Les transplantés, vaccinés mais sans certitude sur leur immunité, loin du retour à la normalité

Andrea Lopez Robles, jeune espagnole de 25 ans, transplantée du foie à l'âge de 2 ans, le 7 juillet 2021 à Madrid. Photo d'archives AFP / OSCAR DEL POZO
Andrea Lopez Robles, jeune espagnole de 25 ans, transplantée du foie à l'âge de 2 ans, le 7 juillet 2021 à Madrid. Photo d'archives AFP / OSCAR DEL POZO
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

Les transplantés, vaccinés mais sans certitude sur leur immunité, loin du retour à la normalité

  • Les transplantés ne répondent pas aux vaccins de la même façon que la population générale: pour eux, la sortie de la pandémie est un horizon encore lointain
  • « Tant que nous ne serons pas tous vaccinés, je ne dirai pas +ciao les mesures sanitaires+», lance Andrea López Robles, transplantée du foie à l'âge de 2 ans

MADRID : Parce qu'ils prennent des médicaments pour baisser leurs défenses immunitaires et préserver ainsi leur greffon, les transplantés ne répondent pas aux vaccins de la même façon que la population générale: pour eux, la sortie de la pandémie est un horizon encore lointain.


"Tant que nous ne serons pas tous vaccinés, je ne dirai pas +ciao les mesures sanitaires+", lance Andrea López Robles, transplantée du foie à l'âge de 2 ans. A seulement 25 ans, elle a la gravité de ceux qui ont frôlé la mort. "Ultra fière", elle n'hésite pas à porter des T-shirts courts qui laissent voir sa cicatrice : "Mon foie, je dois en prendre soin tous les jours et je ne suis que trop consciente d'être en vie grâce à lui".


Les concerts, les cinés, les restaurants à l'intérieur, les trains ou les avions, très peu pour elle. Le flacon de gel accroché au sac à main, elle n'abaisse son masque FFP2 que pour prendre une lampée de jus de fruits. "J'ai failli mourir, et ça, je l'ai en tête chaque jour. Je ne vais pas faire l'imbécile", s'excuse-t-elle. Andrea est espagnole et en Espagne, les greffes sont une fierté nationale: le pays est champion du monde du don d'organes, un titre détenu depuis plus de 30 ans, avec plus de 116.000 greffes (plus de 50.000 donneurs) depuis 1989.


En 2019, le pays a enregistré un record historique de 48,9 donneurs par million d'habitants. Même au plus dur de la crise sanitaire, l'Espagne a affiché des résultats supérieurs à d'autres pays en période pré-pandémique (37,4 donneurs en 2020 par million d'habitants contre 29,4 en France en 2019 ou 36,1 aux Etats-Unis).

"Ma réalité"


Porter le masque, se tenir éloigné des autres, ne pas embrasser les gens: bien avant le printemps 2020 et l'arrivée du Covid-19, Magdalena Moskal s'y tenait. Dans un débit essouflé, la jeune femme de 36 ans, atteinte de mucoviscidose et transplantée des deux poumons en 2008, raconte comment elle vit depuis toujours dans sa bulle, où tout élément étranger est une menace: "la réalité qui est la mienne, tout d'un coup tout le monde la vit".


Vaccinée depuis mai, elle ignore si son corps a développé des défenses face au virus. Elle arbore un masque FFP3 dans la rue et désinfecte jusqu'à la tasse et la cuillère déposées par le serveur devant elle. "Si je suis là, c'est parce que j'ai toujours pris soin de moi. Si je ne fais pas attention, ça finira mal", explique-t-elle. "Nous, on sera plus tranquilles quand la population sera vaccinée à 100%".


Ce "nous", ce sont les transplantés, un public à part, forcé de prendre des médicaments à vie pour lutter contre le rejet de l'organe greffé, mais dont les effets peuvent aussi bloquer l'action du vaccin. Une étude publiée début mai par le Journal de l'Association médicale américaine a montré que, sur un échantillon de 658 personnes transplantées vaccinées contre le Covid, seules 54% d'entre elles présentaient des "anticorps détectables".


La thérapie que prennent les patients greffés "évite certes les risques de rejet, mais freine également toute réponse immunitaire, et notamment celle pour nous défendre des bactéries ou des virus", confirme Estela Paz Artal, la cheffe du service d'immunologie à l'hôpital "12 de Octubre" à Madrid.


"Un pourcentage important de patients greffés ne développent absolument aucun anticorps ni aucune cellule défensive après avoir été vaccinés contre le coronavirus", ajoute-t-elle. Mais pour la médecin, "la vaccination et sa réponse, aussi faible soit-elle, restent préférables à aucune vaccination. Le message qui doit absolument primer, c'est qu'il faut se faire vacciner".


Un message martelé également par Beatriz Domínguez-Gil, la directrice de l'Organisation nationale des transplantations, qui souligne que "le taux de mortalité du Covid est de 21% pour la population greffée en Espagne, bien au-delà des 2% dans la population générale".

100 gélules


Sensibilisés aux risques, les transplantés le sont mieux que personne. La centaine de gélules que Rafael García doit ingérer chaque jour depuis cinq ans, lorsqu'il a reçu de nouveaux poumons, lui rappelle qu'il doit prendre soin "chaque jour, chaque heure" de son "cadeau".


Le quadragénaire mène avec sa femme une vie "monacale", comme s'il n'était "pas vacciné", où les courses se font en ligne et où on change de trottoir malgré le masque FFP2. Les autorités sanitaires, qui avaient placé les personnes greffées parmi les publics prioritaires dans la campagne de vaccination, envisagent déjà pour elles des injections supplémentaires.


"Il faudra chercher des alternatives et augmenter l'efficacité du vaccin sur ce collectif de patients", estime Beatriz Domínguez-Gil. "Ils doivent pour le moment conserver les mesures d'autoprotection. Comme tout le monde, mais eux, encore plus".


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.