Pass sanitaire début août: les professionnels entre résignation et inquiétude

«La question de l'extension du pass sanitaire à d'autres activités encore, cet automne» sera posée, «en fonction de l'évolution de la situation», a averti M Macron. (Photo, AFP)
«La question de l'extension du pass sanitaire à d'autres activités encore, cet automne» sera posée, «en fonction de l'évolution de la situation», a averti M Macron. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

Pass sanitaire début août: les professionnels entre résignation et inquiétude

  • Les professionnels de la restauration et des centres commerciaux redoutent une obligation ardue à appliquer et néfaste pour leur chiffre d'affaires
  • Le chef de l'État a estimé que la vaccination était «l'atout maître» pour faire face à «la reprise forte de l'épidémie» dans «tous les territoires» avec le variant Delta

PARIS: Les professionnels de la restauration et des centres commerciaux, dont clients et employés devront produire un pass sanitaire à partir de début août, oscillaient entre résignation et inquiétude, redoutant une obligation ardue à appliquer et néfaste pour leur chiffre d'affaires.

En vigueur depuis vendredi dans les lieux recevant plus de 1 000 personnes (stades...) et les discothèques recevant plus de 50 personnes, le pass sanitaire – test covid négatif, attestation de vaccination ou test prouvant un rétablissement de la Covid-19 – sera en vigueur dès le 21 juillet dans les "lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes, pour les personnes à partir de 12 ans, a annoncé Emmanuel Macron lundi soir.

Le chef de l'État a estimé que la vaccination était "l'atout maître" pour faire face à "la reprise forte de l'épidémie" dans "tous les territoires" avec le variant Delta, lors d'une allocution télévisée.

Et "début août", le pass sanitaire sera étendu aux cafés, restaurants, centres commerciaux; il sera également obligatoire pour voyager en avion, en train ou en autocar effectuant de longs trajets, comme dans les établissements médicaux (hôpitaux, maisons de retraite...). Cette extension à d'autres établissements recevant du public nécessite le vote d'une loi et sa promulgation.

"Seuls les vaccinés et les personnes testées négatives pourront accéder à ces lieux, qu'ils soient d'ailleurs clients, usagers ou salariés", a martelé Emmanuel Macron. "Nous allons étendre au maximum le pass sanitaire pour pousser le maximum d'entre vous à aller vous faire vacciner", a-t-il justifié.

Selon le ministère des Sports, les salles de sports devraient aussi être concernées par le pass sanitaire début août.

Du côté des professionnels de l'hôtellerie restauration, l'heure était à la résignation: "Nous préférons un pass sanitaire à une fermeture, c'est évident", a déclaré Catherine Quérard, vice-présidente du syndicat des indépendants du secteur, le GNI. 

Elle s'interroge toutefois sur les modalités d'application pratiques, les restaurateurs et cafetiers ne souhaitant pas "faire la police" dans leurs établissements. "Comment fera-t-on lorsque dans un groupe de cinq personnes, l'une d'elles n'aura pas de test négatif ou de certificat de vaccination?", demande-t-elle.

Maintien des aides

Le principal syndicat de l'hôtellerie restauration, l'Umih, insiste sur la nécessité de voir les aides au secteur, dont la dégressivité est programmée, "maintenues et proportionnelles à la perte d'activité qui pourrait découler de ces mesures", a dit Hervé Becam, son vice-président. 

Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du Commerce, réclame lui aussi des "mesures de compensation", "le temps que la vaccination monte en puissance".

Restaurateurs comme commerçants s'inquiètent par ailleurs de leur capacité à faire vacciner leur personnel à temps. "Pour l'instant on ne pouvait pas obliger un salarié à se faire vacciner. On ne sait pas comment les enseignes vont faire pour mener à bien cette vaccination", a souligné M. Petiot.

Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce, le gouvernement doit mettre en place "des camions de vaccination dans nos parkings" pour accélérer la vaccination de salariés souvent "jeunes" donc "encore relativement peu vaccinés".

Dans le secteur touristique, le président des Entreprises du voyage Jean-Pierre Mas se réjouit qu'il n'y ait "pas eu de restriction de voyage, à part pour La Réunion et la Martinique" où l'état d'urgence sanitaire sera déclaré mardi car la Covid-19 y circule fortement. "Il faut se faire à l'idée que pour voyager, il faudra être vacciné", dit-il.

La société d'autocars Flixbus fera "tout ce qu'il est possible de faire (...) pour respecter les mesures demandées", a précisé une porte-parole, tout comme SNCF Voyageurs qui "informera les voyageurs des modalités de contrôle".

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé lundi la vaccination obligatoire pour les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, cliniques, Ehpad et maisons de retraite, avec à la clé des "contrôles" et "sanctions" après le 15 septembre.

Et "la question de l'extension du pass sanitaire à d'autres activités encore, cet automne" sera posée, "en fonction de l'évolution de la situation", a averti M Macron.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".