LONDRES : Le gouvernement britannique a cherché mercredi à rassurer sur le maintien de son aide extérieure, à l'occasion de l'entrée en vigueur d'une réforme controversée sur la gestion de ce volumineux budget et sur fond de craintes de coupes justifiées par la pandémie.
Au début de l'été, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé la reprise en main de l'aide extérieure, jusqu'ici gérée par une structure à part, par le ministère des Affaires étrangères. Ce dernier est devenu officiellement mercredi le ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement.
"Le Royaume-Uni s'est engagé à consacrer 0,7% de notre richesse nationale à l'aide extérieure et la formation du (nouveau ministère) va permettre d'assurer que notre influence diplomatique et notre expertise en termes de développement soient combinées", a expliqué le chef de la diplomatie Dominic Raab dans un communiqué.
Le gouvernement a promis jusqu'à présent de maintenir ce budget à 0,7% de son Produit intérieur brut. Cela représentait environ 15 milliards de livres (près de 17 milliards d'euros) avant la crise économique actuelle, qui a entraîné une chute du PIB. Mais de nouveaux doutes sont apparus récemment dans la presse en raison des répercussions sur les finances publiques de la pandémie.
Selon le Times, le ministère des Finances veut piocher dans cette manne pour financer la modernisation des capacités britanniques de renseignement et militaires.
"Il n'y a pas de changement à cet engagement", a martelé mardi un porte-parole de Boris Johnson. "Le nouveau (ministère) sera capable d'optimiser l'impact de notre budget consacré à l'aide."
La réforme de l'aide extérieure britannique avait été justifiée par le besoin de tenir compte des nouveaux défis géopolitiques comme les "ingérences" de la Russie ou l'essor de la Chine. Mais elle a été critiquée par le secteur humanitaire et trois anciens Premiers ministres britanniques comme revenant à politiser l'octroi annuel de ces fonds.
Mercredi, Dominic Raab s'est engagé dans un communiqué à "faire usage des leviers diplomatiques et de l'expertise en termes d'aide du Royaume-Uni pour construire un consensus international plus fort face aux répercussions dévastatrices du coronavirus, des conflits et du changement climatique".
Il a assuré vouloir profiter de sa présidence du G7 et de la conférence sur le climat Cop26 l'année prochaine pour presser la communauté internationale de renforcer l'aide aux pays en développement.
Il a annoncé débloquer 119 millions de livres (134 millions d'euros au cours de mercredi) pour aider les pays confrontés à "la menace combinée du coronavirus et des famines". Ces fonds sont destinés au Yémen, à la République démocratique du Congo, à la Somalie, à la Centrafrique, aux pays du Sahel, au Soudan du Sud et au Soudan.