Climat: le «big bang» proposé par Bruxelles attendu au tournant

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen Charles Michel. Photo Kenzo TRIBOUILLARD/AFP
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen Charles Michel. Photo Kenzo TRIBOUILLARD/AFP
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Publié le Mercredi 14 juillet 2021

Climat: le «big bang» proposé par Bruxelles attendu au tournant

  • La Commission européenne présentera à la mi-journée douze propositions, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du continent de 55% à l'horizon 2030 par rapport à 1990
  • Parmi la panoplie de mesures techniques, qui feront l'objet d'âpres négociations entre eurodéputés et Etats membres, Bruxelles devrait notamment défendre l'arrêt de la commercialisation des voitures à essence à partir de 2035

 

BRUXELLES : Fin des voitures à essence, taxe kérosène dans l'aérien, réforme du marché du carbone au risque d'un impact redouté sur le prix des carburants... Bruxelles dévoile mercredi son projet très attendu de "big bang" législatif pour atteindre les objectifs climatiques de l'UE.

La Commission européenne présentera à la mi-journée douze propositions, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du continent de 55% à l'horizon 2030 par rapport à 1990.

Parmi la panoplie de mesures techniques, qui feront l'objet d'âpres négociations entre eurodéputés et Etats membres, Bruxelles devrait notamment défendre l'arrêt de la commercialisation des voitures à essence à partir de 2035.

Un projet consulté par l'AFP prévoit également une taxe inédite sur le kérosène pour les vols au sein de l'UE --de quoi alarmer les compagnies, qui redoutent une "distorsion de concurrence" avec le reste du monde.

Mais le pilier principal est un élargissement considérable du marché du carbone européen (ETS) établi en 2005, où s'échangent les "permis à polluer" requis pour certains secteurs (électricité, sidérurgistes, cimentiers, aviation) représentant 40% des émissions de l'UE.

Jusqu'ici, l'essentiel des entreprises visées se voyaient offrir des quotas d'émissions gratuits, qu'elles peuvent revendre si elles polluent moins: Bruxelles veut restreindre drastiquement ces allocations.

Par ailleurs, certaines importations (acier, ciment, électricité...) seraient graduellement soumises aux règles de l'ETS et à l'achat de "certificats d'émissions" basés sur le prix du carbone dans l'UE.

L'idée est de contrer toute concurrence étrangère "déloyale" et de dissuader les délocalisations vers des pays tiers aux normes moins regardantes: un "ajustement aux frontières" et non une taxe, selon la Commission, soucieuse de contrer l'accusation de protectionnisme.

Les revenus espérés (jusqu'à 14 milliards d'euros annuels) alimenteraient le budget européen.

En contrepartie, les quotas gratuits distribués aux industriels et compagnies aériennes de l'UE pour affronter la concurrence étrangère diminueraient très progressivement, entre 2026 et 2036 selon le site Contexte.

«Risque gilets jaunes» 

"C'est un +paquet climat+ historique. Le prix du CO2 va monter mécaniquement à un niveau ayant un impact majeur sur les modèles économiques des industries", qui auront intérêt à adopter des technologies propres, estime Pascal Canfin, président (Renew, libéraux) de la commission Environnement au Parlement européen.

Bruxelles souhaite également étendre le dispositif de l'ETS au transport maritime, ainsi qu'au transport routier et au chauffage des bâtiments sur un "second marché carbone".

En pratique, cela reviendrait à obliger les fournisseurs de carburants ou de fioul domestique à acheter des quotas d'émissions au prix du CO2 sur l'ETS (où il s'est récemment envolé), répercutant ce surcoût sur la facture des ménages.

Le projet, qui a divisé au sein de la Commission, a été confirmé mardi par la présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen, dans un entretien à quatre journaux: "Le transport routier est le seul secteur dont les émissions ont augmenté ces dernières années", a-t-elle argumenté.

ONG environnementales et eurodéputés de tous bords s'y disent farouchement opposés, craignant des mouvements sociaux: "C'est un risque gilets jaunes et bonnets rouges cumulés", selon M. Canfin. "Le coût politique serait extrêmement élevé pour un gain climatique très faible", indique-t-il à l'AFP.

"C'est aberrant et contre-productif. On voudrait déstabiliser les politiques climatiques qu'on ne s'y prendrait pas autrement", abonde l'eurodéputé vert Yannick Jadot.

"Les plus modestes, qui n'ont pas accès aux alternatives bas-carbone", notamment pour se déplacer, seraient pénalisés, s'insurge l'ONG Réseau Action Climat, jugeant très insuffisant le fonds d'action sociale prévu pour atténuer l'impact de la mesure.

«Pas de bâton» ?

Domien Vangenecheten, de l'ONG E3G, dénonce lui la prolongation attendue, pour des années, des quotas d'émissions gratuits aux industriels: "On voit beaucoup de carottes, sans l'ombre d'un bâton".

Les élus verts demandent leur arrêt immédiat, réclamant aussi "un prix-plancher" du CO2. A l'inverse, sidérurgistes et producteurs d'aluminium plaident pour le maintien durable de ces aides, qu'elles jugent nécessaires à leur compétitivité --position partagée par les eurodéputés du PPE (droite).

La Commission devrait aussi préconiser des efforts accrus de réduction d'émissions pour les secteurs exclus du marché carbone (agriculture, déchets...) pour chaque Etat, et relever à 38% ou 40% la part d'énergies renouvelables visée en 2030, contre l'objectif actuel de 32%.

Enfin, une cible d'absorption de CO2 via les "puits de carbone" naturels (forêts) sera proposée --au grand dam de l'ONG Greenpeace, qui redoute un "camouflage" des réductions d'émissions insuffisantes ailleurs, d'autant que le relèvement de la part d'énergies renouvelables inclurait la biomasse... extraite des forêts déboisées.

Par Julien Girault

Transports, importations, forêts: les recettes de l'UE pour sabrer ses émissions

BRUXELLES : La Commission européenne dévoile mercredi son plan de bataille pour le climat, un colossal ensemble de textes baptisé "Fit for 55"  ("Paré pour 55") en référence à l'objectif de l'UE de réduire ses émissions carbone de 55% d'ici 2030.

Voici les principales propositions attendues sur lesquelles les Etats membres devraient se positionner d'ici la fin de l'année avant d'entamer des négociations avec le Parlement européen.

Marché du carbone élargi

La Commission veut élargir l'actuel marché du carbone européen (ETS), où les entreprises de certains secteurs --industrie, électricité, aérien dans l'UE-- peuvent acheter ou s'échanger les quotas d'émissions de gaz à effet de serre auxquels ils sont soumis.

Ce système serait étendu au transport maritime, pour les navires à destination ou en partance de l'UE, pour peser sur le fret.

Surtout, le principe serait également appliqué au transport routier et au chauffage des bâtiments: les fournisseurs de carburants et fioul domestique devraient acheter des "droits à polluer", sur un second marché carbone soumis au même prix du CO2, une proposition controversée. 

L'impact attendu sur la facture des ménages inquiète, en dépit d'aides spécifiques prévues par Bruxelles. En moyenne dans l'UE, les dépenses des ménages les plus modestes pourraient augmenter annuellement de 44% pour les transports et de 50% pour le chauffage résidentiel, selon le think-tank ERCST.

L'idée --à laquelle s'opposent ONG et eurodéputés de tous bords-- divise au sein même de la Commission: "pas sûr que cela survive", avertit un diplomate européen.

Taxe carbone, quotas gratuits

Pour les secteurs actuellement concernés par l'ETS, soit 40% des émissions de l'UE, les "permis à polluer" requis sont largement couverts par des allocations de quotas gratuits aux entreprises pour leur permettre d'affronter la concurrence des importations.

Or, la Commission proposera de soumettre les importations dans cinq secteurs (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité) aux règles de l'ETS européen, en leur imposant des "certificats d'émissions" calculés sur le prix de la tonne de carbone dans l'UE, et en tenant compte de l'éventuel marché carbone dans leur pays d'origine.

En traitant à égalité importations et production locale, Bruxelles estime rester dans les clous des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et contrer les accusations de "protectionnisme".

Dans les secteurs visés par cet "ajustement aux frontières", Bruxelles prévoit en contrepartie de supprimer progressivement les quotas gratuits aux entreprises européennes. D'après le site Contexte, le mécanisme aux frontières pourrait débuter en 2026 avec une transition de dix ans, les quotas gratuits ne disparaissant totalement qu'en 2036. Dans les autres secteurs, les "permis de polluer" gratuits serait subordonnés à des critères durcis.

Le volume de quotas en circulation serait également réduit d'année en année, pour faire grimper mécaniquement le prix du carbone. Les recettes de l'ETS seraient mieux ciblées, notamment pour financer les projets de technologies propres des entreprises --en récompensant leurs réductions d'émissions sur la base d'un prix fixe du CO2 élevé.

Fin des voitures à essence

Selon plusieurs sources, la Commission envisagerait la suppression complète des émissions automobiles à partir de 2035 ou de 2040: un arbitrage pas encore tranché mardi soir, selon un diplomate européen. Les véhicules électriques à batteries étant les seuls à satisfaire cette exigence, ils deviendront de facto les seuls commercialisés.

Transport aérien

Selon un projet consulté par l'AFP, la Commission proposera une taxation progressive du kérosène pour les vols à l'intérieur de l'UE. Aviation d'affaires (jets privés) et fret (avions-cargos) seraient exemptés de taxe kérosène, en raison de contraintes juridiques internationales.

Dans une directive distincte, la Commission devrait relever l'objectif --encore modeste-- d'usage de "carburants durables" (contenant une part de biocarburants). Par ailleurs, les compagnies perdraient progressivement les quotas gratuits d'émissions dont elles bénéficient pour leurs vols intra-européens.

Energies renouvelables

 La Commission devrait relever à 38% ou 40% la part d'énergies renouvelables visée en 2030, contre un objectif actuel de 32%. Les objectifs de réduction d'émissions pour les secteurs exclus du marché carbone (agriculture, déchets...) seront rehaussés pour chaque Etat.

Efficacité énergétique

L'objectif d'efficacité énergétique de l'UE serait nettement relevé: la consommation européenne d'énergie finale devra baisser d'"au moins 36-37%" d'ici 2030 (contre un objectif actuel de 32,5%), selon la Commission.

Les niveaux de contributions des Etats resteraient "indicatifs", mais une obligation s'imposerait au secteur public pour diminuer sa consommation (transports, bâtiments, déchets...).

Forêts et "puits de carbone"

Bruxelles proposera d'instaurer une cible d'absorption de carbone via les "puits de carbone" naturels (forêts, prairies...), fixée à 310 millions de tonnes équivalent CO2 d'ici 2030 pour l'ensemble de l'UE selon un projet vu par l'AFP, avec des objectifs contraignants par Etat dès 2026. L'idée est de s'assurer que l'absorption de carbone par les espaces naturels fasse plus que compenser les émissions issues de la déforestation, de l'agriculture et autres usages des terres. 

Fonds social

Pour enrayer les effets des réglementations sur les ménages les plus modestes et lutter contre la précarité énergétique ou les inégalités sociales face aux transports, Bruxelles proposera l'établissement d'un "mécanisme d'action sociale pour le climat", fonds alimenté par les recettes du "second marché du carbone".

                


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.