de l'incarcération la semaine dernière de l'ex-président Jacob Zuma, originaire du pays zoulou. Au moins 120 personnes sont mortes, forçant le pays à mobiliser l'armée.

Indiens contre Zoulous

La situation reste tendue. Au poste de contrôle, un homme masqué qui tient la barricade déclare: "Vous pillez ? Alors on tire, parce qu'on n'a plus rien à manger". Les supermarchés ont été mis à sac, d'autres magasins restent fermés, la boule au ventre.

"On a été mis à rude épreuve", dit, sous sa cagoule, Trevin Bramduth, agent de la société de sécurité privée KZN VIP Protection. "Tout le monde a peur de quitter sa maison,", dit-il, reconnaissant que "même en temps normal", le quartier est "tout sauf sûr".

Les Sud-Africains d'origine indienne, dont les ancêtres se sont installés dans le pays où l'époque il était dominé par le Britanniques, ne représentent que 2,6% des 59 millions d'habitants du pays, selon les chiffres officiels, avec une forte concentration à Durban et ses environs. Ici, à Phoenix, ils sont 85%.

"Notre centre commercial a été pillé et brûlé, complètement", dit M. Karim. "Pour l'instant, nous protégeons ce magasin Save Right, le seul qui nous reste pour acheter à manger".

Dans le township, les carcasses encore fumantes des véhicules incendiés laissent entrevoir l'ampleur de la violence qui s'est déchaînée ici. Un volontaire charge son fusil de chasse, une arme pas toute neuve. "Eh, mets la sécurité!", plaisante un de ses copains.

Des accusations de mauvais traitements infligés à des émeutiers ou pillards présumés, par des particuliers et des agents de sociétés de sécurité privée, ont émergé à travers le pays.

Le roi zoulou est sorti de sa réserve mercredi pour tenter d'apaiser les tensions à Phoenix. "Ce qui se passe entre Zoulous et Indiens, il faut que ça cesse", a déclaré mercredi Misuzulu Zulu, monarque sans pouvoir mais très respecté, appelant à une "compréhension et attention" entre communautés.

Près du brasero, sur la barricade, un autre vigile, qui ne veut pas donner son nom, explique mâchoire serrée à l'AFP: "On fait tout ça pour protéger nos familles".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.