LONDRES: Un champion de lutte iranien a été condamné à mort pour son rôle dans les manifestations antirégime en 2018.
La Cour suprême a confirmé que Navid Akfari recevrait deux condamnations à mort, six ans et demi de prison et 74 coups de fouet, selon la chaîne en langue persane Iran International. Saqeb Saba, son rédacteur en chef, a déclaré à Arab News que les frères d’Akfari, Vahid et Habib, avaient échappé à la peine de mort mais étaient condamnés respectivement à cinquante-quatre et vingt-sept ans de prison, et à 74 coups de fouet chacun.
Les frères auraient participé à des manifestations en 2018, déclenchées par la détérioration de la situation économique dans le pays mais qui se sont progressivement transformées en mouvement antirégime. La justice les a inculpés de vingt crimes différents, notamment « pour avoir assisté à des rassemblements illégaux, des regroupements et des complots en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale, et pour avoir insulté le chef suprême ».
Le cas d'Akfari « est absolument bouleversant pour tout le monde, confie Saba. C'était un héros national et nous ne connaissons même pas les circonstances de sa participation aux manifestations. » Saba souligne qu'Akfari a été torturé pour faire de faux aveux contre ses frères, ce qui rend ces aveux irrecevables devant un tribunal, selon leur avocat. Saba précise également que le régime réprime violemment quiconque exprime son mécontentement, même pacifiquement.
« Le pire qu'ait pu faire Akfari a été de compatir à la situation économique de ses amis, de sa famille et de ses compatriotes, mais la façon dont le régime a répondu à ces manifestations est horrible et d’une brutalité sans pareille, ajoute Saba. C’est l’action d’un régime qui a peur. La seule façon pour lui de faire face à une telle situation est la force brute. »
L’Iran est connu pour son large recours à la peine de mort, en particulier contre les manifestants et les détenus politiques.
Selon Amnesty International, organisation qui promeut la défense des droits de l’homme, l'Iran se classe juste après la Chine dans le nombre d’exécutions que l’on compte chaque année. En 2019, au moins 251 personnes ont été exécutées en Iran. Un grand nombre de ces exécutions sont publiques et, comme dans le cas des frères Akfari, Amnesty International affirme que les accusés sont régulièrement victimes de « violations systématiques du droit à un procès équitable ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com