Afrique du Sud: Un mort, du carton trempé, du troc et la misère

Les troubles qui font rage ont éclaté pour la première fois vendredi dernier après que l'ancien président Jacob Zuma a commencé à purger une peine de 15 mois pour outrage à la justice. (Photo, AFP)
Les troubles qui font rage ont éclaté pour la première fois vendredi dernier après que l'ancien président Jacob Zuma a commencé à purger une peine de 15 mois pour outrage à la justice. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 juillet 2021

Afrique du Sud: Un mort, du carton trempé, du troc et la misère

  • Des milliers de personnes ont frénétiquement dévalisé des commerces ces derniers jours
  • «Je n'ai rien pris à l'intérieur, je récupère seulement ce qui est par terre», se justifie une femme de 56 ans

VOSLOORUS: "Il y a un corps derrière", dit le pompier laconique. Il faut s'aventurer derrière les boutiques du centre commercial ravagé de cette banlieue de Johannesburg. Entre les palettes entreposées. Sur le sol gelé, un carton recouvre l'homme, une flaque de sang au niveau des jambes.

Tué dans les pillages de la veille. 

Comment? Personne ne peut le dire. Comme ailleurs en Afrique du Sud, où des milliers de gens ont frénétiquement dévalisé des commerces ces derniers jours, il y a eu des bousculades meurtrières. Mais aussi des tirs de balles caoutchoutées, par des policiers débordés. 

Sur le parking abandonné, une seule voiture aux vitres fracassées. Une multitude fourmille à pied, grand-mères, jeunes gens et même quelques enfants. Qui fouillent les débris pour trouver ce qui peut être sauvé. Qui rentrent aussi dans les boutiques pour vider les dernières étagères. À un rythme tranquille en ce début de matinée givrée d'hiver austral. 

"Je n'ai rien pris à l'intérieur, je récupère seulement ce qui est par terre", se justifie une femme de 56 ans qui ne veut pas dire son nom. "Ce désordre, c'est moche".

Doudoune à capuche et une couverture nouée haut sur la taille, comme beaucoup de femmes ici, elle insiste, elle n'est pas une voleuse. "J'habite pas loin, je suis venue voir". Dans son sac en plastique, quelques fournitures de bureau et une serviette de bain dans son emballage.  

Sur le parking, entre les traînées de farine ou de sucre, les cintres en pagaille et les cartons trempés, des douilles orange marquées 70 mm. Et des chaussures esseulées de deux types: un chausson rose à la fourrure usée, perdu dans la course ces derniers jours, mais aussi des claquettes neuves, tombées d'un carton.

Tout ce qui compte des roulettes sert pour le transport des marchandises récupérées. Un siège de bureau glisse, chargé d'un parapluie et de boissons énergétiques. Un peu plus loin, une femme, en robe de chambre éponge rose et bonnet assorti, pousse un seau à serpillière qui déborde de victuailles. 

«On ne casse pas, on prend»

À l'intérieur des commerces, une alarme stridente et intermittente qui ne dérange personne. Une canalisation a cédé, il faut enjamber les rayonnages à terre pour éviter les flaques. Un flot continu de glaneurs franchit la devanture éventrée, s'éclairant de leurs téléphones mobiles. 

Une adolescente timide emporte des chemisiers fleuris. Un homme souriant file vers la sortie, un sac jeté sur l'épaule. Des chaussures? "Oui mama, c'est mes enfants qui vont les porter!". 

"Je ne vole pas, j'ai faim", dit une mère de famille, dont on croise seulement le regard. "On ne casse pas, on prend".

Deux grands garçons font les marioles sur le parking. Ils ont un stock de blousons entre les mains. Ils en enfilent chacun un, les plis encore visibles. "Tu m'en donnes un?", s'aventure une jeune femme. Ils lui tendent sans chipoter.

Interrogés sur le déclencheur initial des émeutes des derniers jours, l'incarcération en pays zoulou de l'ancien président Jacob Zuma, ils éclatent de rire. "Libérez Zuma! Zuma dehors!", crient Shine et Cwebezela, hilares. "Vous voyez bien, on manifeste là!". Complètement hors sujet ici.

Un grand costaud a trouvé la caisse d'un magasin. Il la secoue, entend le cliquetis de pièces à l'intérieur. La soulève au-dessus de sa tête pour la fracasser contre une barrière en métal. Peine perdue, elle refuse de céder. 

Sur le parking, on s'affaire autour de la voiture aux vitres brisées. Un câble y est fixé sur une Totota grise comme il y en a plein ici. Des voisins qui sauront bien quoi faire de ses pièces détachées. Rien ne se perd.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.